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Non, non, non et non, dit Abbas à Paris, Israël sabote le processus de paix, dit Ashrawi à Ramallah et Kerry tance Erekat qui vilipende Netanyahou
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 23 février 2014

Aperçu peu encourageant de l’état des négociations israélo-palestiniennes les 19 et 20 février 2014, sept mois après leur reprise. Même s’il y a une part d’intox et de marchandage dans les refus officiels de Mahmoud Abbas, ils n’en dénotent pas moins un immobilisme total : non à un État sans Jérusalem Est comme capitale, non à une reconnaissance d’Israël comme Etat juif, non à des implantations « illégales », non à des frontières autres que les lignes de 67, non à une solution qui ne serait pas « juste » concernant les « réfugiés », non à la présence du moindre prisonnier palestinien – terroriste – en prison. Parallèlement, la responsable Ashrawi accuse Israël « de saboter les efforts américains et continuer à voler des terres ». Quant à Erekat, le négociateur en chef, il insulte Benyamin Netanyahou, ce que lui reproche John Kerry.

Quels ont bien pu être les progrès accomplis dans les négociations dont la reprise avait été annoncée par le Secrétaire d’État John Kerry depuis Amman le 19 juillet dernier devant durer neuf mois en principe ? Bien que rien ne soit censé filtrer officiellement, seul le Secrétaire d’État américain étant habilité à parler du processus engagé, il y a eu nombre de fuites. Les dernières en date émanant des Palestiniens ces jours derniers. Dénontant que la partie palestinienne n’est guère prête à faire la moindre concession. Y compris sur des points auxquels Israël ne pourra ni ne voudra céder.

Abbas : Jérusalem-Est capitale, Israël n’est pas un État juif, les « colonies » illégitimes, les « frontières de 67 », les « réfugiés » et la libération des « prisonniers »

Ainsi, alors que John Kerry qui s’est déjà rendu onze fois sur place venait de rencontrer Mahmoud Abbas à Paris, l’agence officielle palestinienne WAFA rapportait le20 février que selon « le porte-parole présidentiel Nabil Abu Rudeineh », « Abbas a dit à Kerry au cours de leur rencontre de mercredi que la direction palestinienne n’acceptera pas d’accord cadre ou d’accord final n’incluant pas les positions palestiniennes et arabes connues basées sur les résolutions internationales ». Précisant que « la position palestinienne ferme et inébranlable est la position du président Mahmoud Abbas et de la direction palestinienne qui dit qu’il n’y aura pas d’État sans Jérusalem-Est comme capitale, non à la reconnaissance d’Israël comme un État juif, [ non aux ] colonies... illégitimes, que l’État palestinien devrait être établi sur les frontières de 1967, il devrait y avoir une solution juste à la question des réfugiés et les prisonniers devraient être libérés ».

Benyamin Netanyahou : il n’est guère anodin qu’Abbas ne veuille pas reconnaître en Israël un État juif

A propos de Jérusalem, Benyamin Netanyahou rappelait il y a quelques jours devant la Conférence des Présidents des organisations juives majeures que Jérusalem est la « capitale éternelle une et indivisible d’Israël et du peuple juif ». Et si des quartiers situés à l’est de la capitale ont, semble-t-il, été proposés comme capitale aux Palestiniens la réponse du dirigeant palestinien est donc négative.
Au cours de cette même rencontre avec des dirigeants américains le Premier ministre israélien évoquait ce refus palestinien de reconnaître Israël comme État juif en ces termes : « Pour qu’il y ait une paix véritable les Palestiniens doivent reconnaître l’État juif. Ne savent-ils pas que nous sommes ici depuis 3.800 ans...que c’est la terre de la Bible..que c’est ici que l’histoire et l’identité juive ont été forgées...que c’est ce qui nous définit.. c’est ainsi que nous nous définissons...Ils peuvent tenter de déformer l’histoire ancienne et l’histoire moderne, mais cela n’en fait pas une vérité...C’est la terre d’Israël...nous y avons été et y avons été associés pendant des millénaires...
S’ils ne l’acceptent pas c’est pour ne pas renoncer à cette terre, ce pays, le soi-disant droit au retour des réfugiés ».
A ce propos on sait qu’un afflux de descendants d’habitants de la région où se situe Israël et qui, pour avoir droit au statut de « réfugié » n’avaient du prouver qu’ils vivaient sur place depuis un minimum de deux ans est tout simplement impossible...
Quant àlibérer tous les « prisonniers », c’est-à-dire les quelque 5.000 terroristes jugés et emprisonnés, quel chef d’État pourrait y consentir...Libérer 140 d’entre eux – dont les ¾ à ce jour, le teste devant être libéré en mars prochain- pour qu’Abbas accepte de reprendre des négociations aura déjà été suffisamment pénible...

Hanan Ashrawi s’adressant à Ramallah à une délégation de J Street vilipende Israël

Le 20 février, toujours, Hanan Ashrawi, membre du Comité exécutif de l’OLP, - qui fut brièvement ministre de l’Enseignement et qui, en son temps, a estimé qu’il fallait s’abstenir de commettre des attentats suicide, qu’elle n’a jamais condamnés, non pas pour des raisons éthiques mais parce que cela n’était pas politiquement opportun, signant en 2002 une pétition dans ce sens , recevait à Ramallah une délégation de J Street, lobby de gauche juif américain, conduit par son fondateur, Jeremy Ben-Ami. Elle accusait Israël de « saboter délibérément les efforts de John Kerry et d’utiliser les négociations pour couvrir ses activités de colonisation illégale, particulièrement à Jérusalem et autour de Jérusalem, et de voler des terres et des ressources palestiniennes, entre autres violations ».
Elle réclamait aussi « un minimum de justice, avec l’établissement d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale , une solution juste au problème des réfugiés palestiniens basée sur la Résolution 194 de l’Assemblée Générale des Nations unies, la cessation de la colonisation et le début du démantèlement des colonies et des postes avancés, avec l’application des droits inaliénables du peuple palestinien à la liberté et la souveraineté ». Il y a donc apparemment concordance de vues avec Abbas, les accusations en plus.
Toutefois, à propos de la Résolution 194 du 11 décembre 1948, il faut rappeler que l’interprétation quelque peu erronée de l’adaptation en français est souvent retenue. Celle-ci voulant que « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables.  ». Alors que le texte original en anglais stipule que « les réfugiés qui désirent rentrer chez et eux et vivre en paix avec leurs voisins » devraient pouvoir le faire. Nuance. Dès lors, combien de ces « réfugiés » de 48, dont un grand nombre étaient partis volontairement, faut-il le rappeler, sont-ils concernés ? Il n’était alors bien entendu pas question de leur descendance ni d’un statut unique dans l’histoire de l’humanité de statut de réfugié héréditaire ...Ni d’ailleurs des réfugiés juifs ayant dû fuir les pays arabes, bien réels eux. Un sujet traité par le cinéaste Pierre Rehov dans deux documentaires exceptionnels, « Les exilés du Silence » et « les otages de la Haine »

Le négociateur en chef Saëb Erekat diffamant Israël une fois encore désavoué par John Kerry


A Washington, par ailleurs, le 19 février, lors d’une conférence de presse, Marie Harf, porte-parole adjointe du Secrétaire d’État américain, en annonçant une rencontre entre John Kerry et Abbas à Paris le soir même, en réponse à une question d’un journaliste, déclarait : « nous sommes bien entendu préoccupés par les commentaires faits récemment par le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat. Nous disons depuis le départ qu’il est important de créer une atmosphère positive autour de ces discussions, que les attaques personnelles, très franchement, n’aident pas. Et le Secrétaire dira clairement que ce type de commentaire est décevant, n’aident pas, surtout venant de quelqu’un qui est partie prenante des négociations et même du négociateur en chef... »

The Times of Israel rapportait début janvier que Saeb Erekat avait accusé Israël d’avoir empoisonné Arafat et de vouloir assassiner son successeur. Le journaliste Yoel Goldman rappelant que le négociateur en chef avait présenté plusieurs fois sa démission sans toutefois quitter son poste et était coutumier des accusations les plus folles contre Israël. Citant notamment le chiffre ridicule de pplus de 500 morts palestiniens qu’il avait donné lors de l’opération de Jénine en 2002 – alors repaire de terroristes d’où partaient nombre d’opérations suicide contre des civils israéliens -, alors que les chiffres officiels palestiniens avaient été de 53 à 56 morts- la quasi totalité étant des hommes armés - et que plus de 20 soldats israéliens avaient été tués au cours de combats violents n’ayant rien à voir avec le « massacre » invoqué par le négociateur.... Terme d’ailleurs démenti alors par l’ONU.

Ce même Erekat ayant d’ailleurs affirmé récemment être bédouin, et que sa famille était dans la région depuis quelque 5.000 ans...
Le choix de ce personnage comme négociateur en chef a de quoi s’interroger quant aux volontés palestiniennes...



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