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Rencontre importante de Benyamin Netanyahu avec le Secrétaire d’Etat américain John Kerry à Rome
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 23 octobre 2013

Les messages envoyés par les États-Unis concernant l’Iran ont été quelque peu brouillés ces derniers temps, faisant preuve soit d’une très grande méfiance envers la République islamique et un nouveau Président s’affichant comme modéré, soit d’un intérêt certain devant ce qui passe pour des ouvertures en matière de nucléaire. Intérêt qui pourrait déboucher sur un allégement des sanctions. D’où l’inquiétude d’Israël qui avertit que seul un démantélement total du nucléaire iranien garantirait la sécurité dans la région et au-delà et d’où l’importance de la rencontre entre Benyamin Netanyahu et John Kerry à Rome en ce 23 octobre.

Un échange révélateur au Département d’Etat

Lors du point de presse du Département d’Etat américain du 22 octobre->http://www.state.gov/r/pa/prs/dpb/2...], un échange entre un journaliste et la porte-parole Mary Harf a donné une idée de ce qui apparaît comme étant une certaine confusion de la part des États-Unis concernant l’Iran. Un journaliste rappelait, en effet, que dans une déclaration faite en début du mois devant le Sénat le sous-Secrétaire d’Etat Sherman affirmait à propos de l’Iran que « la tromperie est inscrite dans l’ADN des dirigeants iraniens ». Une déclaration condamnée bien sûr par l’Iran accusant : « Wendy Sherman ignore tout des conditions de la nation iranienne ».

A Washington, lors du point de presse, le journaliste demandait alors à la porte-parole de clarifier cette position. Réponse quelque peu embarassée de l’intéressée qui fait état d’accusations de part et d’autre ces trente dernières années, estimant qu’il vaut mieux oublier pour se mettre au travail. Elle embraie aussitôt sur la rencontre du Groupe des 5 + 1 de Genève de la semaine passée, déclarant : « je pense que la délégation iranienne et la délégation américaine, conduite par le sous-Secrétaire Sherman, ont commencé à se comprendre d’une manière... d’une manière nouvelle...De plus leur rencontre bilatérale, qui a été la première, je crois, depuis 2009, entre les États-Unis et l’Iran, et dont nous espérons qu’elles se poursuivront avec le Groupe des 5+1, aidera, je crois, à mettre de côté ces années de méfiance et marqueront le début d’un dialogue plus direct ».

Or, qui dit détente dit suspension possible d’une partie des sanctions prises contre l’Iran. Rouhani a su créer un climat tel, nous disait Le Point le 15 octobre dernier, qu’en « signe de détente supplémentaire, un groupe d’influents sénateurs américains ont annoncé lundi qu’ils étaient prêts à suspendre l’examen d’une nouvelle série de sanctions des États-Unis contre l’Iran si Téhéran acceptait un arrêt immédiat de tout enrichissement d’uranium ». Ce que l’Iran n’a toutefois pas accepté.

Netanyahou à John Kerry à Rome : pour l’Iran, ni centrifugeuses, ni enrichissement, ni matières fissiles, ni usine d’eau lourde, ni plutonium, ni installations nucléaires souterraines

C’est dans ce contexte que vient de se dérouler à Rome le 23 octobre une rencontre importante entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry. Elle aura été l’occasion pour Benyamin Netanyahu de réaffirmer qu’un démantèlement total du programme nucléaire iranien s’impose et que tout allégement des sanctions serait une erreur capitale.

Il le faisait en ces termes, s’adressant à John Kerry en tout début de rencontre : « Le problème principal sur le plan de la sécurité auquel nous sommes confrontés, comme vous le dites, est la quête menée par l’Iran pour se doter d’armes nucléaires. L’en empêcher est un objectif que je partage avec vous et le Président Obama, et vous avez dit, avec sagesse, je pense, que l’Iran ne doit pas avoir la capacité de posséder un armement nucléaire, ce qui signifie qu’ils ne devraient pas avoir de centrifugeuses ou d’enrichissement. Ils ne devraient pas avoir d’usine d’eau lourde, de plutonium, qui est utilisé uniquement pour les armes nucléaires. Ils devraient se débarrasser des matières fissiles avancées et ils ne devraient pas avoir d’installations nucléaires souterraines, souterraines pour une seule raison : elles le sont à des fins militaires ».

Mieux vaut pas d’accord qu’un mauvais accord

Faisant allusion à une prise de position récente du Secrétaire d’Etat, Benyamin Netanyahu déclarait ensuite : « Je pense que vous avez raison. Je pense que pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord. Je pense qu’un accord partiel qui laisse l’Iran doté de ces capacités est un mauvais accord. Vous avez sagement insisté pour qu’il n’y ait pas d’accord partiel avec la Syrie. Vous aviez raison. Si Assad avait dit, par exemple, : « Je suis prêt à démanteler 90 %, 50 % ou 80% de ma capacité d’armes chimiques », vous auriez refusé à juste titre, et je pense que dans le cas de l’Iran, il est essentiel que tout accord soit à la hauteur des résolutions du Conseil de sécurité exigeant que soit mis fin à l’enrichissement et à la capacité d’enrichissement, que soit mis fin à une capacité de plutonium et d’eau lourde à utiliser pour des matières fissiles pour des armes nucléaires.

Reculer sur les sanctions ayant amené l’Iran à des négociations serait une erreur tragique

Je pense que nous sommes très proches et je suis d’accord avec vous pour dire que le but est de l’obtenir pacifiquement, pacifiquement. La meilleure façon de le faire pacifiquement est de maintenir la pression sur l’Iran. C’est ce qui les a amenés à ces nouvelles négociations en premier lieu. Le leadership des États-Unis et du Président ont montré que la question des sanctions, je le pense, a été d’une importance cruciale. Je pense que ce sera une erreur tragique d’arrêter juste avant de parvenir à cet objectif. Et j’ai hâte de discuter de cette question avec vous ».

Volet palestinien : reconnaissance mutuelle et paix défendable contre toute menace 

Le Premier ministre évoquait enfin le dossier palestinien, autre sujet de préoccupation majeure. Il déclarait : « la deuxième chose dont nous parlons tout le temps, et je ne révèle pas des secrets d’État si je vous dis que nous, le Secrétaire et moi, parlons tous les deux jours environ de ces doubles buts, est comment faire progresser la paix avec les Palestiniens. La paix est fondée sur la reconnaissance mutuelle de deux Etats pour deux peuples, l’Etat palestinien pour le peuple palestinien reflété par l’Etat juif pour le peuple juif. Je pense que cela est fondamental pour n’importe quelle paix, mais aussi que cela doit être, comme l’a dit le Président Obama, une paix qu’Israël peut défendre par lui-même, pour lui-même, contre toute menace imaginable. Je pense que ce sont les deux piliers de la paix et j’ai hâte de discuter comment nous pouvons faire progresser ces deux buts lors de nos discussions d’aujourd’hui et, sans nul doute, nos discussions de demain également ».



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