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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Dalet be Tichri 5777 - 6 octobre 2016
Article mis en ligne le 6 octobre 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Le boycott des obsèques nationales de Shimon Peres par les députés arabes israéliens n’est pas seulement un geste irrespectueux ou une maladresse mais une faute politique grave. Cette décision, que de nombreux membres de la minorité arabe, y compris des maires et des personnalités de la société civile ont vivement critiquée, a été mûrement réfléchie par la direction de la liste arabe unifiée. L’argument avancé, pour justifier leur absence est un défi à la démocratie israélienne, de la part de ceux qui ne cessent d’affirmer qu’ils en sont les victimes, est simple et en même temps révélateur : Peres est un dirigeant sioniste et ne représente rien pour le peuple palestinien, tout au plus quelqu’un qui voulait la paix. Totalement négligeable, en effet.

Autrement dit, si je comprends bien l’argument, des députés qui prêtent serment à la Knesset, sont rémunérés par les impôts des contribuables israéliens n’ont aucune raison de respecter les symboles de l’Etat d’Israël, dont la fonction de Président. Les députés arabes font partie du corps électoral qui élit le Président, mais ne le reconnaissent pas quand il meurt.

En revanche ils étaient présents aux obsèques de Yasser Arafat, et si Abou Mazen venait à disparaître, nous les retrouverions au premier rang du cortège des pleureuses. Faute politique grave car ces élus sont présents à la Knesset pour défendre les intérêts de leurs électeurs et qu’en agissant ainsi ils ne font qu’aggraver le fossé avec la majorité juive, dans une période de tensions où les relations sont mises en danger au quotidien par des provocations. Faute politique aussi parce que ce parti affirme maintenant clairement qu’il ne recherche pas le dialogue avec les Juifs mais l’affrontement.

On n’entend peu ces derniers jours la voix des quelques intellectuels juifs, auto-proclamés partisans de la paix, qui appelèrent à voter pour la liste arabe unifiée lors des dernières élections. Le député juif de la liste arabe, Dov Hanin, a envoyé une lettre personnelle à la famille de Peres mais malheureusement ou heureusement il se trouvait à l’étranger au moment du décès. Il a désapprouvé les propos du chef de la liste Heyman Ouda, qui a déclaré ne pas s’identifier avec le narratif de l’Etat d’Israël dont Peres était l’un des fondateurs, mais n’est pas rentré pour l’enterrement ni présenté sa démission.

En clair, les députés arabes ne considèrent la démocratie israélienne que comme un moyen de promouvoir la cause palestinienne, et accessoirement de se faire généreusement nourrir par elle pour la dénigrer. Depuis quelques jours la colère d’un certain nombre de citoyens arabes israéliens à l’égard de leurs élus monte, et il faut espérer qu’ils comprendront rapidement que ceux-ci les entraînent sur une pente glissante et dangereuse. J’ose croire que cette faute politique ouvrira les yeux de la population arabe sur les égarements politiques de leurs dirigeants, qui, non seulement profitent de chaque occasion pour attiser la haine, mais en plus font preuve d’une rare paresse dans leurs activités parlementaires.

Plusieurs d’entre eux ont été récemment mis à l’amende pour absentéisme dans les commissions de la Knesset. Faute politique également parce qu’aux yeux du monde, et surtout au vu de la présence de nombreux représentants d’Etats arabes, les revendications et les postures de ces députés perdent toute légitimité. Et comme nous sommes en début d’année, il nous reste à souhaiter, comme on dit hébreu, ki mi ez iitze matok, que l’amer se transforme en sucré, car cette erreur politique ne peut que bénéficier en fin de compte à l’image d’Israël… Hatima Tova à tous



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