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Pour Israël, Assad est moins redoutable que des rebelles infiltrés par des islamistes radicaux...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 18 mai 2013

Cela devrait être une évidence qui n’en est pourtant pas une dans le monde arabo-musulman qui véhicule un mythe selon lequel Israël soutiendrait les rebelles syriens dans le cadre d’un complot américano-israélo-qatari.Or, très souvent, le Qatar n’y a guère bonne presse étant donné qu’il y promeut une vision radicale de l’islam. Pourtant Israël a pris grand soin de ne pas prendre partie dans ce qui se joue en Syrie et récemment Benyamin Netanyahou déclarait officiellement que les rebelles qu’il apercevait depuis le Golan haïssent plus Israël encore que ne le fait Assad. Des déclarations de responsables israéliens au Times confirment ce point de vue.

Un soi-disant complot qui ne tient pas, même si Bashar el-Assad n’est guère un ami d’Israël...

Le monde arabo-musulman est très friand de théories du complot. L’une de ces théories en vogue aujourd’hui voudrait qu’Israël soit de mèche avec les États-Unis et le Qatar pour soutenir les rebelles en Syrie contre Bashar-el-Assad Du même coup cela donnait une « raison » supplémentaire de haïr Israël mis dans le même sac, non seulement que les États-Unis mais aussi que le Qatar honnis...

Il est évident que le dictateur syrien n’est guère un ami de l’État hébreu. Pour preuve, s’il en était besoin, les quelque 80.000 missiles et roquettes qui arment le Hezbollah libanais, implanté au sud du Liban, et qui est un bras armé de l’Iran à la frontière nord d’Israël. Une puissance de feu redoutable arrivée là en transitant par la Syrie, avec l’approbation pleine et entière d’Assad. Autre preuve de cette inimitié farouche : le fait que des organisations terroristes comme le Hamas ou le Jihad Islamique Palestinien aient eu leurs bureaux à Damas d’où ils organisaient des attentats sanglants.

Mais il n’y avait pas eu d’affrontement direct avec Israël. Et la frontière du Golan était calme, même si ce calme relatif laissait parfois place à des débordements, comme ce fut le cas lorsque des descendants de Palestiniens partis d’Israël lors de la renaissance de l’État, soigneusement nourris d’illusions quant à un possible « retour », avaient forcé la frontière voici deux ans lors de la commémoration de ce qui est décrit dans le narratif arabe comme la Nakba.

Un méli-mélo de rebelles avec une large part d’islamistes voulant établir un Califat

Quant aux rebelles syriens, qui ne sont pas tous syriens, puisque des islamistes radicaux venus de différents pays ont afflué en Syrie pour y mener le Jihad – guerre sainte – et y rechercher le « martyre » - mort à la gloire d’Allah – ils ne sont ni unis, ni combattant comme un seul homme pour la « démocratie », au sens où nous l’entendons. Nombre d’entre eux veulent établir un Califat, un État islamique s’étendant de l’Orient au Maghreb, où la sharia régnerait sans partage. Ils privilégient une version pure et dure de cette loi religieuse dont nombre d’aspects sont des plus archaïques et bien loin des valeurs démocratiques...Conquérir la Syrie étant considéré comme une première étape dans la réalisation de ce projet. Israël venant ensuite..

Un Benyamin Netanyahou sans illusions quant aux rebelles

Lors d’un déplacement sur le Plateau du Golan en compagnie d’Ehoud Barak qui était alors son ministre de la Défense, Benyamin Netanyahou déclarait très clairement que les rebelles qui avaient pris tous les villages qu’ils voyaient depuis leur position haïssaient Israël plus encore que ne le faisait Assad.

Lors de récentes frappes en Syrie, attribuées à Israël, ce sont des cibles du Hezbollah qui ont été visées, là où étaient entreposés des missiles de longue portée qui auraient menacé le cœur d’Israël s’ils avaient été transférés au Liban, ou un convoi d’armes en partance pour le Liban et un centre de recherche où des armes chimiques étaient entreposées, armes redoutables qui pouvaient tomber aux mains de rebelles ou du Hezbollah. Ce n’est donc pas Assad qui était visé.

« Mieux vaut le diable que nous connaissons que les démons que nous pouvons imaginer si ..des extrémistes s’implantent » en Syrie

Aujourd’hui des responsables israéliens gardant l’anonymat appuient le bien-fondé de cette analyse dans une interview accordée au Times. L’article débute ainsi : « Israël préférerait que le Président Assad survive à l’insurrection sanglante de ces deux dernières années si l’alternative est une prise de contrôle par des rebelles infiltrés par des islamistes...un régime d’Assad intact mais affaibli serait préférable pour le pays et la région. » Un haut responsable des renseignement est ensuite cité en ces termes, reprenant un adage britannique : « Mieux vaut le diable que nous connaissons que les démons que nous pouvons imaginer s’il y a le chaos en Syrie et que des extrémistes venus de tout le monde arabe s’y implantent... »

Assad n’est pas convaincu et accuse Israël de voler à l’aide des rebelles

Pourtant, selon des médias israéliens qui citent une interview d’Assad publiée dans un journal argentin, celui-ci adhère à la théorie du complot et dénonce ce qu’il estime être une aide qu’Israël apporterait aux rebelles alors que son armée reprendrait actuellement du terrain .

Qu’il s’exprime dans un média argentin n’étonnera guère.On rappellera, à cet égard, que les terribles attentats antisémites perpétrés en Argentine dans les années 90 sont imputés à Iran et Hezbollah. L’enquête avait été freinée de longues années, avant de redémarrer grâce à un changement de gouvernement mais tout récemment il semblerait qu’il y ait eu un revirement avec le gouvernement actuel qui aurait proposé à l’Iran d’enterrer le dossier pour améliorer les échanges entre les deux pays. Ce qui aurait été fait via la Syrie...



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