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Mise à jour : Tunisie, volte-face : non le Hezbollah n’est pas une organisation terroriste...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 5 mars 2016

La désignation du Hezbollah libanais comme organisation terroriste par Conseil des ministres arabes de l’Intérieur réuni à Tunis le 2 mars 2016 a été refusée par le Liban, l’Irak – qui se sont abstenus lors du vote- ou l’Algérie. La Tunisie qui s’était exprimée en sa faveur dans un premier temps est revenue sur sa décision compte tenu du tollé qu’elle avait provoqué dans la société tunisienne et dans nombre de partis politiques du pays. Les réactions continuent. Morceaux choisis :

La Tunisie, travaillée par un virulent antisionisme obsessionnel mais mue aussi par des intérêts financiers dans un pays en grande difficulté économique, avait souscrit à la déclaration de Tunis du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur. Puis était revenue sur sa décision comme nous l’avons rapporté ici.
Les réactions se multiplient et vont sans doute continuer à le faire. En effet, d’après les commentaires entendus ou lus dans les médias arabes, pour la Tunisie tout ce qui relève de l’anti-sionisme et d’une « cause palestinienne » mythique a une importance majeure, symbolisant, selon eux, un retour de « la fierté arabe ». Le Hezbollah représentant, dès lors, le champion de cette « fierté arabe ».
Ainsi, la radio mosaïquefm.net citait le 4 mars 2016 « un leader au sein du Mouvement Ennahdha, Samir Dilou » qui résumait bien les choses, considérant que « la classification du parti libanais du Hezbollah comme organisation terroriste a mis la Tunisie dans une situation difficile » car "la Tunisie ne pouvait pas rejoindre l’axe du Liban, de l’Iran et du régime Syrien parce qu’elle perdrait certains de ses alliés.
Cependant considérer le Hezbollah comme organisation terroriste lui attirerait des critiques sérieuses surtout lorsqu’on prend en compte les agissements du parti et son implication dans la résistance contre l’entité sioniste et sa défense du Liban et de la Palestine".
Ravi du volte-face tunisien, le Hezbollah manifestait sa satisfaction. L’un de ses cadres, « Hassan Fadhlallah, député du Bloc de la Résistance, au parlement libanais, a rendu hommage au peuple tunisien, à ses forces vives, à ses syndicats et à son Etat, après leur rejet du classement du Hezbollah comme »organisation terroriste« . Le site tunisien réalités. Com.tn, qui le rapporte, précisait que, depuis la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, ce député déclarait : »il nous faut adresser un message de respect et de fierté à la Tunisie et à ses forces vives«  , ajoutant : » vous êtes l’origine de l’arabité…vous êtes les premiers à avoir fait un soulèvement contre la dictature. A cette époque là, les gouvernants de la Arabie Saoudite se sont dressés contre vous, et voilà qu’aujourd’hui vous leur dites que vous êtes du côté de la résistance, aux côtés du Hezbollah résistant, et que vous êtes aux côtés de la résistance libanaise ». Il qualifiait la décision de Tunis, prise sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de considérer le Hezbollah comme organisation terroriste d’irresponsable, hostile et qui correspond, dans sa forme et son contenu, à la qualification du Hezbollah par l’ennemi israélien".
Émanant apparemment de la société civile, au 5 mars une pétition mise en ligne le 2, intitulée « Je suis Tunisien(ne) et solidaire avec le Hezbollah » a recueilli 1241 signatures – dont 39 depuis Paris et 6 depuis Marseille -. Les commentaires sont édifiants.

A contrario, Yamina Thabet, véritable militante tunisienne des droits de l’homme et présidente de l’Association Tunisienne de Défense des Minorités, publiat le 3 mars ces commentaires quelque peu désabusés sur sa page Facebook : « Le Hezbollah (chiite ) fait presque l’unanimité auprès des sunnites du fait de sa position par rapport à Israël qui s’avère au final être l’un des rares sujets de consensus » ou encore, avant le volte-face de la Tunisie : « Le pire dans la decision tunisienne d’intégrer le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes est au final le mouvement de solidarité avec cette organisation ,qui en découle ... hallucinante et parfois hilarante ».
Par ailleurs, l’avocat tunisien Souhail Ftouh livrait le 3 mars ce commentaire à propos de la décision du Conseil des ministres de l’Intérieur des pays arabes et ce qui semblait alors être l’adhésion de la Tunisie : « il a fallu 8 ans pour que la Tunisie adopte une position que j’ai défendue ». En effet, dans une interview publiée le 12 juin 2008 par le journal arabophone ’’Afaaq’’ – Horizons- aux États-Unis, il demandait déjà le classement du Hezbollah et du Hamas par la Tunisie sur une liste d’organisations terroristes. Il estime après le volte-face de Tunis que « la Tunisie veut jouer sur plusieurs tableaux en voulant satisfaire tout le monde pour des gains financiers », rappelant que « l’Iran a promis d’installer une chaîne de montage de voitures Iran Khodro en Tunisie alors que les pays sunnites du Golfe y soutiennent divers projets de relance économique. »



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