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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Bet be Tamouz 5776 - 28 juillet 2016
Article mis en ligne le 27 juillet 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Combien de temps faudra-t-il encore aux dirigeants français et européens pour comprendre la situation dans laquelle se trouve le monde occidental aujourd’hui ? Pourtant tous les signes de reconnaissance sont devant leurs yeux. Le terrorisme est une forme de violence qui manipule plusieurs mécanismes psychologiques bien identifiés et utilise une fonction essentielle dans notre pensée, celle du symbolisme. La France est en guerre nous dit-on, mais si tel est le cas, pour l’heure elle est train de la perdre, car ce sont nos symboles qui sont touchés et souillés, tandis que nous prenons les plus grandes précautions à ne pas porter atteinte aux symboles de nos ennemis.

On ne cesse de nous expliquer qu’égorger un prêtre ou cribler de balles un rabbin n’a rien à voir avec l’islam, mais on oublie que malheureusement le monde arabo-musulman est la scène permanente de cette barbarie. Avons-nous effacé de nos mémoires les centaines de milliers de morts de la guerre civile en Algérie, ou la décapitation des moines de Tibhirine en 1996 ? Le mot même d’assassin en français provient de l’arabe, et désignait à l’origine un groupe de fondamentalistes religieux qui défendaient leur foi en massacrant les mécréants.

Il est loin le temps où les grands penseurs arabes Averroès ou Avicenne, influencés par les philosophies grecques et latines, présentaient une religion musulmane compatible avec la culture occidentale. Nous ne sommes pas dans une guerre de religions, ce qui serait bien trop simple, mais dans un choc de cultures et de civilisations, qui se construit sur les fondements d’une violence sacrificielle, dont on nous oblige à être les témoins.

François Hollande a raison de parler de profanation lorsqu’on égorge un prêtre sur un mode opératoire de supplice, mais cela veut dire aussi que nous sommes entrés dans le champ de la violence sacrée, que l’on récuse d’autre part. Et en effet on a l’impression que l’Etat réagit au lieu d’agir, qu’il est à chaque fois surpris par la méthode, la cible ou la personnalité du terroriste et que les moyens mis en œuvre sont bien en-dessous des besoins.

Depuis plusieurs décennies on n’a cessé de dénigrer Israël sur les moyens « disproportionnés » qu’il utilisait dans sa lutte dans un terrorisme, protéiforme, alors méconnu en Europe. Aujourd’hui on fait l’éloge du système sécuritaire israélien de lutte contre le terrorisme, ce serait drôle si ce n’était pas tragique, toutefois ce que ne comprennent pas les dirigeants occidentaux c’est que les succès d’Israël en la matière sont le résultat d’une longue expérience, d’un état d’esprit, et d’une connaissance en profondeur de la mentalité, de la manière de penser, des ressorts émotionnels et des habitudes culturelles de nos ennemis.

Ce travail en profondeur a demandé des années de recherche, de formation et de mise en place de moyens humains, technologiques et opérationnels pour arriver à des résultats probants, mais avant tout et c’est sans doute le maillon faible en Europe, la société israélienne a toujours été prête à en payer le prix, à tous points de vue.

Comment peut-on, en France, infiltrer les réseaux islamistes si on n’a pas un nombre significatif d’agents connaissant le monde arabo-musulman, sa langue, ses codes et ses règles ? Comment recueillir des informations sur le terrain alors qu’en 2008 on a supprimé les Renseignements Généraux, qui se basaient sur ce qu’on appelle l’information de proximité, au profit de la DGSE dont les méthodes s’avèrent inefficaces aujourd’hui ?

Il ne s’agit pas de brandir des slogans qui font peur d’un côté et de l’autre des slogans qui nourrissent le « politiquement correct » mais de changer notre « logiciel », comme on dit, avec une seule priorité, qui a permis et permet encore à Israël de lutter contre ce fléau : « notre volonté de vivre doit être plus forte que leur pulsion de mort ! »



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