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par Hassan Daioleslam (trad : Marc Brzustowski)
mardi 26 juin 2007
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Au sein du Conseil National Irano-américain
Robert William (Bob) Ney, actuellement détenu dans une prison fédérale, est ancien membre du Congrès pour l’(état de l’) Ohio de 1995 jusqu’au 3 novembre 2006. Le 13 octobre 2006, Ney a plaidé coupable pour les accusations de conspiration, de fausses déclarations en relation avec le Lobby Jack Abramoff et de corruption avérée. On rapporte que Ney recevait des pots-de-vin d’Abramoff, d’autres lobbyistes et de la part de deux hommes d’affaires étrangers - un criminel notoire et un trafiquant d’armes- en l’échange de services dus à sa position pour faire avancer leurs intérêts.
Mais la cerise sur le gâteau, dans cette affaire des très mauvais services rendus par Ney au pays est sa totale maîrise d'oeuvre dans la création dune entreprise de lobbying actif et sous-terrain, basée à Washington au profit du régime théocratique dIran : le Conseil National Irano-américain (NIAC). Le NIAC est, en fait une couverture pour tisser un réseau de lobbying américain incitant à une attitude « compréhensive » à légard de Téhéran. Cet article expliquera lhistorique de la création du NIAC, les mobiles sous-jacents à sa formation, le Manifeste du NIAC, le rôle de Téhéran, Les connexions du NIAC avec la maffia du pétrole en Iran, et les tentatives du NIAC de pénétrer au sein du système politique américain.
Création du NIAC
Le Conseil National Irano-américain (NIAC) a été fondé par 4 Américains non-iraniens : Roy Coffee, Dave DiStefano, Bob Ney et Trita Parsi. Coffee et DiStefano, tous deux lobbyistes à Washington, sont tombés sous le coup dune investigation du Département de la Justice pour avoir arrangé un séjour de Bob Ney facilitant sa rencontre avec un criminel connu et un trafiquant darmes syrien dans une conspiration visant à contourner les sanctions interdisant la vente à Téhéran de pièces davions fabriquées aux Etats-Unis.
Roy Coffee a envoyé une lettre au Dallas Morning News en février 2006 pour justifier sa relation avec les deux criminels établis à Londres. Une partie de la lettre avait trait à la création du NIAC en 2002. Dans cette lettre, Coffee décrivait les évènements qui ont suivi la rencontre de son ancien ami décole Darius Baghaï (qui revenait tout juste dIran) avec Bob Ney :
A lissue de cette réunion, Darius, Dave et moi-même avons commencé à travailler avec Trita Parsi, un autre Irano-américain, pour tenter de former un comité daction politique des Irano-américains cherchant à promouvoir une stratégie de normalisation des relations entre les deux pays. Nous avons travaillé tous les quatre très dur durant environ 9 mois pour donner jour à ce comité.
Trita Parsi, à cette époque, était un étudiant diplômé Irano-Suédois dun peu plus dune vingtaine dannées, ayant des liens avec lambassadeur dIran en Suède. Il travaillait à temps partiel en tant quassistant au Congrès, dans les bureaux de Ney à Washington, puisquil disposait dun visa temporaire. Parsi a ensuite été nommé président du NIAC. Qui aurait alors pu se douter que lune des équipes de lobbying la plus dispendieuse aux Etats-Unis, lun des magistrats les plus corrompus à Washington et quun assistant du Congrès appartenant à son cabinet, - aucun dentre eux nétant, pourtant, Irano-américains,- auraient travaillé aussi dur durant 9 mois sur des sujets très éloignés de toute réelle préoccupation pour le Peuple iranien ?
Le nouveau Lobby
Durant les années 90, le Conseil Irano-Américain (AIC), avec le soutien de compagnies multinationales du pétrole, était un poste avancé dans leffort de lobbying iranien déployé aux Etats-Unis. Son président était Houshang Amir-Ahmadi. Amirahmadi a été un acteur très zélé pour Téhéran depuis le début des années 80. Tout en résidant aux USA, cela ne lempêcha pas dêtre également candidat dans le cadre délections en Iran. Il collaborait officiellement avec différentes institutions iraniennes et notamment avec le Ministère des Affaires étrangères. En 1999 et 2000, Trita Parsi travaillait très étroitement avec Amirahmadi et se trouvait particulièrement bien positionné au sein du cercle dirigeant de lAIC.
En 2001, Le Lobby pro-iranien aux Etats-Unis redoubla dintensité pour empêcher le renouvellement de lActe décrétant des sanctions à lencontre le lIran et de la Libye (ILSA), et pour améliorer les relations Américano-iraniennes. En dépit des pressions extraordinaires exercées de la part du Lobby, lActe (ILSA) fut voté à une majorité écrasante.
Bien avant son arrestation, Bob Ney, en concert avec lAIC, fut le « petit soldat » obstiné de Téhéran à Washington, en dirigeant de façon implacable les efforts au Congrès pour abroger lActe (ILSA) et réamorcer des politiques plus « amicales » à légard de Téhéran. Ney, très déçu et en colère contre le vote de lILSA, commença à planifier la prochaine bataille de cette guerre.
Le Vote de lActe de Sanction (ILSA) navait rien de très prometteur, mais cela ne signifiait pas quil fallait stopper la lutte pour progresser sur la globalité du problème. Il sagit dune question de formation et de rééducation des mentalités, il fallait donc que des gens unissent leurs efforts et forment un lobby de citoyens pour sassurer que les membres du Congrès et leurs bureaux disposent de la formation quil faut à ce sujet.- Discours à lAIC, Juin 2001 (linsistance du ton en plus ).
Pendant que Ney travaillait dur à « former un lobby de citoyens », Trita Parsi proclamait à qui voulait lentendre que la majorité des législateurs votaient généralement contre leur véritable conviction. Dans un ton apologétique à légard de Téhéran, il exprima son espoir que le Régime iranien comprendrait que lui-même et ses collègues avaient travaillé très dur pour empêcher un tel résultat (défavorable) :
Avec un peu de chance, Téhéran reconnaîtra comme une honnête tentative celle qui a essayé de mettre en échec, ou, au moins, daffaiblir les sanctions. Lappel à une révision -du vote- et le plaidoyer du porte-parole Hastert insistant pour que laction des membres du Congrès soit fondée sur la révision (NdT : du régime de sanctions), doit aussi être interprété par Téhéran comme une étape dans la bonne direction. – AnalyseIran, juillet 2001, Peyvand Iran News.
Son échec à faire obstruction au renouvellement de lILSA marqua le commencement dune nouvelle ère pour le Lobby pro-iranien aux Etats-Unis. Les Lobbyistes reconnaissaient quils devaient étendre leur influence aux (milieux) Irano-américains. LIran commença à sengager directement dans la création, lorganisation et le développement dune campagne de lobbying en faveur du rapprochement aux Etats-Unis, fondamentalement différente dans son organisation, qui était mieux ciblée selon les besoins des Maîtres du jeu à Téhéran. La création du NIAC en tant que principal exécutant de ce nouvel effort a été méticuleusement planifié depuis la fin des années 90. Parsi provenait du cercle dirigeant de lAIC. Un membre influent du Congrès et un lobbyiste dernier chic à Washington se rendirent à Téhéran pour contribuer à la naissance du NIAC. Un étudiant irano-Suédois parfaitement inconnu à l'époque fut retenu pour être le Président de cette toute nouvelle organisation.
Trita Parsi devint lhomme de confiance du Régime au sein du nouveau réseau. La foi en Parsi de la part de Téhéran était si profonde quen 2003, lorsque lIran décida denvoyer une proposition top-secrète à la Maison Blanche, Parsi fut appelé pour soccuper de faire parvenir le message par lentremise dabord de Bob Ney, puis ensuite de Karl Rove. Par-dessus le marché, Parsi se trouvait parmi les très rares élus (aux côtés de Mahallati, lancien ambassadeur de lIran auprès de lONU) à exposer les résultats plutôt louches dun sondage très favorable à Téhéran (soi-disant) réalisé au sein de la population iranienne et qui mettait en lumière la très grande popularité dont bénéficiait le programme nucléaire de lIran.
Trita Parsi et le cercle rapproché du Régime
Durant les 8 ans de la présidence de Rasfanjani, qui pris fin en 1997, le Régime iranien avait essayé sans succès dattirer la Diaspora iranienne à sa cause. La Présidence Khatami redonna toute sa dynamique aux efforts de Téhéran. Avec limplication directe du Guide Suprême, le Haut Conseil pour les Compatriotes iraniens dOutre-mer fut créé en 2000 sous les auspices du Ministère des Affaires Etrangères. Le Président dirigeait le Conseil et le Ministre des Affaires Etrangères devint son directeur-adjoint. Le Ministre des Renseignements et le Ministre de la Culture et de lorientation islamique collaboraient à la mise en uvre des décisions du Conseil. Lobjectif consistait à créer un réseau dorganisations pour infiltrer et donner le sentiment de représenter la Communauté Iranienne à létranger, et aussi de promouvoir des politiques favorables au Gouvernement Iranien. Téhéran avait prévu que cette stratégie devrait normalement neutraliser les activités de lopposition à létranger et rendre le nouveau lobby seul légitime.
Les journaux iraniens sous censure de lEtat entamèrent une Campagne pour promouvoir Trita Parsi et le NIAC. Les publications pro-gouvernementales à lextérieur de lIran firent de même. Lancien responsable des intérêts de lIran à Washington, lAmbassadeur Faramarze Fathnejad, fut ravi au plus haut point par les efforts de Trita Parsi et du NIAC :
« Le NIAC et son jeune leader, qui est un consultant de la chaîne CNN et (qui) a obtenu beaucoup de succès dans ses efforts, ont souligné comme particulièrement importantes les relations avec les organisations iraniennes aux Etats-Unis». LAmbassadeur iranien alla même jusquà proclamer que le NIAC disposait de 20.000 membres (alors que le NIAC lui-même nen revendiquait pas plus de 150) !.
Mais le renfort dune rhétorique enthousiaste ne suffirait sûrement pas, à elle seule, à faire dun étudiant diplômé et dun politicien corrompu de Washington une véritable entreprise de Lobbying. Des Entités ayant des ressources financières substantielles et des accès directs aux plus importants dirigeants en Iran devaient entrer en scène. Il faut entendre par là que les activités du NIAC aux Etats-Unis nécessitaient une plus grande intimité avec le principal partenaire de Trita Parsi en Iran : Siamak Namazi, lune des plus importantes figures de la nouvelle entreprise de lobbying et un membre prédominant de la Maffia iranienne du Pétrole.
Namazi, aux côté de sa sur Pari et de son frère Babak, contrôle lentreprise Atieh en Iran ainsi que ses trois compagnies-surs : Atieh Roshan, Atieh Bahar et Atieh Associates, aussi bien que de nombreux autres partenaires directs ou indirects, comprenant Azar Energy, les Compagnies Menas en Grande-Bretagne, Atieh Dadeh Pardaz, FTZ Corporate services et MES Middle East Strategie. Notons comme particulièrement significatif le fait que Baquer Namazi (le père) est le PDG de Hamyaran, une société-écran pour les ONG en Iran – un homme dune influence considérable dans les affaires intérieures et extérieures du Pays -.
Atieh préténd être "une firme totalement privée (indépendante) de consulting stratégique qui aide les compagnies à mieux se repérer sur le marché iranien, à développer leurs affaires commerciales et à rester aux meilleures places en termes de compétitivité. » Les gens qui sont familiers de lIndustrie du pétrole en Iran savent ce que cette description codée signifie. En réalité, Atieh est célèbre pour être une passerelle vers les activités de racket, de corruption et de blanchiment dargent, principalement mettre en situation de graisser la patte aux dirigeants iraniens. La Clientèle dAtieh inclue les sociétés étrangères qui souhaitent faire du business en Iran et nont guère dautre choix que de sacheter les bonnes grâces des responsables officiels. Lun de leurs échecs cuisants impliquait Norways Statoil, un client dAtieh Bahar. Leur corruption en lien avec des officiels iraniens fut mise à jour par la Commission des échanges et de la sécurité et le Département de la Justice américains. Un grand nombre de responsables de haut niveau au sein de la Compagnie furent limogés et la Compagnie eut à acquitter 10 millions de $ de pénalités aux gouvernements américain et norvégien pour « des versements à un officiel iranien en 2002 et 2003, dans le but de linduire à user de son influence pour obtenir en échange de la part de Statoil, un contrat autorisant à développer les phases 6, 7 et 8 du champ dexploitation Pars Gas gérant le Sud Iranien. »
La plus récente débâcle de lEntreprise Atieh eut lieu en mars 2007, quand le Conseil dAdministration de la compagnie pétrolière française Total SA17 fut accusée de corruption de hauts responsables iraniens afin de sassurer de lobtention des contrats. Total est lun des clients majeurs de lEntreprise Atieh appartenant à Namazi et est principalement représentée en Iran par Atieh et ses (compagnies) filiales. Des dizaines de millions de $ dargent sale ont dû être versés par Total, à travers des individus faisant office dintermédiaires ou de sociétés-écran.
La confiance de Téhéran en Namazi est encore largement démontrée par le fait que son entreprise fournit le réseau et les services informatiques de la plupart des banques iraniennes, du Parlement, et dautres institutions de tout premier plan. Le Groupe Namazi gère la presque totalité des activités économiques et politiques iraniennes et a accès aux données les plus sensibles du Pays. Cest là une claire indication de sa place de premier plan au sein du cercle rapproché du pouvoir à Téhéran. Alors quil représente Téhéran, Namazi, travesti en universitaire, voyage aux Etats-Unis pour y poursuivre des activités académiques au sein de « Think Tanks » proches du Régime iranien. Le lien entre la Maffia iranienne du pétrole et les occupations « universitaires » aux USA est très étroitement cloisonné. 3 anciens assistants de Ministres des Affaires étrangères vivent de façon constante à Boston en prenant la posture "duniversitaires ». Mohammed Mahallati, qui fut aussi lAmbassadeur dIran aux Nations-Unies à la fin des années 80, Farhad Atai et Abbas Maleki. En supplément de son passé diplomatique, Maleki a aussi été lune des plus importantes figures au sein de la Maffia du pétrole iranien.
Trita Parsi et Namazi ont travaillé de manière très étroite à mettre au point les détails du "magnifique" plan consistant à former le Lobby Citoyen irano-américain aux Etats-Unis. Ils ont voyagé ensemble en Iran. Ils ont conjointement organisé des conférences et réunions, lancé des projets de lobbying et rédigé des articles à quatre mains.
La Feuille de Route
En 1999, Parsi et Namazi ont publié un article en commun intitulé : « Les Irano-Américains : le pont entre deux Nations », à la conférence du DAPIA organisée par le Gouvernement iranien à Chypre. Ce rapport comprend le Manifeste et la Feuille de route (méthodologie) du nouveau lobby iranien aux USA. Dans ce papier, les auteurs affirment qu : on a besoin dun lobby irano-américain pour atteindre lobjectif de créer un équilibre entre les lobbies du Moyen-Orient en compétition. Sans cela, la voix de lIran peut devenir à nouveau populaire au Congrès. » Le « lobby concurrent (on laura compris) était lAIPAC. Les piliers de cette feuille de route sont au nombre de 24 :
Avoir lapparence dun lobby citoyen.
Imiter le Lobby Juif aux USA
Faire obstruction aux activités de lopposition iranienne.
Infiltrer le système politique américain.
Briser le tabou au sein de la Diaspora Iranienne consistant à (refuser jusqu'à présent de) travailler avec les dirigeants du Clergé dIran pour
Améliorer limage du gouvernement iranien à létranger
Dans leur rapport, Namazi et Parsi admettait que la Communauté iranienne rejette dans son immense majorité le régime des Mollahs et quil ny a pas le moindre espoir que cette communauté se mette à aider un lobby favorable au Régime aux Etats-Unis :
Le rôle de ce groupe na, nulle part, été utilisé à la hauteur de son potentiel, de quelque manière que ce soit et ce, pour plusieurs raisons : une part dentre eux étaient contre la RII [République islamique dIran], par conséquent, ne ferait rien pour laider.
Le fait est que ledit groupe [Irano-américains] nétait pas du tout prêt à former un Lobby qui pourrait bénéficier à lestablishment à Téhéran, ou même, serait bénéfique aux Irano-Américains eux-mêmes, en tant que communauté, pas plus quil nétait pour la plupart, intéressé à constituer un groupe de pression contre la République islamique.
C'est également ce que sous-entendait Roy Coffee, lun des fondateurs du NIAC :
Nous [fondateurs du NIAC] trouvons que la majorité des Iraniens ne veulent pas sengager en politique, du fait de leur expérience en Iran durant et après la Révolution. Ils sont venus dans ce pays pour construire une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs enfants et ne veulent absolument pas simpliquer »
Le manqué de participation authentique de la part de la communauté Irano-Américaine au sein de ce lobby a été surmonté grâce à une machination sophistiquée de lobbyistes professionnels et de cercles « damis » qui donnaient leurs faveurs à un rapprochement avec le Régime iranien.
Le conseil suggéré par Téhéran : imitez le Lobby Juif à Washington
Lune des marques de fabrique du nouveau lobby était son désir de rivaliser avec le « Lobby israélien » aux Etats-Unis. Cette aspiration était si forte quune organisation vit le jour et fut appelée : IAPAC (Comité des Affaires Irano-Américaines). Trois membres de la direction de lIAPAC provenaient du cercle dirigeant de lAIC.
Dans leur article pour DAPIA datant de 1999, Parsi et Namazi analysaient de long en large les techniques utilisées par lAIPAC, et proposaient de pouvoir reprendre la même approche pour mettre sur pied un lobby pro-iranien à Washington :
En créant le même type de séminaires et dopportunités d'intégration à la jeunesse irano-américaine namélioreraient pas les relations Iran-Etats-Unis à court terme, mais cela contribuerait à intégrer la communauté irano-américaine à la vie politique en Amérique. Sur le long terme, un lobby irano-américain fort et actif, en partie établi via ces séminaires et par l'entremise des participants de ces programmes, pourra servir à ce que jamais les Etats-Unis et lIran ne se retrouvent eux-mêmes en violente opposition lun vis-à-vis de lautre.
Trita Parsi n'a cessé de réciter cette comparaison avec le Lobby Israélien depuis la fin des années 90, jusquà lépoque de la constitution du Haut Conseil. Au début, le ton adopté était plus contenu et ressemblait à la rhétorique habituelle des Mollahs. Alors quil s'employait à exprimer ses remarques antisionistes sur un ton plus modéré dans ses communiqués anglais, le journal gouvernemental Aftab publia le 28 décembre 2006 une interview de Trita Parsi. Dans son introduction, le journaliste soulignait le mandat du Lobby de Parsi au nom du Régime iranien. Le titre de larticle est intéressant : « Le Lobby Iranien entre en action ». Traduction :
Le conflit entre lIran et lOccident au sujet du nucléaire est entré dans une situation critique. Le Gouvernement doit maintenant utiliser toutes les ressources possibles pour défendre les intérêts de la Nation. En cela, nous navons pas consacré assez dattention à linfluence potentiellement significative de la société irano-américaine dans la modération des politiques extrémistes de la Maison Blanche. Si l'on fait la comparaison entre cet injoignable potentiel et linfluence du Lobby Juif pour inciter les politiques de Washington à soutenir Israël, nous percevons la différence entre ce qui est et ce qui devrait être.
En coordination avec Trita Parsi, Siamak Namazi commença également à chanter les mêmes contines :
Je suggère que nous pourrions commencer de la même façon que le montre le groupe de pilotage des séminaires de formation et dautres évènements organisés par le Comité daction politique américano-israélien (AIPAC) à lintention de leur jeunesse. Non seulement cela créera une opportunité pour s'inspirer des hautes qualifications de lorganisation communautaire et apprendre les bases du Lobbying, mais cela retirera aussi à lAIPAC la capacité à diffuser sa désinformation au sujet de lIran tout au long d'une campagne délibérée consistant à promouvoir son propre agenda politique.
Pas lobbyistes ?
A mesure que le fiasco des actions de corruption criminelle et de lobbying de Ney était révélé au grand public, Trita Parsi, le président du NIAC tenta de nier la nature lobbyiste du NIAC. Le NIAC nétait pas enregistré en tant quorganisation de Lobbying et les activités de cette nature aurait, de ce fait, été considérées comme illégales. Plus encore, se trouver sous la pression dun ancien assistant aurait ajouté à la situation déjà très compliquée et désastreuse de Ney et aurait pu gêner la carrière de Parsi à Washington ! Par conséquent, dans une interview avec le Washington Prism en 2005, en réponse à une question directe lui demandant si sont groupe faisait pression sur le Congrès Américain, Parsi répliquait :
Notre groupe ne fait aucun lobbying du tout. Nous ne contactons pas et navons jamais contacté un membre quelconque du Congrès pour soutenir ou sopposer à un projet de loi !
La réalité met en évidence le caractère mensonger des déclarations de Parsi. Le NIAC sest efforcé de pénétrer le système politique américain, à preuve la feuille de route de 1999 produite par Namazi et Parsi. Les actions du NIAC révèlent lucidement la nature de lorganisation. Le Washington post rapportait le 25 juin 2006 :
Le NIAC a contribué à persuader une douzaine de membres conservateurs de la Maison dEtat de signer une lettre au Président Bush, au début de ce mois, appelant à des négociations inconditionnelles avec le Régime iranien.
Les communications externes de Parsi et dautres dirigeants du NIAC jettent une lumière encore plus crue sur les activités de lobbying du NIAC.
Les members du NIAC ont une connaissance par formation et par expérience du processus de lobbying et (du fonctionnement) des politiques en Amérique.
Nous devons établir des connexions sur la Colline du Capitole pour établir des systèmes dalerte précoce au sujet des votes ou des projets de loi qui peuvent sopposer aux meilleurs intérêts des Irano-américains.
Bob Ney, Roy Coffee et Dave DiStefano ont mis en place de nombreux ateliers, stages de formation, séminaires et discussions dans lesquels eux-mêmes et dautres préparaient avec savoir-faire les membres et affiliés au NIAC à faire pression et influencer le Congrès. Parsi, Namazi et Ney ont organisé des forum publics (des assemblées publiques) et des événements plus discrets et très exclusifs financés au pied levé (pour une somme de 1000$ de traiteur). Ils ont élaboré des manuels de formation sur le thème du lobbying.
Le NIAC lui-même admet que : « en 2002, le membre du Congrès Ney bénéficia de lettres reçues de la part dIrano-américains par le biais du Centre daction législative du NIAC en soutien de sa résolution à faire progresser les relations Américano-iraniennes ».
Infiltrer le Congrès
Trita Parsi, Namazi et compagnie ont pleinement tenté dinflitrer le Congrès Américain. Leurs méthodes incluaient aussi bien lengagement peu suspectable dIrano-Américains travaillant dans divers bureaux du Congrès, que le recrutement et le placement de jeunes Irano-américains pour servir comme personnels internes ou domestiques dans ces bureaux, en leur offrant des facilités résidentielles et financières. Le site du NIAC se vante de success stories (dhistoires qui finissent bien) de cet acabit.
Le jeune Irano-américain attaché de presse du Républicain Marcy Kaptur est repéré pour avoir aidé à améliorer les qualifications en lobbying des membres du NIAC et de ses affiliés. Un étudiant irano-américain de lUniversité du Minesota a reçu une subvention pour ses études durant sa dernière année et est devenu un interne au service du bureau du Sénateur Norm Coleman (Rép-MiNesota)
Un autre interne, diplômé de lUniversité de la Floride du Sud, a été placé auprès du bureau à Washington du membre du Congrès Jim Davis (Dem-FLoride). Etendant les opérations de pénétration du système politique américain, le NIAC a désormais implanté un programme de formation payant et recherche activement des individus ayant un profil compatible au sein de la jeunesse irano-américaine.
Conclusion
Depuis le début des années 1990, Téhéran sest employé à développer une entreprise de lobbying sophistiquée aux Etats-Unis. Le Régime Iranien sest doté dune main duvre et de ressources financières significatives totalement consacrées à cette cause. Cette entreprise de Lobbying consiste en un tissu complexe, entremêlé, dentités et dorganisations permettant des chevauchements entre groupes dirigeants, hommes de rang et têtes de réseaux, et un engagement conséquent de cercles intérieurs connus pour leurs procédés maffieux au sein du Régime iranien. Déguisés en universitaires, beaucoup d'anciens officiels du gouvernement iranien résident aux Etats-Unis et constitue une pièce importante de lappareil de lobbying. Le NIAC et ses personnages de premier plan sont les maillons efficaces des efforts de Téhéran pour manoeuvrer la politique américaine à des fins qui ne soient profitables quà lui (au régime des Mollahs).
Endnotes
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2. Bresnahan, J. "Casino Chips Sealed Neys Fate."
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3. Dialog between Iranian Ambassador and Iranian exiles in Sweden.
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4. Parvin, M. "Boxed In on Iran."
http://article.nationalreview.com/print/?q=MjhiYmYyOWM5ZTBjMDI5NWI0NjQwYzBhZTY3Nzk0MjY <http://article.nationalreview.com/print/?q=MjhiYmYyOWM5ZTBjMDI5NWI0NjQwYzBhZTY3Nzk0MjY> = (June 12, 2006).
5. "The Iranian Presidential Elections and Its Implications for US-Iran Relations."
http://payvand.com/news/01/jun/1009.html <http://payvand.com/news/01/jun/1009.html> (6/4/01).
6. Javid, J. "Act as a community."
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7. AIC UPDATE - Vol. 2, No. 20.
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8. Clemons, S.
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9. "Council to defend Iranian expatriates: Iran's FM"
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Hassan Dai is an independent researcher and writer who worked closely with two experienced investigative reporters inside Iran to explore and expose Iran's lobbying enterprise in the United States.
hassan.dai@yahoo.com
<mailto:hassan.dai@yahoo.com>
Read more articles in Foreign Affairs, National Defense <http://www.intellectualconservative.com/category/foreign-affairs-defense/> .
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