Le soir fatidique du samedi 4 novembre 1995, des millions d’Israéliens ont entendu la voix grave d’Eytan Haber, directeur du cabinet de Rabin, déclarant dramatiquement à la radio : « Memshelet Israël modia be-tadema… » (« Le gouvernement israélien annonce avec stupéfaction… »). Le pays traversait alors des semaines d’angoisse et de colère, marquées par des attentats presque quotidiens et par le sentiment, partagé par de nombreux Israéliens, que le gouvernement d’Itshak Rabin et de Shimon Pérès était insensible aux victimes juives, civils innocents qui étaient comme sacrifiés sur l’autel de la « paix », devenue une sorte de Moloch exigeant chaque semaine son tribut sanglant.
De Camp David à Oslo : comment le faux-messianisme de la paix s’est imposé en Israël,
Pierre Lurçat
Article mis en ligne le 8 novembre 2016