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Chronique de Michaël Bar-Zvi| Kaf Het Tevet 5777 - 26 janvier 2017
Article mis en ligne le 26 janvier 2017

Boker tov amis auditeurs de Radio J. La démocratie israélienne est souvent critiquée par les commentateurs politiques français, qui ne ratent jamais une occasion de mettre en avant les enquêtes sur ses dirigeants dans des affaires de mœurs ou de corruption. Pourtant si l’on examine les faits, ces affaires sont, à quelques exceptions près, de celles qui n’auraient jamais fait l’objet d’une enquête en France.

La révélation des salaires que versent les députés à des attachés parlementaires en France avec lesquelles ils sont mariés ou ont une vie commune, montrent les différences de mentalité et d’approche de la vie politique. Qu’un député, un Premier ministre, ou un Président d’assemblée puissent employer sa compagne est une chose impensable et illégale en Israël, alors qu’en France cette pratique est courante.

Comme on dit en Israël, c’est cacher mais cela ne sent pas très bon quand même. Tous les présidents français ont entretenu des relations avec les patrons de la presse et on comprend qu’ils ne le faisaient par plaisir de converser avec des gens intelligents mais pour améliorer leur image. Il est vrai que cela ne marche pas toujours, mais on ignore ce qui s’est dit dans ces discussions.

En Israël, le Premier ministre n’a pas le droit de rencontrer en privé un patron de presse pour lui parler de politique, s’il ne s’agit pas d’un entretien à publier. Inutile, par ailleurs, d’évoquer la question des pratiques sexuelles et la définition du harcèlement totalement différente en Israël qu’en France.

Il ne s’agit pas de déterminer quelle conception de la démocratie est préférable, mais de regarder les situations avec les bonnes lunettes. Israël n’est pas parfait, son régime politique est sans doute à réformer, mais la justice y est rigoureuse et fait respecter la loi sans aucune compromission. De plus, l’Etat d’Israël ne donne pas de leçon de démocratie aux autres nations, ne leur explique pas comment gérer leur pays et ne cherche pas à imposer aux démocraties occidentales une définition du droit.

La politique n’est jamais très pure, mais jamais un parti politique pratiquant le système des primaires n’aurait entériné les résultats des élections du premier tour de la primaire socialiste dimanche dernier. Les responsables de ce scrutin auraient immédiatement été interpellés par la police, mis en examen pour fraude électorale, et le tribunal aurait interdit la tenue d’un second tour.

Comparaison n’est pas raison, mais lorsque nous entendons les remarques sur la moralité des hommes politiques israéliens, qui sont loin d’être des anges, il faut se rappeler qu’en Israël un Président, un Premier ministre, des ministres et des députés en exercice ont été condamnés à de lourdes peines de prison par des juges qui n’ont à aucun moment dévié de leur mission de vérité et de justice.

Le contrôleur de l’Etat en Israël, l’équivalent de la Cour des Comptes, publie chaque année un rapport sur les failles, les fautes ou les manquements des ministères, du cabinet de sécurité, de l’armée et des grandes institutions nationales. Ce rapport a valeur juridique et la non-application des recommandations peut entraîner des poursuites.

Encore fois, répétons-le, le système est perfectible, mais les contrôles auxquels sont soumis les responsables politiques sont fondés sur une conception stricte du pouvoir, comme un objet déposé provisoirement entre leurs mains, et sur lequel ils doivent rendre des comptes. A croire que le législateur avait bien lu La Fontaine en pensant que « qui vole un œuf vole un bœuf. »



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