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Politique de l’antiracisme
Shmuel Trigano
Article mis en ligne le 8 décembre 2013

La récente mobilisation contre le racisme pose une double question. D’abord une question politique qui pousse à se demander si le Parti socialiste ne rejoue pas, à la veille des municipales le scénario du « Front antifasciste » que Mitterand inaugura avec sa deuxième législature en créant de toutes pièces la menace, alors inexistante, du Front National pour que les forces républicaines se rassemblent autour de lui.

La seconde question consiste à savoir s’il y a des racismes plus intolérables que d’autres. Certes, Chritiane Taubira est un personnage important et la caricature dont elle a été l’objet condamnable mais on ne peut manquer de s’étonner que la mobilisation et le scandale que cette affaire ont engendré est sans commune mesure avec le scandale qu’aurait du provoquer, depuis 12 ans, l’antisémitisme ambiant où il est courant, par exemple, de dépeindre Israël sous les traits de l’Apartheid. A la caricature de Taubira, on pourrait opposer des dizaines de caricatures blessantes pour les Juifs dans les journeaux « de référence ». Un silence sidéral, une évidence incontestée, les a accueillies comme légitimes, dans le débat public.

Tout le problème et la complexité, c’est, en effet, que l’antisémitisme est aussi très présent, souvent avec virulence, dans les deux populations victimes de racisme, dans le sens étroit de ce terme (quoique le terme d’« islamophobie » se soit détaché depuis du mot « racisme ») : les communautés noires et musulmanes. Cet antisémitisme est sous le coup d’un embargo informatif depuis le début des années 2000 où l’on a pu mesurer avec stupéfaction comment l’antiracisme pouvait être antisémite, pardon : « antisioniste » !

Que l’on soit conduit à faire un tel constat découle justement du faits que les militants de l’antiracisme ont contribué à pulvériser la citoyenneté républicaine en faisant des concepts de « diversité » ou de « mixité » non pas des concepts humanitaires et moraux qu’ils auraient dû rester mais des concepts politiques en vue d’obtenir des bénéfices liés à une identité ethnique et non fondés sur le mérite individuel. Les catégories identitaires (« noirs », « musulmans ») ne peuvent pas être invoquées uniquement quand elles sont assimilées à une condition victimaire et interdites (politiquement correct, oblige !) quand elles servent de rampe de lancement à des revendications politiques.

Le Conseil Représentatif des Association Noires (CRAN) vient justement de publier un classement des villes antiracistes dont un des critères consiste à vérifier si des candidats de « la diversité » font partie des équipes municipales. En somme, « si vous ne m’élisez pas, vous êtes racistes [1] » . Ici, l’antiracisme n’est plus qu’un instrument idéologique.


A partir d’une tribune sur Radio J, le vendredi 6 décembre 2013.



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