Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Le sionisme est-il un phénomène colonialiste ?
Jilles.de...
Article mis en ligne le 10 décembre 2006

Les adversaires du sionisme, dès ses débuts jusqu’à nos jours, en passant par les débats de l’ONU en 1947, ont mis en avant deux thèses principales pour contester son statut de mouvement national, visant à l’indépendance du peuple juif

Selon la première, le sionisme ne serait pas un mouvement national légitime, mais un phénomène colonialiste ; d’après la seconde, la continuité du peuple juif serait un « mythe »

Poser que le sionisme a été d’emblée une forme de colonialisme porté sur les fonds baptismaux par l’impérialisme britannique, est effectivement un argument de choc ! Il n’est pas besoin d’insister sur le stigmate d’illégitimité qui frappe l’étiquette colonialiste dans le monde moderne

L’accusation a de plus l’avantage de suggérer que le sionisme, comme les autres formes de colonisations dans le Tiers Monde, est appelé à « disparaître » !

Si l’on infère du fait que les Juifs venaient pour la plupart des Etats européens pour étayer la qualification de « colonialisme », on se demandera quelle pouvait bien être la mère patrie envoyant - pour son bien - ses citoyens juifs en Palestine, afin d’en exploiter les ressources et asseoir son autorité sur cette région

Les colons sionistes auraient été le long bras colonisateur de la Russie tsariste, œuvrés pour la cause de la République polonaise, et enfin dans les années 30 ?, accompli leur mission pour le compte de l’Allemagne nazie !!

Face à ces absurdités, peut-on trouver une explication convaincante du sionisme comme phénomène historique ?? L’appui que l’impérialisme britannique a consenti au mouvement sioniste fait souvent office de preuve : les délégués arabes aux débats de l’ONU en 1947 y ont eu recours

Au-delà de la Déclaration Balfour (1917), on ne peut passer sous silence, qu’avec le temps, la Grande-Bretagne s’est convaincue que la politique du foyer national portait atteinte sérieusement à ses propres i intérêts.

Tirant la leçon de cette constatation, elle a retiré progressivement son soutien au sionisme en adoptant, avec le « Livre Blanc » de 1939, une politique qui conduisait tout droit à la création d’un Etat arabe et par conséquent à l’extinction du foyer national juif

C’est ainsi qu’apparurent une série de mesures accumulant les obstacles à l’immigration juive pendant la Shoah, puis à celle des rescapés , après la fin de la seconde guerre mondiale

C’est l’Union soviétique de Staline qui est venue à la rescousse, accordant à la cause sioniste un support inestimable, non seulement dans l’enceinte de l’ONU, en fustigeant l’hostilité britannique et l’hésitation américaine ; mais encore au moyen de livraisons d’armes via la Tchécoslovaquie, dans une phase décisive de la Guerre d’Indépendance

POUR LES DENONCIATEURS D’APARTHEID

Quid de l’Afrique du Sud ?

Les ancêtres des Afrikaners disposaient dans la Hollande à la fois d’une mère patrie et d’une importante puissance coloniale, pilotée par la Compagnie des Indes, à qui l’on doit les premiers comptoirs dans la région du cap de Bonne Espérance

A la fin du XVIII° siècle, les Britanniques s’emparèrent de la région, que la Hollande leur céda officiellement en 1814

En Eretz Israël, il n’y avait ni or, ni diamants. Ce qui n’empêcha pas le délégué du Haut Comité arabe palestinien à la Commission ad hoc de déclarer le 18 octobre 1947 que : « L’amour des sionistes pour la Palestine devait plus à l’amour des richesses de la mer Morte qu’à la Terre promise » !!! L’argument ne fût pas retenu, même par les opposants les plus sévères du sionisme

Au XIX° et jusqu’au début du XX°, rien n’était plus naturel, que de définir toute installation sur une terre -même hors contexte colonialiste, même sans conflit à la clé et même quand cela avait lieu à l’intérieur d’un Etat - comme une colonisation. C’est le cas de l’installation des Juifs en Argentine organisée par la « Jewish Colonisation Association » , financée par le baron Maurice de Hirsh ; le gouvernement argentin lui avait donné sa bénédiction et seuls quelques antisémites voulurent voir un phénomène colonialiste

CONTINUITE HISTORIQUE

Par rapport aux peuples qui occupaient leur territoire à l’époque où ils se constituèrent en nations modernes - sans qu’il soit besoin d’ « inventer » le lien entre eux et leur patrie - le cas du peuple juif se présente différemment

La formule « nos ancêtres les Gaulois », qui est loin de faire entièrement justice à la génétique, a été imperturbablement inculquée à des générations d’écoliers de la République et fait partie de la tradition nationale

Aucun groupe de musulmans n’a jamais caressé la vision, lointaine ou proche, d’un « retour » massif vers la Mecque avec l’ambition d’y établir un royaume dans la Péninsule arabe

Le sionisme est un phénomène moins exceptionnel que le supposent ses détracteurs

Les communautés diasporiques (juive, arménienne et grecque) ont bénéficié de leur autonomie ethno religieuse

Elles ont partagé le souvenir des catastrophes historiques ( la chute de Constantinople pour les Grecs orthodoxes), les persécutions et les massacres survenus en diaspora

CONCLUSION :

Une question en appelle un autre : le sionisme est-il un phénomène colonialiste ? Quelle fût la légitimité de l’OLP en 1964 et qu’est-elle devenue aujourd’hui au sein des différentes composantes terroristes de l’Autorité palestinienne ?



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH