Un tract distribué ce week-end dans le camp de Khan Yunes (Bande de Gaza) nourrit la crainte de voir Al-Qaïda tenter de s’implanter dans les territoires palestiniens dont elle était, à ce jour, absente.

Le document, signé par « Al-Qaïda, Branche de Palestine », s’en prend aux « infidèles qui ont détruit le Califat et divisé la nation [musulmane] en petits Etats faibles » et affirme que les efforts de l’organisation « sont désormais concentrés sur l’établissement d’une nation musulmane forte et unifiée dans laquelle l’amour serait de règle entre tous ses membres ».

Peu avant le désengagement, trois hommes masqués apparaissant sur une bande vidéo avait revendiqué le tir de plusieurs roquettes sur les colonies de Neveh Dekalim et de Ganei Tal.

D’après les témoignages recueillis par divers journalistes occidentaux, la majorité des Palestiniens est opposée à la présence d’Al-Qaïda à Gaza mais certains reconnaissent que la situation économique prévalant dans les camps - et, entre autres, le chômage endémique qui frappe la jeunesse - faciliterait le recrutement par « les extrémistes ».

D’autres observateurs ont remarqué une radicalisation des prêches dans certaines mosquées liées au Hamas et au Jihad Islamique de Palestine. Le Hamas pourrait être poussé à la surenchère face à ce nouveau groupe qui menace son influence en promettant de s’en prendre à « l’Etat sioniste ».

En tout état de cause, l’apparition d’Al-Qaïda sur la scène palestinienne ne serait une bonne nouvelle ni pour Jérusalem ni pour l’Autorité palestinienne.