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Le rapport Baker-Hamilton inquiète Israël
Jooneed Khan - La Presse
Article mis en ligne le 9 décembre 2006

Le premier ministre israélien Ehoud Olmert a exprimé son désaccord hier avec le rapport Baker-Hamilton. Ses proches l’avaient devancé, évoquant dès la veille le risque pour Israël de se retrouver « isolé » ou d’avoir à « payer le prix du gâchis en Irak ».

« Le rapport ne reflète pas la position des États-Unis, mais une opinion. Pour ce qui est d’un lien entre le dossier irakien et le dossier (israélo-palestinien), nous avons une opinion différente, et le président Bush a eu aussi une opinion différente », a affirmé Olmert devant la presse à Tel-Aviv.

Entre autres recommandations, le rapport appelle les États-Unis à redoubler d’efforts sur le conflit israélo-palestinien, à engager un dialogue sur l’Irak avec la Syrie et l’Iran, et à amener Israël à rendre le Golan occupé à la Syrie en échange d’un accord de paix.

Craintes israéliennes

Des Israéliens ont aussitôt émis la crainte d’un changement de cap de la politique des États-Unis au Moyen-Orient. « Le retour du balancier », écrivait l’historien Eyal Naveh dans le Jerusalem Post. « Israël doit se préparer à une réalité totalement différente », disait Dore Gold, ancien ambassadeur à l’ONU, à ynews.com.

Dans sa conférence de presse hier avec Tony Blair, George W. Bush a atténué ces craintes en fixant des conditions à un éventuel dialogue avec la Syrie et l’Iran : ils doivent aider le gouvernement irakien et renoncer à soutenir le terrorisme ; l’Iran doit en outre suspendre l’enrichissement d’uranium « de manière vérifiable ».

Le rapport Baker-Hamilton représente malgré tout l’envers du Clean Break proposé il y a 10 ans par des néo-conservateurs : enterrer Oslo, marginaliser l’OLP, exiger « la paix contre la paix » et non « contre les territoires », et « changer de régime » en Syrie, en Irak et en Iran pour créer « un nouveau Moyen-Orient » où Israël imposerait « sa » paix.

Le rapport demande désormais à Israël de faire la paix avec la Syrie pour sauver la mise des États-Unis en Irak. Il y a « peu de chances » de négocier avec la Syrie « dans un proche avenir », a dit Olmert, citant « le fait que la Syrie tente de déstabiliser le Liban et soutient le Hamas » palestinien.

Il a ajouté qu’Israël « ne tolérerait pas » un Iran doté de l’arme nucléaire. Il s’agit « de faire en sorte que l’Iran n’ait jamais la capacité de développer une arme nucléaire », a-t-il dit, ajoutant que « les moyens d’y parvenir sont divers et variés ».

Urgence palestinienne

L’Iran représente « la plus grave menace pour le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale », a dit le ministre Avigdor Lieberman. Chef d’un petit parti de la droite, il préconise le transfert massif des Arabes d’Israël. Son entrée au cabinet comme ministre chargé de la stratégie envers l’Iran a entraîné la démission d’un ministre travailliste.

Les Palestiniens, eux, ont bien accueilli le rapport Baker-Hamilton, y voyant « le fait que les États-Unis reconnaissent enfin la question israélo-palestinienne comme la source des conflits dans la région », selon Hassan Harisha, vice-président du Parlement.

Dans la foulée du rapport, les entretiens à Damas sur un gouvernement palestinien de coalition et la visite à Téhéran du premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, du Hamas, ont acquis une urgence nouvelle. Urgence que le vice-premier ministre israélien Shimon Peres a tenté de dégonfler en affirmant qu’« un gouvernement palestinien d’union ne fera pas la paix avec Israël ».



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