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Quand les Palestiniens veulent « le beurre et l’argent du beurre »
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 12 avril 2006

Depuis quelques jours, les médias ne cessent de se lamenter sur le sort des pauvres Palestiniens.

Les Etats-Unis et l’Union européenne ont, en effet, décidé de geler l’aide substantielle qu’ils apportaient, jusqu’à présent, au gouvernement palestinien, aujourd’hui aux mains du Hamas.

Notons, au passage, que les pays musulmans, parmi lesquels bon nombre d’entre eux tirent de substantiels bénéfices de la hausse du prix du pétrole, ne se sont guère empressés d’annoncer qu’ils allaient se substituer aux fournisseurs habituels de cette manne providentielle.

Nous vivons, véritablement, une époque où l’on marche sur la tête.

Pourquoi, notamment, l’Union européenne, dont plusieurs Etats membres, principalement parmi les nouveaux entrants, ont des ressources limitées se sentiraient obligés de prendre en charge une population qui devrait, normalement, compter sur la solidarité du monde musulman, qui compte en son sein des pays très riches ?

Nous ne voudrions, cependant, pas tomber sous le coup d’une accusation d’égoïsme forcené.

Il nous paraît, certes, normal que dans un monde interdépendant une solidarité des plus riches - ou disons des moins pauvres - se manifeste à l’égard des plus pauvres.

Nous avons, à différentes reprises, rappelé que « ventre affamé n’a pas d’oreilles ».

Encore faut-il que les bénéficiaires de cette solidarité internationale ne veuillent pas « le beurre et l’argent du beurre ».

Vous avez, certainement, remarqué que les nombreux Palestiniens interrogés, qui n’ont pas caché - ce qui était leur droit le plus strict - d’avoir voté pour le Hamas, revendiquent à la fois ce droit et celui de continuer à recevoir, via les instances du gouvernement palestinien, l’aide internationale.

Pas un - et s’il y en avait cela se saurait - n’a émis un regret de voir le Hamas s’entêter à maintenir son objectif - au moins à terme - de voir disparaître l’Etat d’Israël.

Car, telle est bien la situation, malgré certaines contorsions apparentes de responsables ou de ministres palestiniens.

Autrement dit, s’il est vrai que les Palestiniens ont voulu sanctionner le Fatah qui, lui, détournait cette aide, notamment, au profit de ses dirigeants, aujourd’hui, ils ne voient rien à redire face à la perspective d’un nouveau détournement, cette fois, encore plus nettement, en vue de renforcer les actions terroristes.

Il est évident que le Hamas n’est pas en mesure de nuire à l’Etat d’Israël, autrement qu’en encourageant ce type d’actions, pour ne pas dire d’exactions.

Vainement fera-t-on valoir que le Président de l’Autorité (sic) palestinienne condamne, parfois, officiellement, les attentats, voire les lancements de roquettes.

C’est oublier que Mahmoud Abbas a maintenu les primes versées aux familles des shahid (martyrs - sic), sans doute comme succédané d’une assurance contre les accidents du travail.

Sans pour autant prétendre, en l’absence d’informations sur ce point, que le successeur d’Arafat a lui -même « bénéficié » de substantiels avantages, alimentés par l’aide internationale, il n’en demeure pas moins que Mahmoud Abbas a largement contribué à la situation présente.

D’une part, il n’a rien fait pour stopper la corruption et le corps électoral le lui a fait payer.

D’autre part, il n’a pas davantage, pris de véritables mesures pour empêcher des actions terroristes, laissant la « bride sur le cou » à des milices armées, y compris dans on propre camp.

D’ailleurs, mardi 11 avril, pour la nième fois, le Secrétaire général de l’ONU a « appelé l’Autorité palestinienne à prendre clairement position contre la violence, à agir fermement contre les auteurs des attaques à la roquette et des attentats suicides » (souligné par nous).

Relevons, au passage, que Kofi Annan n’a pas pu s’empêcher de sermonner les deux Parties, en « appelant aussi le gouvernement d’Israël à s’assurer que ses réponses sont proportionnées et ne mettent pas en danger les populations civiles ».

Comme si ce n’étaient pas les terroristes palestiniens qui mettaient leurs propres concitoyens en danger.

Mais, précisément, à propos de la réaction - ou plutôt de l’absence de réaction - des « Palestiniens de base », on ne peut que déplorer que très rares sont les initiatives prises pour empêcher, notamment, les tirs de roquettes, à partir d’emplacements habités.

D’où, malheureusement, les « dégâts collatéraux », lors des ripostes légitimes israéliennes.

A défaut de pouvoir empêcher ces actions terroristes, les Palestiniens seraient bien avisés de suivre les conseils que leur prodiguent les autorités israéliennes, souvent, par tracts largués du ciel, les invitant à quitter leurs habitations.

Pour aller où ?

Mais, les habitants de France, durant l’exode de 1940, savaient-ils où aller ?

A situation exceptionnelle, il faut des remèdes exceptionnels.

Certes, il n’y pas que les Palestiniens qui témoignent d’une mentalité d’assistés, mais ce n’est pas une raison pour les encourager à vouloir tout et son contraire.

La démocratie - voulue légitimement par les électeurs palestiniens, en janvier dernier - est inconciliable avec le terrorisme, prôné par leurs élus.

S’ils ne le savent pas, il faut le leur dire et le leur répéter....



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