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Ahmandinejade : Haman et jihad, fin de partie ?
Simon Pilczer
Article mis en ligne le 27 octobre 2005

Comme le fait remarquer avec humour et réalisme mon ami Claude Bensoussan dans son article de Guysen ce matin, « C’est bientôt Pourim »,
Ahmadinejade contient l’anagramme presque parfait de Haman et jihad.

Haman est cet antihéros de la fête Pourim qui incite l’Empereur de Perse, Assuérus, à l’extermination des Juifs dans tout son empire. L’intercession de la belle Esther déjouera ses plans diaboliques, et c’est lui qui finira au bout d’une corde.
Cet épisode de l’histoire juive, « Pourim », la fête des sorts, donne lieu à un jour de réjouissances, après l’attente anxieuse de la destruction. Elle survient généralement en février, vers la même époque que le « mardi gras ».

A travers toutes les époques, les Juifs ont été confrontés à des ’Hamans’, qui avaient juré leur annihilation. Le plus récent exemple de ces éradicateurs était sans doute Hitler, et Yasser Arafat n’a heureusement pas eu la même réussite, bien que son objectif mal dissimulé était la disparition des Juifs d’Israël avec leur Etat.

Toujours est-il que le dérapage hier de Muhammad Ahmadinejade, tout nouveau président de la République Islamique d’Iran (RIA), est selon moi une bonne nouvelle. Pourquoi ?

Voilà 26 ans en vérité que l’Ayatollah Khomeiny, fraîchement installé au pouvoir en Iran, avait appelé à la disparition de « l’entité sioniste ».

Tout au long de cette période, les témoignages de l’hostilité iranienne à l’égard d’Israël se répétaient, avec des missiles ornés de vœux pour la destruction de l’Etat d’Israël lors des défilés militaires à Téhéran. La communauté internationale ne voulait pas savoir.

Depuis trois ans, sachant que la RIA veut se doter de la puissance nucléaire, le monde occidental se trouve pris dans un inextricable chantage :
L’Iran est parmi les premiers fournisseurs de pétrole de l’OPEP, et un embargo de sa part aggraverait la tension actuelle sur le marché.

La « troïka européenne » négocie depuis près de trois ans l’arrêt de la course à l’armement nucléaire de l’Iran, sans succès, et sans que l’AIEA ait déféré son dossier devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, bien qu’elle en ait reçu le mandat.

Les Etats-Unis, trop impliqués dans leurs interventions en Afghanistan et en Irak ne songent pas à intervenir en Iran, position confirmée par Condoleezza Rice.
D’autant que le « morceau est trop gros à avaler » : l’Iran compte près de 70 millions d’habitants, et depuis la guerre Iran - Irak, il a développé un potentiel militaire très impressionnant avec une armée aguerrie.

Les stratèges de salon peuvent bien déplorer que les USA se soient « trompés de cible » en s’attaquant à l’Irak, ils ont en vérité décroché le « maillon faible au Moyen-Orient » pour y mettre en place la politique de démocratisation du monde arabe voulue par le Président Bush.

Autant l’intervention des USA pouvait être justifiée en Irak, autant une intervention contre l’Iran aurait pu n’apparaître que comme une sanction contre un pays politiquement opposé aux USA, même si le pays appartient « l’axe du mal » défini par le président Bush parmi ceux alimentant le terrorisme international.

Hier, Ahmadinejade a donné à la communauté internationale le « casus belli » qu’elle attendait :
Israël a fait savoir qu’il ne restera pas sans réagir et se défendra. Il ne saurait le faire seul.

Des bras alliés puissants sont indispensables. (JCPA : E. Kam : Qu’adviendra-t-il si l’Iran à la bombe ? doc attaché)

Nous apprenons avec bonheur que presque tous les diplomates de la planète se sont élevés contre la déclaration du président de la RIA appelant à « rayer l’entité sioniste de la carte ».

Non seulement ceux des USA, mais aussi ceux de chaque état de l’UE, du président de la commission européenne, José Manuel Barroso, du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, après sa rencontre avec Ariel Sharon.

De même, les ministres des affaires étrangères du Canada et d’Australie font part de leur indignation à la suite de ces déclarations.

Les plus hautes autorités d’Israël, sont intervenues pour demander des sanctions : (AFP)

« .../ » C’est la première fois depuis la création de l’Onu qu’un de ses membres appelle ouvertement à la destruction d’un autre membre", s’est insurgé M. Peres.
La veille, il avait lui aussi appelé à l’expulsion de l’Iran de l’Onu en qualifiant « de crime contre l’humanité » le discours du président iranien lors d’un conférence intitulé « le monde sans sionisme ». « .../ » Selon M. Peres, « il est inconcevable qu’à la tête d’un pays membre de l’Onu se trouve un homme appelant à un génocide ». " /...

Le cabinet de M. Sharon a émis des demandes de sanctions : (AFP)

.../ « Israël appelle la communauté internationale à mettre l’Iran au ban des nations après l’appel à l’éradication de l’Etat hébreu lancé par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. »

« L’Iran est notre ennemi le plus dangereux et nous estimons que ce pays n’a pas sa place au sein des Nations unies car il menace depuis longtemps l’existence même de l’Etat d’Israël avec son programme nucléaire et ses missiles », a affirmé jeudi un haut responsable à la présidence du Conseil " /...

Les diplomates iraniens avaient joué finement en tirant en longueur les négociations avec les « troïka européenne » de manière à atteindre le stade de non retour dans leur production d’uranium enrichi.

La prise de conscience internationale est désormais obligatoire face à cette haine à l’état brut,et à une déclaration ouvertement génocidaire à l’égard d’Israël.

Les sanctions à l’ONU être prises, mais seules, elles seraient insuffisantes.

Des mesures d’isolement diplomatique, commercial, militaire devront suivre.

Il semble que la Russie soit prête à évoluer dans ce sens.
Reste à convaincre les Chinois qui s’approvisionnent en pétrole en Iran, et ne sont pas réputés faire du sentiment dans leurs relations internationales.

Au total, comme le faisait remarquer Tony blair aux dirigeants iraniens, « la vie va devenir de plus en plus difficile pour vous, si vous ne respectez pas vos engagements ».

Mais retenons bien cette date : le 26 octobre 2005 marque le début de la chute pour le régime de la théocratie mollah’chique iranienne. Et c’est une bonne nouvelle !



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