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Oscars pour Oussama
Charles Krauthammer - Jewish World Review - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 4 mars 2006

Rien ne parle mieux de Hollywood que ce qu’il choisit d’honorer. Nominé pour le titre de meilleur film en langue étrangère, « Paradise Now » est le portrait sympathique de deux islamikazes à la bombe. Nominé comme meilleur film, « Munich » est le portrait sympathique de la mode d’hier dans la barbarie : le terrorisme homicide.

Mais jusqu’à ce que vous voyiez « Syriana » nominé pour le meilleur scénario (avec George Clooney, nominé pour le meilleur second rôle) vous n’avez pas idée de combien l’autoflagellation et le dégoût de soi passent pour de la complexité et du sérieux moral à Hollywood.

Le scénario de « Syriana » a bien sûr les tropismes libéraux usuels comme cette direction de scène : « L’adjoint au conseiller national à la Sécurité, Marylin Richards, 40 ans, chevelure sculptée, avec l’âme d’un homme blanc de 70 ans , Républicain, est responsable » (page 21). Ou cette indication de couverture, Gordon Gekko, porte-parole Républicain, parlant au nom d’un exploitant pétrolier du Texas : « La corruption est notre protection. La corruption est ce qui nous garde en sécurité et au chaud... La corruption... est notre manière de vaincre » (page 93).

Mais ceci est l’ordinaire de Hollywood. La vraie distinction du scénario de “Syriana” est l’intrigue presque incompréhensible - un mélange confus de mentions historiques sur une affaire de corruption pour le pétrole kazakh, une lutte de succession dans un royaume arabe riche en pétrole, et une compagnie pétrolière géante du Texas qui tire les ficelles à la CIA et, naturellement, partout ailleurs - au cours de laquelle, il n’y a que deux choses qui sont absolument claires et cohérentes : le seul héros politique du film et la seule âme pure.

Le héros politique est un prince arabe qui veut mettre fin à la corruption, à l’inégalité et à l’oppression dans son pays. Comme il le déclare aux anciens de sa tribu, il a l’intention de moderniser son pays en y apportant le respect de la loi, l’efficacité du marché, les droits de femmes et la démocratie.

Que croyez-vous qu’il lui arrive ? Lui, sa belle femme et ses beaux enfants sont assassinés, incinérés, par un missile expédié à distance, tiré depuis les quartiers généraux de la CIA à Langley, pas moins - au moment même où (cela passe pour une subtile coupure au montage du film) son vilain jeune frère, le rival corrompu lui succède sur le trône, et marionnette de la compagnie pétrolière, il est acclamé comme « l’exploitant pétrolier de l’année » au cours d’une fête suffisamment tape-à-l’oeil peuplée d’Américains gras et laids.

Ce qui grotesque dans cette phase pour la clarté de l’intrigue est que la lourde critique évidente de la politique réelle des USA au Moyen-Orient aujourd’hui concerne l’excès d’idéalisme wilsonien de l’Amérique, qui tente de trouver et de promouvoir - contre une vague de tyrannie, d’intolérance et de fanatisme - des dirigeants locaux comme le Bon Prince. Qui, dans le Grand Moyen-Orient, est plus proche du parangon de vertu modernisatrice et démocratique de « Siryana » ? Sans aucun doute, le président Hamid Karzaï d’Afghanistan, homme exemplaire - et parfaitement réel - doué d’un courage physique, d’une intégrité personnelle et d’un tempérament démocratique. Des centaines de braves soldats américains (et d’alliés de l’OTAN) sont morts en le protégeant ainsi que le système démocratique qu’ils ont établi, pour lui permettre de gouverner. La nuit même où les Oscars honoreront « Syriana », des soldats américains se battront, certains mourront peut-être, pour défendre précisément le modèle de dirigeant musulman, tolérant, modernisateur que « Syriana » accuse l’Amérique de massacrer.

Cela empire. L’élément le plus pernicieux dans le film est le personnage au coeur moral du film : le beau Pakistanais, modeste, attentif, généreux qui devient un beau, modeste, attentif, généreux... islamikaze à la bombe. Dans la scène finale, le Pur, le Seul, habillé dans la plus pure des tenues blanches, jette son petit bateau à moteur empli d’explosifs la tête la première sur sa cible. C’est une reprise du bateau réel qui plongea sur le navire de la Navy USS Cole en 2000, tuant 17 marins américains, sauf que dans la version « Syriana », la cible est un autre symbole de l’impérialisme américain dans le Golfe persique : un terminal de gaz naturel liquéfié récemment ouvert.

L’explosion, qui aurait la force d’une bombe nucléaire, constitue le point moral à son zénith du film ; le moment de nettoyage crucial, alors que le Pur, le Seul, habillé de blanc, fusionne avec la grande masse blanche de l’immense mur du terminal : à ce moment, l’écran devient totalement blanc. Et religieusement silencieux.

Dans ma naïveté, je pensais que Hollywood avait atteint son nadir avec le « JFK » d’Oliver Stone, film qui enseignait à une génération d’Américains que le Président John F. Kennedy avait été assassiné par la CIA et la FBI en collaboration avec Lyndon B. Jonson. Mais au moins c’était pour la consommation domestique, une affaire interne d’intérêt seulement marginal pour d’autres pays. « Syriana », cependant, est destiné à l’exportation, transportant les faussetés les plus vicieuses et pernicieuses sur l’Amérique vers un monde réceptif.

La plus grande part de la mentalité libérale de gauche est criblée d’angoisse et de culpabilité, recherchant partout une équivalence morale. « Syriana » est d’une espèce totalement différente - c’est une variété pathologique qui brûle avec la certitude de son anti-américanisme plein de malignité. Oussama ben Laden n’aurait pas pu écrire le scénario de ce film avec plus de conviction.


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