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État des lieux
Montségur
Article mis en ligne le 18 septembre 2005

Reconquérir les territoires perdus de la République, d’abord ceux de l’esprit.

En septembre 2002 le remarquable et remarqué essai ‘ les Territoires perdus de la République’, sous la direction d’emmanuel Brenner fut pour beaucoup d’entre nous la confirmation du mal sournois qui, lentement, patiemment, gagnait notre pays et mettait à mal les principes, les valeurs et les vertus auxquelles nous demeurons attachés.

Premier de ce principe, la laïcité et son corollaire, le vouloir vivre ensemble.

Le symptôme le plus conséquent des atteintes au pacte républicain censé ordonner les rapports entre citoyens d’une même nation fut sans conteste la vague d’antisémitisme qui se manifesta ces dernières années. La plus importante en nombre et en matière de qualification des faits depuis la seconde guerre mondiale.

D’aucuns, nous entendons par là la mouvance islamiste, mais aussi tous ceux qui sous couvert d’antisionisme, libéraient la parole anti- juive, et partant le passage à l’acte violent, avaient décidé d’importer sur le territoire de la République la même haine et la même volonté éradicatrice qui court dans les milieux palestiniens ou palestinophiles extrémistes.

Dans le même temps et en parallèle une violence sexiste s’exerça contre les jeunes filles d’origine arabo-musulmane, avec l’objectif affirmé de les retrancher du monde commun et leur imposer un ordre moral exogène et pétri au levain des pires archaïsmes., alors que celles-ci venaient de prouver leur capacité d’évolution positive au sein de la société.

Le milieu scolaire, quant à lui, subissait, subit encore, n’en doutons pas, les agressions les plus diverses, certaines s’inspirant du principe de l’apartheid, mais d’un apartheid revendiqué comme différentialisme. Au nom du droit à la différence, selon une formule empruntée, nous assistions à la revendication de la différence des droits.

En ces temps, pour résumer, la France pouvait se décliner selon trois axiomes :

- Pour les Juifs, la dhimmitude.

- Pour les jeunes filles d’origine arabo-musulmane, la réislamisation avec en horizon l’application de la Shariah.

- Pour l’Education Nationale, l’enseignement licite.

Pendant ce temps là, le Front National, un autre ami des libertés, gagnait en audience, récoltant les dividendes d’une politique de l’abandon encore en latence dans les antichambres du pouvoir.

Pendant ce temps là, des symboles que l’on pensait révolus, ainsi que les idées suprématistes qui y sont rattachées, ressortaient des oubliettes de l’Histoire, et venaient souiller des lieux de mémoire, des lieux du souvenir, dans l’objectif d’en faire des lieux de l’oubli.

Pendant ce temps là, un certain nombre de Tartuffe nouveau genre - tels Tariq Ramadan et sa liste de noms juifs, Dieudonné et ses saillies hybrides, Latrèche et son parti politique confessionnel - et autres trop nombreux acteurs du monde politique, associatif et religieux, s’adonnaient sans complexe au nouveau sport en vogue : l’inversion du discours, l’inversion des valeurs, et partant, l’inversion des responsabilités.

Le voile islamique était vendu, le sera encore, comme le gage moderne de l’émancipation féminine.

L’antisémitisme, pardon l’antisionisme, trouvait sa légitimité, soit dans l’expression d’une autre version de l’humanité souffrante peinant à se faire entendre - dont les porte-parole au demeurant se gardent bien d’évoquer les grands crimes d’aujourd’hui, tel le Darfour, soit comme une réaction, déplorable certes, mais compréhensible sur le fond, au regard de la politique, telle que rapportée et déformée par les médias, du gouvernement israélien.

Ainsi, au fil des mois et au gré des évènements tragiques du proche et du moyen Orient, l’opinion publique s’habitua à l’usage de la novlangue islamiquement correcte. Les terroristes palestiniens étaient qualifiés d’activistes. Les massacres de masse perpétrés contre la population civile en Irak étaient le fait de la guérilla, des insurgés, voire, car le journaliste au service d’une politique ne craint pas de salir les symboles, de la résistance.

De nouvelles figures du diable étaient convoqués devant le tribunal public afin d’y puiser une explication du monde qui convienne. George W.Bush tenait la position de leader, suivi de près d’Ariel Sharon, quoique celui-ci avec le désengagement de Gaza,ait pu un moment prétendre à la réhabilitation, un moment très bref, juste le temps pour les chancelleries européennes, en premier lieu française, de se reprendre et exiger encore plus d’unilatéralité de la part d’Israël.

La propagande de l’Etat français jouait à plein.

La nébuleuse du terrorisme islamique, exportant sa logique mortifère au cœur des capitales européennes, mais aussi dans des lieux de perdition tels Casablanca ou Bali, via ses filières jihadistes, serait quant à elle la figure du diable par obligation ou par réaction, ainsi que nos médias tendraient trop souvent à l’expliquer, et de même, passées les premières heures suivant un attentat, et les déclarations de circonstance, les islamistes dits légaux nous l’assènent.

Que ce soit pour la tragédie de Beslan, dont les habitants viennent de commémorer le premier triste anniversaire, et pour lequel, grâce à la magie de la Tv réalité à la française, le transfert de responsabilité, donc de culpabilité, s’est opéré sur les forces d’intervention russe, Londres et Madrid, ou la guerre en Irak est invoquée sur le mode incantatoire, et les attentats en territoire israélien, relatés au travers du prisme déformant de la riposte à des actes supposés de même nature, le déni d’une certaine réalité devient la norme.

L’explication du monde, telle que nos élites bien pensantes souhaiteraient nous la transmettre, ne saurait souffrir de contradictions. Et si, comme nous le redoutons, demain, d’autres actes de guerre ouverte contre les sociétés occidentales devaient être perpétrés, si demain, la troisième intifada, pour Jerusalem et la Cisjordanie, devait être lancée, si demain, une nouvelle vague d’agressions antisémites balayait notre continent, sans aucun doute devrions-nous à l’explication du monde, ce cache misère de notre défaite morale, l’absence de réponse politique à la juste mesure du péril.

Défaite morale s’apparentant à l’esprit de Dhimmi.

Défaite morale dont deux récents évènements et le traitement soit médiatique soit politique qui leur ont été appliqués illustrent trop bien la permanence. L’un vis-à-vis de cette nuit de cristal qui a incendié la nuit de Gaza du feu des synagogues profanées, ce qui n’a appelé que peu de regrets de la part des professionnels de l’antiracisme, l’autre avec la nomination de Tariq Ramadan - encore lui - comme conseiller auprès de Tony Blair, et dont une des premières mesures préconisées, heureusement non suivie, a été de conseiller la suppression du jour anniversaire du martyr juif, celui-ci étant de nature à offenser les musulmans...

Défaite morale quand le corps et le cœur d’une nation ne répond plus que par un réflexe d’auto défense à une guerre qui lui est déclarée, en prenant bien garde de pousser plus loin, d’investiguer en amont de la nébuleuse terroriste, de mener, contre les acteurs islamistes dits légaux toutes les enquêtes nécessaires afin de faire apparaître sinon leur collusion directe, du moins indirecte.

Les esprits pétris d’humanisme, de cet humanisme borgne qui nous mène droit au gouffre, rétorqueront : et la liberté ? Ceux-là me taxeront de vouloir introduire le délit d’opinion.

Délit d’opinion ? La détestation de nos sociétés démocratiques, impies et mécréantes, est-ce encore une opinion ?

Le nihilisme millénariste des amants de la mort jihadiste, est-ce une opinion ?

Plus largement, le refus d’adhérer, à notre modèle républicain par un nombre croissant d’individus, ou bien l’adhésion de circonstance ne reposant que sur le projet à moyen ou long terme de l’abattre, est-il encore une opinion que nous pouvons considérer comme égale à d’autres, obéissant ainsi au relativisme de rigueur ou tout se vaut.

L’ennemi intérieur, nous le savons depuis les attentats de Londres de juillet 2005 existe.

Au-delà d’un soutien logistique, celui-ci bénéficie également d’une écoute compréhensive, ceci au sein même de nos sociétés.

Force est de constater que l’intégration de la faute originelle de l’Occident dans notre système de référent contemporain nous conduit à ne plus pouvoir penser nos ennemis, comme dans l’incapacité à les considérer dans leur entièreté.

La reconquête de l’esprit, présupposé à la reconquête des territoires, que nous appelons de nos vœux, car nous refusons de rejoindre l’apprentissage de la dhimmitude, passe en premier lieu par désigner ce qui est en jeu - l’abandon, cette fois bien réel, de nos libertés, au profit d’une pensée totalitaire, dans sa version soft ou hard - et d’expurger ce mal européen ancien : le désamour de nos modèles et la dévalorisation de nos principes.

Il n’est de France et d’Europe dignes que dans le respect de leur histoire.



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