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Les Syriens rejettent le rapport Mehlis et mettent en cause le fils d’Al-Hariri, Israël et le « gouvernement du Liban libre ». Un site syrien juridique indépendant affirme que « la mère de Mehlis était juive »
MEMRI
Article mis en ligne le 20 décembre 2005

En réaction au rapport soumis au Conseil de sécurité de l’ONU par Detlev Mehlis, chef de la Commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri, rapport dont l’article 203 évoque « des preuves convergentes indiquant l’implication des Libanais comme des Syriens dans cet acte terroriste », et avec le rapprochement de la date (12 décembre 2005) de la publication d’un nouveau rapport sur le sujet, les médias gouvernementaux syriens ont entrepris d’accuser différents éléments de l’assassinat de l’ancien Premier ministre.

Parmi ces derniers figurent le fils de Rafik Al-Hariri, Saad Al-Hariri, l'Etat d'Israël, et une organisation appelée Gouvernement du Liban libre qui opérerait de Jérusalem, en coopération avec le gouvernement libanais. [1]

Le rejet du rapport Mehlis n'a pas été uniquement le fait des médias gouvernementaux: une pièce satirique, une chanson populaire, un film de propagande ont réagi de façon similaire au rapport Mehlis, ainsi que des messages diffusés sur Internet.

Voici quelques extraits de ces réactions:

Les médias gouvernementaux syriens mettent en cause le fils d'Al-Hariri, l'Etat d'Israël et le "Gouvernement libre du Liban":

On peut lire dans un article du quotidien syrien Al-Thawra: "(…) Qui profite de l'assassinat de [l'ancien] Premier ministre [libanais] Rafik Al-Hariri ? Faut-il voir un lien entre les héritiers d'Al-Hariri, qui ont profité [de l'assassinat], le 'lobby' qui l'a anticipé, en a profité sur le plan politique et économique, et ceux qui en ont profité au niveau régional, et en particulier Israël? (…) Pourquoi les médias d'Al-Hariri - dont les bénéfices [de l'assassinat] sont également répartis entre ses fils et ses proches assistants qui convoitent son argent - n'ont-ils pas posé de questions sur ce qu'Israël a gagné [de cet assassinat]?

L'enquête libanaise et l'enquête internationale (…) ont ignoré deux facteurs: Israël, considéré comme celui qui a eu le plus à gagner de l'assassinat d'Al-Hariri (…) d'une part, et les héritiers d'Al-Hariri [qu'il s'agisse de ses fils, de ses assistants proches ou de ceux qui ont profité de sa disparition et lui étaient le plus proche] de l'autre. [Ils] ont été les premiers à se construire et à construire leur avenir financier et politique sur le corps et le sang d'Al-Hariri." [2]

On peut lire dans le quotidien gouvernemental syrien Techrine: "[Le gouvernement libre du Liban] est constitué d'agents et de soldats de l'armée du Sud Liban, qui ont été entraînés par le Mossad et opèrent actuellement avec les forces israéliennes et américaines en Irak. [3]

L'article rapporte que "le gouvernement du Liban libre (…) a affiché sur son site [les noms] d'importantes personnalités libanaises qu'il considère comme 'des agents syriens au Liban' devant être éliminés. [Cette liste] comporte à sa tête le président [Emile] Lahoud, l'ancien Premier ministre Rafik Al-Hariri (…) [4] Ces noms sont restés affichés longtemps sur le site, pour n'être retirés (…) que neuf heures après l'assassinat d'Al-Hariri! (…)" [5]

Une pièce satirique à Damas tourne en dérision le rapport Mehlis

La comédie satirique "Debout… Assis… Silence" du poète syrien Mohammed Al-Maghout et de l'écrivain syrien Mahmoud Abd El-Karim joue au théâtre Ramita, à Damas, depuis plusieurs semaines. La pièce critique la politique intérieure de la Syrie, tout en soutenant sa politique étrangère ; ce soutien se manifeste essentiellement par des critiques de Mehlis, tourné en ridicule et dont le rapport lui aurait été dicté, selon les auteurs de la pièce, "un an avant l'assassinat d'Al-Hariri."

Selon une critique de la pièce parue dans le quotidien londonien Al-Sharq Al-Awsat, "la pièce comprend la phrase suivante: 'Si vous voulez allumer une cigarette et ne pouvez trouver d'allumette, allumez tout un pays.' Signé: Detlev Mehlis."

Le critique note en outre que le président syrien Bashar El-Assad et son épouse ont vu la pièce." [6]

Un film de propagande circule sur des CD-ROM en Syrie: Mehlis aurait signé un accord avec un témoin pour fabriquer de fausses preuves.

Le quotidien londonien Al-Hayat rapporte que l'avocat syrien Bassam Sabbagh a fourni un CD-ROM du film intitulé "L'Intégrité de Mehlis - de Berlin à Damas", qui lie l'enquête Mehlis sur l'attentat de 1986 à la discothèque La Belle et l'assassinat d'Al-Hariri. [7]

Al-Hayat rapporte que Sabbagh a refusé de dire comment il a obtenu ce film - en allemand sous-titré arabe. Le quotidien ajoute: "Le commentateur [dans le film] affirme que Mehlis se repose sur 'la signature d'un arrangement avec un témoin docile et obéissant pour créer des preuves', ce qui expliquerait qu'il refuse la présence d'avocats pendant les réunions relatives à l'enquête. [Mehlis] se repose en outre sur de faux renseignements et garde le secret afin de se servir de la presse et de créer une atmosphère lui permettant d'inculper qui il veut. En outre, il se repose sur des preuves obtenues par une personne anonyme dans un lieu inconnu (…)

Le film affirme que le choix de Mehlis pour enquêter sur l'assassinat d'Al-Hariri soulève de nombreuses questions, vu qu'il est connu pour sa haine de la Syrie. Le film insiste sur le fait que l'équipe [de Mehlis] comprend des membres des renseignements et que Mehlis a pour habitude de considérer comme improbable que les véritables auteurs du crime [soient ceux qui l'ont véritablement commis]. Le film se demande pourquoi nul, 'au sein du gouvernement du Liban libre' ou d'Israël, n'ait fait l'objet d'une enquête (…)" [8]

Chanson syrienne à l'attention de Mehlis: "Ô envahisseur (…) Votre rapport ne vaut pas un clou."

Une radio locale syrienne a diffusé une chanson critiquant durement Mehlis, chantée par un chanteur populaire syrien. En voici les paroles:

"Ma barrière [est faite] d'épines, ô être malveillant, ô envahisseur. Si seulement mon sang pouvait me racheter pour l'amour de la Syrie arabe.

Je suis un Arabe se tournant vers la Syrie.

Tout votre rapport, Mehlis, ne vaut pas un clou.

Il est politique, et son but

est d'expulser, d'assassiner et d'emprisonner.

Je suis un Arabe me tournant vers la Syrie.

Vous venez chercher des témoins chez nous, alors que vous portez du soufre et de la poudre de canon.

Un jeu, bien planifié depuis longtemps.

Tout le monde le sait depuis hier, tout le monde le sait depuis hier.

Je suis un Arabe qui se tourne vers la Syrie.

Libanais! Les Syriens sont à vos côtés, la situation est épuisante, un fleuve [qui nous nuit] à moi et à vous. Réveillez-vous, écoutez-moi et prenez garde.

Je suis un Arabe se tournant vers la Syrie.

S'ils veulent la guerre, nous préparerons les chemins du front.

Nous voulons vivre, mais si nous sommes tués, la mort au front sera comme un mariage.

Je suis un Arabe se tournant vers la Syrie." [9]

Message diffusé sur Internet: La mère de Mehlis était juive et a été abattue par les Syriens. Mehlis veut la venger.

Un article intitulé "Qui est Mehlis?", affiché sur le site syrien indépendant Al-Nazaha [10] par un écrivain inconnu du nom de Khaled Khazal, dit: "Le choix du juge allemand Mehlis à la tête de la commission d'enquête sur l'assassinat de [l'ancien] Premier ministre [libanais] Al-Hariri (…) n'était pas une coïncidence (…) Mehlis est né le 13 mars 1947 à Berlin Est, après la division de la ville, consécutivement à la 2èmeguerre mondiale, alors qu'elle était encore détruite et en ruines (…) A l'ombre de cette tragédie, le misérable Mehlis est né en un jour maudit, un 13, en un mois maudit, le troisième mois, d'une année maudite, l'année de la défaite et de la création de l'entité sioniste.

Il est né d'un mariage mixte, le père étant chrétien allemand et la mère juive polonaise. Avec son misérable enfant, la mère n'a pas tardé à quitter l'Allemagne pour la Palestine, suite à la déclaration de la création de l'Etat juif. Là, la mère s'est mise à travailler pour l'organisation d'immigration juive et a été envoyée dans des familles juives en Allemagne et en Pologne pour les pousser à immigrer en Terre promise. Ainsi, la mère de Mehlis a joué un rôle pionnier en conduisant des Juifs en Palestine, et à reçu une médaille pour ses services par Moshé Dayan, puisse-t-il être commémoré en mal, alors qu'il était ministre (…)

Avant que [Mehlis] eut terminé ses études, sa mère fut tuée au cours de la guerre de 1967, où elle s'était portée volontaire comme médecin dans l'armée israélienne sur le front syrien !! C'est dans cette atmosphère que le jeune Mehlis a achevé ses études dans un lycée de Berlin Ouest.

Après cela, il est entré à l'Ecole de droit et a fini avocat, un avocat cherchant à venger sa mère de ses assassins syriens. Mehlis, qui est devenu un brillant juge, a participé à plusieurs procès internationaux connus, où les accusés étaient ennemis des Etats-Unis et d'Israël ou amis des Arabes (…)

Mehlis s'est spécialisé en droit pénal, et les renseignements américains ont été aux petits soins avec lui, comme ils l'avaient été auparavant avec son père, ayant recours aux services de son cabinet à Berlin.

En 1990, l'Assemblée générale des Nations unies l'a désigné pour écrire un livre sur le droit pénal international (…) L'ouvrage a été publié en 1992 à New York, sous le titre "Droit pénal international" (…) L'Assemblée générale a vu dans cet ouvrage une source légale sur laquelle se reposer (…)

[Mehlis] a visité Tel-Aviv à plusieurs reprises ; il y a été officiellement et cordialement reçu, a donné des conférences aux étudiants des universités hébraïques. Au cours de l'une de ses visites, l'ancien Premier ministre de l'Etat juif, Ehud Barak, l'a reçu, et Mehlis a demandé à aller sur le tombeau de sa mère sur les Hauteurs du Golan. Il y a été conduit dans un hélicoptère de l'armée israélienne, et là le fils a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de sa mère, récitant une prière pour elle - je ne sais pas si c'était une prière juive ou chrétienne (…)

[Dans son livre], Mehlis nous initie à la loi de la jungle et révèle au monde les premiers coups du gouvernement mondial annoncé par Le Protocole des Sages de Sion."

Il convient de noter qu'Abd El-Wahhab 'Adas, directeur adjoint du quotidien gouvernemental égyptien Al-Gumhouriyya, a publié un article du même type, affirmant que "Mehlis a été soigneusement choisi [pour être président de la commission], vu qu'il est allemand et que sa mère était juive et vivait en Allemagne ; elle a immigré en Israël en 1948, où elle a assisté à la naissance de l'Etat sioniste (…) Son souhait et ses dernières volontés étaient que Mehlis aussi émigre en Israël, la Terre promise." Adas ajoute: "La mère de Mehlis a joué un rôle majeur en amenant les Juifs d'Allemagne en Palestine (…) La mère de Mehlis a été abattue sur les Hauteurs du Golan par des tireurs syriens, alors qu'elle dispensait des soins médicaux sur la frontière israélo-syrienne." [11]



[1] En octobre 2005, MEMRI rapportait la publication, dans la presse gouvernementale syrienne, d'articles attaquant personnellement Mehlis, lequel était accusé de "passer son temps à boire du vin sur des yachts." Voir la Dépêche Spéciale n°1005 de MEMRI: "In the Syrian Media: Personal Attacks on Head of International U.N. Committee Investigating Al-Hariri Assassination," le 11 octobre 2005, http://memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP100105

[2] Al-Thawra (Syrie), le 14 octobre 2005. Voir aussi la Dépêche Spéciale n° 1022: "Syrian Government Papers Insinuate: Sa'd Al-Hariri is Involved in the Assassination of His Father and in Attempts to Kill Other Lebanese Figures, " November 11, 2005, http://memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP102205.

[3] Selon Techrine (Syrie), "certains de ces agents ont été entraînés aux méthodes les plus avancées de fabrication d'explosifs et de voitures piégées. Ces agents, ainsi que les "Forces Lahd", ont été recrutés par la fameuse unité 504, sous le commandement du général Yigal Carmon, connu pour briser les os des enfants en Cisjordanie, en tant que militaire israélien le plus haut gradé au Sud Liban, responsable de l'armée [Antoine] Lahd."

[4] Les autres noms de la liste sont: le président du Parlement libanais Nabih Beri, l'ancien vice Premier ministre Assam Fares, l'ancien vice Premier ministre Michel Al-Murr, le ministre libanais de la Défense Elias Al-Murr, le leader druze Walid Jumblatt, l'ancien ministre de l'Information Eli Al-Farizli, et Eli Hubeika (un haut responsable des "Forces libanaises" chrétiennes, pendant la guerre civile au Liban).

[5] Techrine (Syrie), le 20 novembre 2005

[6] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), le 25 novembre 2005

[7] C'est Mehlis qui était chargé de l'enquête sur l'attentat, en 1986, à la discothèque La Belle, à Berlin. A la fin de l'enquête, il a déclaré que les auteurs de l'attentat étaient le Front populaire d'Ahmed Jibril, en collaboration avec la Syrie.

[8] Al-Hayat (Londres), le 20 novembre 2005

[9] Al-Bayan (Emirats arabes unis), le 17 novembre 2005. La chanson a aussi était affichée sur le site syrien www.champress.net le 17 novembre 2005

[10] L'article a été affiché sur le site syrien non gouvernemental www.alnazaha.net le 17 novembre 2005. L'article a toutefois d'abord été affiché sur http://www.allforsyria.org/Daily-Bulletin.htm, site syrien indépendant qui affiche les articles d'intellectuels.

[11] Al-Gumhouriyya (Egypte), le 12 janvier 2005


 



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