« Il ne fait aucun doute, d’un point de vue américain, que le Moyen-Orient est plus dangereux aujourd’hui qu’il ne l’était il y a dix ou vingt ans, et qu’Israël est confronté à une menace croissante ». (Nicholas Burns, sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques)
Après la signature, jeudi 16 août, d’un protocole d’accord portant sur l’octroi de 30 milliards de dollars d’aide militaire américaine sur dix ans, responsables israéliens et américains s’efforcent désormais de définir le genre d’équipement militaire pouvant être acquis ou non par l’Arabie saoudite afin que l’Etat hébreu conserve sa supériorité militaire.
Le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Nicholas Burns, qui a signé le protocole d’accord avec le directeur général du ministère des Affaires étrangères Aharon Abramowitz, a également rencontré dans la journée le ministre de la Défense Ehoud Barak et des responsables de l’establishment militaire.
Selon une source haut placée, les discussions devraient se focaliser dans les prochains jours et les prochaines semaines sur les exigences israéliennes au sujet de ses achats propres et sur les restrictions de ventes aux Saoudiens, à la lumière de l’aide de 20 milliards de dollars proposée à Riyad et aux pays du Golfe par Washington.
Dans la conférence de presse qui a suivi la signature de l’accord, le numéro trois du département d’Etat américain a rappelé que cette aide militaire représente « un investissement dans la paix que l’on ne pourra atteindre sans qu’Israël soit fort ».
« Il ne fait aucun doute, d’un point de vue américain, que le Moyen-Orient est plus dangereux aujourd’hui qu’il ne l’était il y a dix ou vingt ans, et qu’Israël est confronté à une menace croissante », a souligné Burns, faisant référence à la « coopération entre l’Iran, la Syrie, le Hezbollah, le Djihad islamique palestinien et d’autres groupes ».
Conformément au protocole d’accord, Israël recevra 30 milliards de dollars d’aide militaire sur une durée de 10 ans, à partir de l’année fiscale 2009. Le total de l’aide en 2009 sera de 2,55 milliards de dollars, soit une augmentation de 150 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Cette somme augmentera chaque année au cours des quatre années suivantes, date à laquelle le niveau d’aide sera de 3,1 milliards de dollars annuels jusqu’en 2018.
Ce nouvel accord remplace un précédent panier d’aide de 24 milliards sur 10 ans, négocié à la fin des années 1990 par le Premier ministre d’alors Binyamin Netanyahou.
En vertu d’un accord unique avec Israël, 26,3% de l’aide annuelle peuvent être convertis en shekels et utilisés pour acheter d’équipement militaire en Israël. Le reste doit être dépensé dans des équipements made in Amérique.
Le gouverneur de la Banque d’Israël Stanley Fischer, impliqué dans la négociation de l’accord, a qualifié ce dernier d’« extraordinairement important pour Israël, important pour ce qu’il dit de la relation entre les Etats-Unis et Israël. » « Nous avons un fardeau de défense exceptionnellement lourd, le plus important du monde libre, 10% du produit national brut, et le fait que les Etats-Unis soient enclins à partager une partie significative de ce fardeau, particulièrement pour les achats d’équipement militaire, est un élément critique dans notre budget, » a-t-il dit.