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Chronique de Michaël Bar-Zvi Kaf Guimel Hechvan 5776 5 novembre 2015
Article mis en ligne le 5 novembre 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Si la thèse de l’attentat terroriste contre l’avion russe dans le Sinaï se confirme dans les jours à venir, il faut s’attendre à une réaction violente aussi bien de la part des Egyptiens que de celle des Russes. Le choix d’une cible russe est bien évidemment lié à l’engagement de plus en plus important de Moscou dans la guerre en Syrie.
On en parle peu dans la presse occidentale, mais chaque jour des attentats sont commis dans la presqu’île du Sinaï, et encore aujourd’hui six soldats égyptiens ont péri dans l’attaque d’un poste de police à El Arish.

Plusieurs organisations terroristes sont présentes dans le Sinaï, en relation avec Al Qaida, les Frères musulmans ou le djihad islamique et essaient de déstabiliser le régime du général Al Sissi.

Il est peu probable que cet attentat persuade les Russes de changer leur stratégie, au contraire il est clair que celui-ci les conforte dans leur projet d’accroissement de leur présence militaire dans la région. Plusieurs milliers de soldats russes sont actuellement en Syrie, où sont venus les rejoindre cette semaine 2000 soldats cubains, qui vont combattre aux côtés des gardiens de la révolution iraniens et du Hezbollah.

Par ailleurs les Russes ont réussi à convaincre Obama de coordonner les efforts des deux grandes puissances dans les frappes contre l’Etat islamique, après avoir demandé à Netanyahou de ne pas intervenir dans l’espace aérien syrien pendant les opérations en cours.

Une coalition anti-djihadiste est-elle enfin en train de se mettre en place ? Il faut l’espérer pour le monde musulman pour lequel ce fléau est une véritable gangrène, et dont il n’a pas pris la mesure jusqu’à présent. Poutine n’est pas un enfant de chœur et comprend les enjeux de cette guerre, qu’il mène avec cynisme, mais aussi, il faut le reconnaître, avec un grand sens de la Realpolitik.

Contrairement à d’autres nations, et notamment la France, Poutine parle avec tout le monde, sans état d’âme et sans jugement moralisateur sur les uns ou les autres. Il a appelé Erdogan au lendemain des élections, non pas pour le féliciter, mais pour lui rappeler le rôle déterminant que son pays doit jouer dans la résolution du conflit en Syrie et dans la lutte contre Daech.

Il a sans aucun doute saisi la nécessité d’un axe Ankara, Damas, Téhéran pour restaurer la puissance russe au Proche-Orient, mais en plus il a aussi l’intelligence de ne pas exclure Israël du processus, même s’il ne partage pas les positions de Jérusalem sur le conflit avec les Palestiniens.

Dans les relations internationales, la crédibilité est la qualité essentielle d’une politique, or aujourd’hui aussi bien Obama que François Hollande ne sont pas considérés comme des partenaires fiables. La puissance américaine est respectée, notamment en matière d’armement, mais les différents acteurs impliqués dans le conflit doutent de leur capacité à modifier les rapports de force, car tout le monde sait que les pays occidentaux ne veulent pas aller sur le terrain et que l’on ne gagne pas une guerre par des frappes aériennes.

Poutine a compris que la présence de soldats russes aux côtés de ses alliés était un message fort pour tous les Etats et groupes présents sur le théâtre de guerre. Il faudra compter avec la Russie dans les années à venir au Proche-Orient. L’attentat dans le Sinaï en est une nouvelle preuve tragique.



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