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Europe, réveille toi, tu as une guerre sur les bras
Par Mark Steyn - Jewish World Review - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 8 novembre 2005

Depuis le 11 septembre, j’ai prédit d’un air lugubre que le baril de poudre européen était prêt à monter. « D’ici 2010 nos verrons des immeubles brûler, des émeutes de rue, et des assassinats aux informations chaque nuit » : j’écrivais cela dans le ’Canada Western Standard’ en février.

Idiot que j’étais, la guerre civile en Eurabia semble avoir commencé quelques années avant mon programme optimiste. Comme l’édition de jeudi du ’Guardian’ l’a rapporté à Londres : « Des jeunes Français ont tiré sur la police et brûlé plus de 300 voitures la nuit dernière alors que des villes autour de Paris éprouvaient leur pire nuit de violence en une semaine de troubles urbains ».

« De jeunes Français », hum ? Vous voulez dire Pierre et Jacques et Marcel et Alphonse ? Pour sûr, la majorité des jeunes sont techniquement des citoyens de la république française, il ne faut pas beaucoup de temps dans les banlieues de Paris pour découvrir que les émeutiers ne pensent pas leur identité première en tant que « Français » : Ce sont des jeunes hommes d’ascendance nord africaine, grandissant chaque année encore plus séparés de la communauté nationale, et épousant toujours plus intensément une identité musulmane affirmée, plus implacable que tout ce que vous pourriez trouver au Moyen-Orient. Après quatre années somnolentes, il s’avère finalement qu’il existe vraiment une « rue arabe » explosive, mais elle est à Clichy sous bois.

La notion que l’arrogance des ’Néo-conservateurs’ du Texas était responsable du gel des relations transatlantiques a toujours été grotesque, même pour quelqu’un de complaisant et borné comme John Kerry. Si vous aviez des millions de jeunes musulmans bouillonnant non assimilés dans des banlieues sans loi entourant toutes les villes importantes, seriez-vous si désireux d’envoyer vos troupes dans un pays arabe pour combattre à côté des Américains ? Depuis 5 ans, les Français arabes ont mené une intifada de basse intensité contre des synagogues, des boucheries kasher, des écoles juives, etc. Le souci de la classe politique a été de prévenir l’extension de ces attaques vers des cibles, ah, de plus grand intérêt général. Ils semblent avoir perdu cette bataille. A l’encontre des europhiles de l’Amérique, le rue arabe de France a convenablement identifié l’opposition de Chirac à la guerre en Irak pour ce qu’elle était : un signe de faiblesse.

Les Français ont été ici avant, bien sûr. Sept cent trente deux. Pas 7.32 à l’heure de Paris, qui correspond à l’heure de la mise à feu de la Citroën commence, mais 732 de notre ère - il y a mille trois cents ans. A l’époque, les Musulmans avaient avancé de 1600 kilomètres au nord de Gibraltar pour contrôler l’Espagne et le sud de la France jusqu’aux berges de la Loire. En octobre 732, le général maure Abd al-Rahman et son armée musulmane n’étaient pas exactement aux portes de Paris, mais elles en étaient à 360 kilomètres, juste sous le grand tombeau franc de St-Martin de Tours. Quelque part sur la route entre Poitiers et Tours, ils rencontrèrent une force franque et, contrairement à d’autres armées chrétiennes en Europe, celle-ci tint ses positions « comme un mur ... une solide masse glaciale », comme le formule la chronique d’Isidore. Une semaine plus tard, Abd al-Rahman était mort, les Musulmans se repliaient vers le sud, et le général français Charles, avait gagné le surnom de « Martel ou le Marteau ».

Poitiers a été la pointe de la marée musulmane en Europe occidentale. C’était un raid opportuniste pour les Maures, mais s’ils avaient vaincu, ils n’auraient pas résisté à l’envie de pousser jusqu’à Paris, au Rhin et au-delà. « Peut-être, écrit Edward Gibbon, dans ’le déclin et la chute de l’empire romain’, l’interprétation du Coran serait-elle maintenant enseignée dans les écoles d’Oxford, et ses chaires pourraient démontrer à un peuple circoncis la sainteté et la vérité de la révélation de Mahomet ». Il n’y aurait pas d’Europe chrétienne. Les Anglo-Celtes qui se sont installé en Amérique du nord auraient été musulmans. Poitiers, disait Gibbon, était « une rencontre qui aurait changé l’histoire du monde entier ».

Les batailles sont très tranchantes : le côté A gagne, le côté B perd. Mais le gouvernement français est bien loin de cette clarification. Aujourd’hui, une avance musulmane sans peur a pénétré beaucoup plus profondément en Europe que Abd al-Rahman. Ils sont à Bruxelles, où les officiers de la police belge reçoivent pour consigne de ne pas être vus buvant du café en public pendant le Ramadan, et à Malmö, où les conducteurs d’ambulances suédois ne se rendraient pas sans être escortés par la police. Il est trop tard pour refaire la bataille de Poitiers. Dans les banlieues interdites, même avant les émeutes actuelles, 9.000 voitures de police ont reçu des jets de pierre par des « jeunes Français » depuis le début de l’année, trois douzaines de voitures sont incendiées même par une nuit calme. « Il y a une guerre civile en cours à Clichy sous bois en ce moment » a déclaré Michel Thooris du syndicat Police Action CFTC de gendarmes. « Nous ne pouvons plus résister à cette situation par nous-mêmes. Mes collègues n’ont ni l’équipement, ni la formation théorique ou pratique pour le combat de rue ».

Que faire ? A Paris, alors que des « jeunes » ont tiré sur la gendarmerie, brûlé un gymnase et interrompu un train de navettes, le Cabinet gouvernemental français s’est divisé en deux, alors que le « ministre de la cohésion sociale » (un ministère dont j’espère que l’Amérique n’aura jamais besoin) et d’autres collègues ont pris leur distance avec le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkosy, au langage rude qui a qualifié les émeutiers de « racaille ». Le président Chirac semble s’être placé du côté de ceux qui ressentent que les griefs de la racaille doivent être pris en compte. Il a appelé à « un esprit de dialogue et de respect ». Comme ce sont des manières en politique, ils semblent voir dans les émeutes une excellente opportunité pour saborder les ambitions présidentielles de Sarkosy plutôt qu’un appel à sauver la République.

Il y a quelques années, j’ai été critiqué pour une observation faite à l’emporte-pièce : « je trouve plus facile d’être optimiste pour le futur de l’Irak et du Pakistan que disons, la Hollande ou le Danemark ». Mais voilà pourquoi. Par défi aux modèles d’immigration traditionnels, ces jeunes hommes sont moins assimilés que leurs grands-parents. Des Français cynique comme le Premier Ministre, Dominique de Villepin, ont consacré les deux dernières années à se moquer de la doctrine Bush : mais chacun sait que l’Islam et la démocratie sont incompatibles. S’il en est ainsi, c’est un moindre problème pour l’Irak et l’Afghanistan que pour la France et la Belgique.

Si Chirac n’est pas exactement Charles Martel, les émeutiers ne font pas la mauvaise impression des armées musulmanes d’il y a 13 siècles : ils saisissent leurs opportunités, testent leur ennemi, sondent ses points faibles. Si brûler les banlieues vous procure plus de « respect » de la part de Chirac, ils les brûleront encore, et encore. Dans le numéro actuel du ’City Journal’, Theodore Dalrymple conclut un article sur les islamikazes à la bombe avec le sinistre résumé de la nouvelle Europe : « Le doux rêve de la compatibilité culturelle universelle a été remplacé par le cauchemar d’un conflit permanent ». Ce qui résonne comme le sort horrible de nouveaux âges de ténèbres.

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