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Un Ex- Président à vendre : l’argent du pétrole arabe de Carter
Par Alan Dershowitz | gather.com  (15 janvier 2007) - Adaptation française de Sentinelle 5767
Article mis en ligne le 12 juin 2007

Je connais le Président Carter depuis plus de trente ans. Je l’ai rencontré pour la première fois au printemps 1976 quand, en tant que candidat relativement inconnu à la présidence, il m’envoya une lettre rédigée à la main pour demander mon aide dans cette campagne sur des questions relatives au crime et à la justice. Je venais de publier un article dans le magazine ‘New York Times’ sur la réforme du droit pénal, et il exprimait son intérêt pour mes idées, et me demandait d’en ajouter de nouvelles pour sa campagne.

Peu après, mon ancien étudiant, Stuart Eisenstadt, emmena Carter à Harvard pour rencontrer quelques membres de la faculté, moi entre autres. J’ai immédiatement aimé Jimmy Carter et l’ai considéré comme un homme plein d’intégrité et de principes. Je signais pour sa campagne, et travaillais très dur à son élection. Quand le Magazine ‘Newsweek’ demanda les noms de personnes de sa campagne auxquels Carter demandait conseil, mon nom fut mentionné. J’ai continué de travailler pour Carter au long des années ; tout récemment je l’ai rencontré à Jérusalem il y a un an, et nous avons brièvement discuté du Moyen Orient. Bien qu’en désaccord avec certaines de ses opinions, je continuais de croire qu’il les tirait d’un profond engagement de principe et pour les droits de l’homme.

Les récentes révélations sur les relations financières élargies de Carter avec l’argent du pétrole arabe, en particulier de l’Arabie saoudite, ont profondément mis en cause ma foi dans son intégrité. Quand on a dit d’abord qu’il avait reçu une récompense en argent au nom du Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan et avait gardé l’argent, même après que Harvard eût rendu l’argent de la même source du fait de son histoire antisémite, je ne voulus tout simplement pas le croire. Comment un homme d’une telle intégrité apparente pouvait-il s’enrichir avec de l’argent sale provenant d’une source sale ? Et ne laissons aucun doute sur la profondeur de la saleté de la Fondation Zayed. Je le sais parce que j’ai contribué, dans une étroite mesure, à aider à persuader l’Université Harvard de rendre plus de 2 millions de $ que l’Ecole de Théologie, à court de financement, avait reçus de cette source. Tout d’abord, j’étais réticent à mettre la pression sur Harvard pour rendre l’argent destiné à l’Ecole de Théologie, mais alors une étudiante de cette Ecole - Rachael Lea Fish - me démontra les faits. Ils étaient bouleversants. J’étais surpris qu’au 21ème siècle il y ait encore des fondations qui adhèrent à de telles opinions. Le Centre Zayed pour la Coordination et le Suivi - club de réflexion financé par le sheikh et dirigé par son fils - accueillait des orateurs qui désignaient les Juifs comme « les ennemis de toutes les nations », attribuaient l’assassinat de John Kennedy à Israël et au Mossad, les attaques du 11 septembre 2001 à la propre armée des Etats-Unis, et déclaraient que l’Holocauste étaient une « fable ». (Ils accueillirent aussi Jimmy Carter comme orateur). A son bénéfice, Harvard a restitué l’argent. A son discrédit, Carter ne l’a pas fait.

Jimmy Carter était bien sûr informé de la décision de Harvard, puisqu’elle fut largement publiée. Pourtant il garda l’argent. En effet, voici ce qu’il dit en acceptant les fonds : « Cette récompense a une signification spéciale pour moi parce que elle est faite au nom de mon ami personnel, Sheik Zayed bin Sultan al- Nahyan". L’ami personnel de Carter, c’est avéré, était un antisémite irrécupérable et un bigot intolérant.

En lisant les déclarations de Carter, il me revint à l’esprit le mauvais vieil Harvard des années 1930, qui continuait d’honorer les universitaires nazis après que la politique antisémite du gouvernement de Hitler soit devenue claire. Harvard dans les années 19930 était complice du mal. J’en concluais tristement que le Jimmy Carter du 21ème siècle était devenu complice du mal.

L’étendue du soutien financier à Carter, et même sa dépendance à cet argent sale, ne sont pas encore complètement connues. Ce que nous ne savons pas est profondément troublant. Carter et son Centre ont accepté des millions de dollars de sources suspectes, à commencer par la subvention du commerce de cacahuètes à la famille Carter à la fin des années 1970 par la BCCI, une banque aujourd’hui défunte et violemment anti-israélienne, contrôlée indirectement par la famille royale saoudienne, et dont le principal investisseur est l’ami de Carter, Sheikh Zayed. Agha Hasan Abedi, fondateur de la banque, a offert à Carter « 500.000 $ pour aider l’ancien président à établir son Centre... et plus de 10 millions $ à différents projets de M. Carter ». Carter a accepté l’argent avec joie, bien que Abedi ait appelé sa banque - ostensiblement source de son financement - « la meilleure voie pour combattre l’influence maligne des sionistes ». La BCCI n’est pas la seule source : le roi Fahd d’Arabie saoudite a contribué par millions au Centre Carter - « en 1993 seulement... 7.6 millions de $ », de même que d’autres membres de la famille royale saoudienne. Carter a aussi reçu un million de dollars d’engagement de la famille ben Laden demeurée en Arabie saoudite, de même qu’une récompense personnelle de 500.000 $ pour l’environnement au nom du Sheikh Zayed, payée par le Premier Ministre des Emirats Arabes Unis.

Il est bon de remarquer que, malgré le flux d’argent saoudien finançant le « Carter Center », et malgré la myriade d’abus contre les droits de l’homme du gouvernement de l’Arabie saoudite, le programme des droits de l’homme du Carter Center n’a aucune activité en Arabie saoudite. Les Saoudiens ont apparemment acheté son silence au prix fort. La qualité « vendue » des activités du Centre devient de plus en plus claire, cependant, revoyons les activités du Centre concernant les droits de l’homme dans d’autres pays. Pratiquement pas d’activités sur les droits de l’homme en Chine ou en Corée du nord, ou en Iran, en Irak, au Soudan, ou en Syrie, mais l’activité concernant Israël et ses abus présumés, selon le site Internet du Centre : la mission du Centre Carter déclarée proclame que « le Centre est non partisan, et agit comme une partie neutre dans des activités de résolution de conflit ». Comment cela se peut-il, étant donné que ses coffres sont pleins d’argent arabe, et que sa cible est éloignée des abus arabes significatifs et centrés sur ceux d’Israël bien moins graves ?

Aucune personne raisonnable ne peut donc contester que Jimmy carter a été et demeure dépendant de l’argent du pétrole arabe, en particulier de l’Arabie saoudite. Est-ce que cela signifie que Carter a été nécessairement influencé dans sa façon de voir le Moyen Orient en recevant des sommes d’argent aussi énormes ?

Demandez à Carter : la totalité des prémisses de sa critique de l’influence juive sur la politique étrangère de l’Amérique est que l’argent parle. C’est Carter - pas moi - qui a souligné que si des politiciens reçoivent de l’argent de sources juives, alors ils ne sont pas libres de décider de questions concernant le Moyen Orient par eux-mêmes. C’est Carter, pas moi, qui a mis en avant que des journalistes remarquables ne peuvent pas honnêtement faire des reportages sur le Moyen Orient parce qu’ils sont payés avec de l’argent juif. Alors, selon les standards mêmes de Carter, il serait presque économiquement « suicidaire » pour Carter « d’épouser une position équilibrée entre Israël et la Palestine ».

Selon les propres standards de Carter, donc, ses opinions sur le Moyen Orient doivent être écartées. Il est sûrement possible que désormais il y croie. L’argent, en particulier de grandes sommes d’argent, sont le bon moyen de persuader des gens dans une position certaine. Je ne serais pas surpris si Carter, ayant reçu autant d’argent arabe, soit maintenant honnêtement engagé pour leur cause. Mais sa faillite à révéler l’étendue de sa dépendance financière à l’argent arabe, et l’absence de toute autocritique pour savoir si recevoir cet argent aurait indûment influencé ses opinions, est une forme de tromperie frôlant la corruption.

J’ai rencontré des partisans du lobby cigarettier, soutenus par l’industrie de la cigarette, et qui en sont venus à croire honnêtement que les cigarettes sont simplement une forme sûre de détente adulte, que les cigarettes ne provoquent pas d’addiction, et que l’industrie de la cigarette essaie vraiment de persuader les enfants de ne pas fumer.

Ces gens-là se mentent à eux-mêmes (ou bien ils nous trompent en nous faisant croire qu’ils se mentent à eux-mêmes) exactement comme Jimmy Carter se ment à lui-même (ou veut nous persuader qu’il se ment à lui-même).

Si l’argent détermine les opinions politiques et publiques - comme Carter insiste que « l’argent juif » le fait - alors les opinions de Carter sur le Moyen Orient doivent être tenues pour influencées par les énormes sommes d’argent arabe qu’il a reçues. Si celui qui joue de la cornemuse donne le ton, alors les fausses notes de Carter ont été commandées par ses trésoriers d’Arabie saoudite. J’ai peine à le dire, mais je crois désormais qu’il n’existe personne dans la vie publique américaine d’aujourd’hui, qui ait un plus bas niveau d’intégrité apparente que Jimmy carter. La perception publique de son intégrité est extraordinairement élevée. Sa véritable intégrité, comme c’est avéré maintenant, est extraordinairement basse. Il n’est pas meilleur que tant d’anciens politiciens américains qui, après avoir quitté la vie publique, se sont vendus au meilleur enchérisseur et sont devenus les défenseurs de causes méprisables. C’est désormais le triste héritage de Carter.



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