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Discours d’Ehud Olmert - Cérémonie en mémoire de David et Paula Ben Gourion le 27 novembre 2006
Article mis en ligne le 1er décembre 2006

Olmert : « Je tends la main à nos voisins palestiniens » (...) 
Il y a maintenant trois ans, en tant que vice-Premier ministre du Premier ministre Ariel Sharon, j’avais fait un discours en ces lieux et cité David Ben Gourion s’adressant à la Knesset en 1949 :
« Quand nous avons dû choisir entre la terre d’Israël entière sans un Etat juif, ou un Etat juif sans toute la terre, nous avons choisi l’Etat juif sans toute la terre. »

Honorable président,
Madame la présidente de la Knesset, Ms Dalia Itzik,
Ministres,
Membres de la Knesset,
Famille Ben Gourion,
Chers invités,

Il y a maintenant trois ans, en tant que vice-Premier ministre du Premier ministre Ariel Sharon, j’avais fait un discours en ces lieux et cité David Ben Gourion s’adressant à la Knesset en 1949 :

« Quand nous avons dû choisir entre la terre d’Israël entière sans un Etat juif, ou un Etat juif sans toute la terre, nous avons choisi l’Etat juif sans toute la terre. »

Ce choix historique fait par Ben Gourion à l’issue de la guerre d’Indépendance fut douloureux mais courageux, déchirant mais lucide.

Des lieux aimés faisant partie de notre patrie, le berceau de notre histoire, sont demeurés derrière la frontière, mais une solide majorité juive a été garantie au sein de l’Etat d’Israël.

Le temps a passé, l’animosité arabe et le terrorisme ont abouti à de nouvelles guerres, et il y a 40 ans, Israël a de nouveau dû faire un choix difficile : beaucoup de personnes encourageaient alors l’idée du Grand Israël.

David Ben Gourion, homme d’Etat retraité, décida qu’en échange d’une vraie paix, Israël devait renoncer à une grande majorité des territoires occupés pendant la guerre des Six Jours. Beaucoup a changé depuis, les scènes régionale et internationale se sont radicalement transformées.

Le conflit sanglant avec les Palestiniens continue. Le diagnostic de base de Ben Gourion reste valide et continue à guider, avec les amendements nécessaires, la position des gouvernements israéliens dans leur politique de paix.

Déjà au moment de la naissance d’Israël, Ben Gourion avait tendu la main aux nations arabes en symbole de paix. Sa main avait été rejetée mais était restée tendue. Je tends ma main à nos voisins palestiniens, en espérant qu’elle ne sera pas rejetée.

J’adhère totalement avec les déclarations faites par Ben-Gourion concernant le devoir de chaque gouvernement israélien de faire des efforts pour la paix : « Je considérerais être un grave péché, non seulement vis-à-vis de notre génération mais aussi vis-à-vis des générations futures, de ne pas tout faire ce qui est en notre pouvoir afin d’aboutir à une entente avec nos voisins arabes, et si les générations futures avaient des raisons de blâmer le gouvernement d’avoir raté une opportunité pour la paix... »

(...)


Peuple palestinien, vous êtes aujourd’hui, à la croisée des chemins.

La terreur, la violence, les meurtres et incessantes attaques contre les citoyens israéliens sont capables de nous mener à une nouvelle et douloureuse vague de terrible violence. Le radicalisme sans compromis de vos organismes de terreur, ne vous ont pas rapprochés du but auquel beaucoup d’entre vous aspirent, à savoir l’établissement d’un Etat palestinien, vous garantissant un avenir prospère, dans le cadre de relations de bonne entente avec l’Etat d’Israël.

Je viens ici vous suggérer une nouvelle voie, ouvrant la porte à un avenir nouveau pour vous et pour nous.

Nous l’avons commencé avant-hier. Nous sommes prêts à poursuivre ce chemin jusqu’à obtenir la solution souhaitée.

Si un nouveau gouvernement palestinien est établi, un gouvernement respectant les principes du Quartet, implémentant la Feuille de Route et œuvrant pour la libération de Gilad Shalit, j’inviterai Abu Mazen à un dialogue ouvert et sérieux.

Vous serez alors capable d’établir un Etat palestinien indépendant et viable, bénéficiant de la continuité territoriale avec la Judée et la Samarie, avec pleine souveraineté et nouvelles frontières.

Ces frontières seront définies en accord avec la lettre du président Bush du 14 avril 2004 à Ariel Sharon.

Je comprends l’importance que la société palestinienne accorde au problème des prisonniers.

Je déclare que quand Gilad Shalit sera rendu sain et sauf à sa famille, le gouvernement israélien sera prêt à libérer de nombreux prisonniers palestiniens, dont certains condamnés à long terme, en preuve de notre volonté de paix.

(...)

Nous diminuerons le nombre de barrages, améliorerons la liberté de mouvement dans les territoires, faciliterons le libre passage des personnes et des biens, améliorerons les passages de frontières avec la bande de Gaza et débloquerons les fonds palestiniens afin de vous rendre la vie plus facile.

Nous pouvons vous aider à formuler un plan de réhabilitation économique. Nous pouvons vous aider à établir des zones industrielles en coopération avec la communauté internationale, à créer des emplois et vous soulager de votre dépendance d’Israël en termes d’emplois.

Dans ce cadre, nous solliciterons l’aide du royaume de Jordanie, de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite et des Etats du Golfe, afin de bénéficier de leurs expériences.

(...)


Nous, Etat d’Israël, accepterons l’évacuation de plusieurs territoires et des communautés qui s’y sont établies. Cela est très difficile pour nous, autant que le partage de la mer Rouge, mais nous le supporterons en échange de la paix.

Vous devez arrêter la terreur, la violence et reconnaître notre droit de vivre en paix et en sécurité près de vous, ainsi que renoncer à votre demande de droit de retour. C’est un objectif juste, naturel et atteignable.

Si vous montrez la détermination et la discipline nécessaires, vous aurez avec nous un partenaire prêt. L’Etat d’Israël est un Etat puissant. Ne soyez pas leurrés par nos désaccords internes, nos rivalités politiques ou la sombre atmosphère que nous projetons parfois.

Dans une bataille violente, même longue et meurtrière, nous vaincrons ; même si cela implique des compromis sur notre confort ou qualité de vie. L’Etat d’Israël a prouvé sa force par le passé.
Ne nous mettez pas de nouveau à l’épreuve, ce qui entrainerait victimes et destructions et mènerait au désespoir.

Le passé ne peut être changé, et les victimes du conflit, des deux côtés, ne peuvent être ressuscitées.

Les accusations mutuelles ne sont que des jeux de mots inutiles. Les faits ne seront pas changés, ni les cicatrices effacées.

Tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui est de prévenir les tragédies futures et transmettre à la nouvelle génération un horizon limpide et l’espoir d’une nouvelle vie. Transformons notre animosité et « l’aiguisage de nos épées » en reconnaissance mutuelle, respect et dialogue direct.

Du bord de la falaise surplombant l’ancien paysage de la crique de Tzin, lieu choisi par David Ben Gourion pour son repos éternel et celui de sa femme, l’appel à la paix de l’Etat d’Israël est clair et décidé. Puisse t-il faire écho et être répondu positivement cette fois.

Que la mémoire de David et Paula Ben Gourion soit bénie.


Traduction Stéphanie Karni - Ambassade d’Israël en Belgique et au Luxembourg

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