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Le « document des prisonniers » palestiniens, ou comment la paix s’éloigne
Lettre d’information de l’ambassade d’Israel en France
Article mis en ligne le 30 juin 2006
dernière modification le 1er juillet 2006

L’annonce par des représentants du Hamas et du Fatah qu’un accord a été conclu sur ce document - dit document des prisonniers ou document d’entente nationale - a été compris par certains comme étant « un pas dans la bonne direction », comme un effort pour parvenir à une paix entre les Palestiniens et Israël.

La réalité est tout autre : ce document représente un grand pas en arrière pour la paix.

Ce document concerne uniquement les intérêts internes palestiniens : parvenir à une entente entre les groupes palestiniens au pouvoir afin d’éviter une détérioration et une confrontation entre les différentes factions palestiniennes. Il ne s’agit en aucun cas de parvenir à un compromis de paix avec Israël.

Ce document ne satisfait pas les exigences de la Feuille de route et les trois conditions fondamentales du Quartet : la reconnaissance du droit d’Israël d’exister, la fin du terrorisme, et le respect de tous les accords existants entre Israël et l’Autorité Palestinienne. De plus, le Jihad islamique n’a pas agréé ce document, ayant l’intention de continuer le terrorisme.


Non reconnaissance d’Israël
En effet, soutenir explicitement la création d’un Etat palestinien sur tous les territoires « occupés depuis 1967 » ne veut pas dire reconnaître Israël, même implicitement.

Le document ne fait aucune mention d’une reconnaissance explicite d’Israël et de son droit d’exister - encore moins comme Etat juif -, ni ne mentionne de mettre un terme au conflit avec Israël.

Qui plus est, le document insiste sur l’application totale des demandes palestiniennes concernant le « droit au retour » (en Israël) de tous les réfugiés palestiniens. C’est une autre façon d’énoncer la destruction définitive d’Israël, et cela va à l’encontre d’une solution de deux Etats, où l’Etat palestinien deviendrait le foyer des réfugiés palestiniens tout comme Israël est devenu le foyer pour tous les réfugiés juifs.

La formule employée dans ce document coïncide avec les déclarations du Hamas selon lesquelles, après un retrait israélien total de tous les territoires « occupés depuis 1967 », le Hamas serait prêt tout au plus à un long cessez-le-feu, mais pas à une reconnaissance d’Israël. Le « cessez-le-feu », ou « hudna », ou encore « tahdiya » est un procédé islamiste bien connu pour temporiser quand la période n’est pas favorable sans jamais abandonner le but poursuivi. Ce but est clairement inscrit dan la charte du Hamas et dans les déclarations répétées de ses leaders.

 ? Lu sur le site du Hamas le 28 juin 2006, à propos des amendements qu’il a proposé au document signé : « Il doit y avoir un texte clair concernant la non-reconnaissance de la légitimité de l’occupation sans mentionner le mot ’1967’, car le Hamas voit toute la Palestine (y compris l’Etat d’Israël) comme un territoire occupé  ».

 ? Salah al-Bardaweel, un porte-parole du Conseil législatif palestinien, a déclaré : « Nous avons exprimé notre accord pour un Etat [palestinien] dans le territoire occupé en 67, mais nous n’avons pas dit que nous étions d’accord pour deux Etats » (Reuters, 27 juin).

 ? « Le document de concorde nationale issu des prisons sionistes, (...) nous avons pu y introduire quelques modifications. Cela ne veut pas dire la reconnaissance de l’état sioniste. Ce document stipule le droit du peuple palestinien, le droit historique à son territoire qui a été occupé en 1948 et sur lequel l’entité sioniste a établi son Etat. De même, notre document stipule la non reconnaissance de cette occupation et que les droits palestiniens ne seront jamais déchus. Ce [texte] n’est nullement une reconnaissance implicite de l’état israélien constitué en 1948  » (Salah al-Reged, porte-parole du Hamas, Soir 3, journal de France 3, interview par Marie Drucker, 27 juin).


Poursuite du terrorisme
Le document exprime un soutien clair pour la poursuite du terrorisme :

Non seulement il ne parle pas de mettre un terme au terrorisme, mais au contraire, il insiste sur « le droit de résistance par tous les moyens ».

Le document parle de « concentrer » cette « résistance » à l’intérieur des territoires. En d’autres termes, tandis que la majorité des attaques terroristes se dérouleraient en Cisjordanie et à Gaza, rien n’empêche des attaques terroristes de se dérouler en Israël même.

De plus, le document ne fait aucune distinction entre des attaques contre des civils et des cibles militaires.

 ? Mashir al-Masri, un membre du Conseil législatif palestinien, a fait la remarque suivante : « Le Hamas s’est mis d’accord pour concentrer à l’avenir ses attaques en Cisjordanie et à Gaza, mais ses attaques ne seront pas limitées à ces zones ».

 ? « Le document stipule sur plus d’un paragraphe le droit du peuple palestinien à combattre l’occupation sioniste, et ce droit se poursuivra pour notre peuple jusqu’à la fin de l’occupation. Donc dans notre document il n’y a pas un seul mot qui condamnerait ce que vous appelez terrorisme, pour nous ce qui est de la résistance ; il stipule et affirme le droit du peuple palestinien à combattre avec tous les moyens disponibles » (Salah al-Reged, porte-parole du Hamas, Soir 3, journal de France 3, interview par Marie Drucker, 27 juin).


Non respect des accords existants entre Israël et l’AP
Tandis qu’il affirme que le plan d’action politique palestinien se basera sur les décisions de la Ligue arabe et de la communauté internationale (« légitimité arabe et résolutions jouissant d’une légitimité internationale »), le document ne laisse aucun doute sur le fait qu’il ne se réfère qu’aux décisions qui iraient dans le sens des intérêts palestiniens*. Cela donnerait au gouvernement palestinien le droit de faire le tri et de choisir quelles résolutions il accepte et lesquelles il rejette. Le Hamas a maintes fois insisté sur le fait qu’il rejetait les résolutions qui favoriseraient la paix avec Israël, ainsi que les accords signés entre l’Autorité Palestinienne et Israël.

  • Lu sur le site du Hamas le 28 juin 2006, à propos des amendements qu’il a proposé au document signé « Les mots ’qui font justice à notre peuple’ doivent être ajouté à côté de l’expression ’loi internationale’ ».

    Enfin, ce document affaiblit Mahmoud Abbas :

Le Fatah tend à accepter les positions du Hamas, et non l’inverse, car le document cosigné par les deux groupes adopte la ligne politique du Hamas. C’est en ce sens que ce document a été amendé par le Hamas, empirant le document d’origine et empêchant Mahmoud Abbas d’agir car il stipule que seul ce document sert de base pour toute action politique.

Il crée les moyens qui permettront au Hamas de prendre en fin de compte possession de l’OLP (en devenant le groupe dominant au sin du Conseil national palestinien) et de rendre tout accord dépendant de l’approbation de ce Conseil ou du Conseil législatif palestinien (dominé par le Hamas).

Un référendum, selon ce document, ne pourra être décrété par le Président, mais uniquement légiféré par le Conseil législatif palestinien.


L’établissement d’un « gouvernement d’union nationale » envisagé dans ce document ne mènera qu’à une seule chose - la perpétuation d’un gouvernement dominé par le Hamas. L’union nationale palestinienne a donc un prix : un recul total par rapport aux efforts de paix.

Ce document ne concerne que des intérêts palestiniens, en aucun cas il ne représente une volonté de parvenir à un compromis de paix avec Israël.



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