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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Tichri 5778 - 28 septembre 2017
Article mis en ligne le 28 septembre 2017

Boker tov amis auditeurs de Radio J. L’attentat perpétré il y a deux jours à Har Adar près de Jérusalem a surpris les habitants de cette paisible bourgade, car le terroriste, âgé de 37 ans et père de quatre ans, disposait d’un permis de travail depuis plusieurs années et connaissait nombre de familles dans lesquelles il avait été employé à diverses tâches. Disposant d’une arme volée il y a quatorze ans il a tiré dans le dos de deux agents de sécurité postés au check-point puis a continué de vider son chargeur sur les Israéliens présents sur les lieux.

Le terroriste avait fait part de ses problèmes conjugaux à certaines personnes lors des dernières semaines. Dans un message, posté la veille de son acte meurtrier, il demandait pardon à son épouse de ce qu’il allait commettre le lendemain. Sa femme l’avait quitté pour retourner dans sa famille en Jordanie et s’apprêtait à l’attaquer en justice pour coups et blessures, suite aux nombreux sévices qu’il lui faisait subir depuis un certain temps.

Cet homme que tous les Israéliens, qui le fréquentaient, considéraient comme un être sympathique et agréable, battait sa femme et lorsque celle-ci prend la décision de mettre un terme à sa condition de femme soumise à la violence, il décide de tuer des Juifs, sans doute pour se racheter. Il se trouvera des gens pour dire qu’il était un sujet instable, dont le jugement était altéré par l’humiliation d’une séparation et de la révélation au grand jour de son comportement violent.

Pourtant aux yeux du Fatah, l’organisation principale de l’Autorité palestinienne, à laquelle appartient Abou Mazen, il est un martyr, comme le révèle un tract diffusé quelques heures après l’attentat, tandis qu’à Gaza, le Hamas défilait dans les rues avec la photo de ce « héros de la résistance à l’occupation ».

Si le président de l’Autorité palestinienne, reçu en grandes pompes par tous les dirigeants de la planète, considère qu’un homme qui bat sa femme et abat des hommes dans le dos est un martyr ou un héros, n’est-ce pas lui qui souffre d’une altération du jugement ou d’une schizophrénie politique ? Et ceux qui le décrivent comme un homme œuvrant pour la paix ne sont-ils pas sujets à des phases d’amnésies ou à des troubles ophtalmologiques ?

Mais cet attentat pose une autre question plus profonde sur la coexistence et l’avenir des relations de voisinage entre des populations destinées à subsister sur les lieux. Har Adar n’est pas une implantation où résident des militants du Goush Emounim, mais une bourgade majoritairement laïque dont les habitants sont favorables à une coexistence pacifique et où de nombreux Arabes de Judée-Samarie gagnent décemment leurs vies, même si l’attribution de permis de travail augmente la dépendance économique des Palestiniens à l’égard d’Israël.

En effet 90% de l’activité économique de l’Autorité palestinienne provient de ses liens avec Israël et ce chiffre n’a cessé d’augmenter depuis les années de pouvoir d’Abou Mazen, et les Palestiniens comprennent que leur avenir économique ne dépend pas de la Jordanie, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, des Emirats du Golfe, ni même de l’Europe mais des relations avec Israël. Bien sûr aucun dirigeant palestinien n’a le courage de le dire publiquement, mais au lendemain de l’attentat la crainte essentielle des Palestiniens était de voir Israël limiter le nombre des permis de travail.

La communauté internationale, qui ne cesse d’appeler à une solution à deux Etats, en ne dénonçant pas le double jeu de l’Autorité palestinienne, creuse méthodiquement la tombe de de projet, bientôt caduc….



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