Depuis la fin du XIXe siècle, dans les sociétés occidentales, le racisme se manifeste de façon prédominante sous la forme du nationalisme, alors qu’il avait été longtemps porté par l’esclavagisme moderne et l’impérialisme colonial. Il apparaît d’abord dans le nationalisme xénophobe classique visant préférentiellement le pays voisin (ainsi qu’en témoignent les propagandes croisées ayant accompagné les guerres franco-allemandes), ensuite, et de plus en plus depuis les années 1960, dans les ethnonationalismes contemporains qui rejettent les minorités et les « immigrés », jugés dangereux pour l’identité ou l’homogénéité du peuple dominant, ou pour l’ordre intérieur, voire la souveraineté de l’État-nation considéré.
Réflexions sur la « lutte contre le racisme »
Pierre-André Taguieff | huffingtonpost.fr
Article mis en ligne le 16 mai 2013