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Notre Etat qu’on sacrifie à la reprise de l’Hidjra (la fuite : l’Hégire)
Par Sami El Soudi © Metula News Agency
Article mis en ligne le 15 juillet 2005

(...) si l’AP est incapable de respecter ses engagements ou d’arrêter les terroristes, à quoi sert-il aux Israéliens de négocier avec elle ? (...)

Le centre commercial “Hasharon” à l'intérieur de Netanya et la ville de Tulkarem sont situés sur la même artère, une route presque droite, d'une longueur de 23 kilomètres environ. La muraille de sécurité existe bien, à l'extrémité de la ligne droite, juste après qu'elle enjambe l'Autoroute no. 6, mais il aura suffi au terroriste d'hier, Sami Ahmed Abou Khalil, d'effectuer un parcours en voiture de quelques minutes en direction du Sud, afin de traverser la ligne verte sans aucune difficulté. Vers Rosh Ha-Ayn, en effet, pas loin de la grande ville de Petakh-Tikva, sur le parallèle de Tel-Aviv, le mur est toujours à l'état de projet, pour le plus grand bonheur de toutes les organisations terroristes agissant depuis la Cisjordanie.

 

Selon un cérémonial trop connu, Abou Khalil a prononcé un discours d'adieu devant la caméra de son mouvement terroriste, une Kalachnikov en bandoulière ; puis on l'a harnaché d'une ceinture de mort d'une dizaine de kilos d'explosifs, ceints au centre d'une gaine contenant des billes d'acier, des vis et des clous pour ce qu'on appelle l'effet surfactant chez les terroristes. Il s'agit d'augmenter la surface mortelle de l'explosif en lui ajoutant ces éléments métalliques ; lors de l'explosion, les clous et les billes sont éjectés dans toutes les directions à une vitesse vertigineuse qui fait qu'ils transpercent toutes les chairs qu'ils rencontrent comme si c'était du beurre.

 





Le terroriste Sami Abou Khalil faisant ses adieux :

la communication du Jihad islamique

 

Etrange que la Moukata de Ramallah ait déclaré ce matin qu'Abou Khalil avait agi de sa propre initiative, contre l'avis de la direction du Jihad islamique. L'image que nous vous présentons ci-dessus, vue hier soir déjà sur Al Jazeera, du film d'adieu du terroriste, dément l'affirmation du gouvernement palestinien.

 

Mais les Israéliens n'écoutent pas Mahmoud Abbas ou presque pas. Pas plus lorsqu'il tente de dédouaner la direction du Jihad que lorsque qu'il donne les ordres d'arrêter les "idiots" qui ont organisé l'assassinat collectif. Dans l'armée israélienne, on sait au moins aussi bien qu'à la Ména, que personne n'exécute les instructions de notre président et que, depuis son élection, il n'a strictement rien essayé de sérieux pour combattre le terrorisme.

 

Alors, quelques heures seulement après l'attentat de Netanya, Tsahal réinvestissait Tulkarem à la recherche de la cellule du Jihad islamique responsable de l'assassinat de civils de mardi mais aussi de celui de la discothèque The Stage à Tel-Aviv. Surtout des parachutistes, des unités de commandos, des unités très spécialisées et les célèbres groupes d'action dont les éléments sont habillés à la façon traditionnelle arabe.

 

Tulkarem : ville entièrement évacuée par les Israéliens voici quelques semaines à peine. Ville dans laquelle les représentants de l'Autorité Palestinienne permirent aux terroristes détenus dans leurs geôles de recouvrer la liberté quelques heures seulement après le départ des soldats, et en complète violation des engagements qu'avait pris l'Autorité. Et Tulkarem avait viré au Far-West, un endroit sans foi ni loi où les bandes mi-terroristes, mi-gangsters faisaient régner la panique à coups de Kalache. Une agglomération qui, dans ces conditions, ne tarda pas à devenir un havre de sécurité pour tous les terroristes recherchés dans la région.

 

Suite à l'assassinat collectif, le retrait de Bethlehem, prévu cette semaine, n'aura pas lieu. Il est reporté sine die. De même que toutes les rencontres prévues entre notre Autorité et les officiels israéliens. Celles à caractère sécuritaire, notamment en vue du redéploiement de Gaza et les rencontres à thèmes politiques, durant lesquelles on parlait des mesures d'allégement des procédures qui gênent mes concitoyens ainsi que des moyens pour faire repartir notre économie, qui donnait récemment des signes de redémarrage.

 





La dépouille d'Abou Khalil sur le pavé de Netanya :

ces assassins tuent et se tuent pour perpétuer leur guerre globale des religions

et pour qu'un Etat palestinien ne voie pas le jour

 

Et le couvre-feu est appliqué. Je n'ai pas le droit de me rendre dans une autre ville, de franchir les barrages, d'aller en Israël, et le soir, comme tous les Palestiniens, je dois rester dans mon domicile.

 

Notre gouvernement demeure transparent. Autrement dit, inefficace et inutile. Des gens qui se partagent des titres et de grosses limousines mais qui n'ont strictement aucun impact sur le déroulement des choses qui déterminent notre avenir. Des interlocuteurs inutiles pour les Israéliens ; donc, si l'AP est incapable de respecter ses engagements ou d'arrêter les terroristes, à quoi sert-il aux Israéliens de négocier avec elle ?

 

Un très haut responsable de la sécurité, avec lequel je prenais le café ce mercredi matin à 9 heures, m'a confessé ce dont je me doutais déjà : "En application des accords passés, ils (les Israéliens) informent mes services des attentats en préparation. Leurs officiers mentionnent les noms des terroristes, l'armement dont ils disposent et l'adresse à laquelle ils se trouvent. Et nous, qui sommes censés aller les cueillir, nous ne faisons rien. Nous ne pouvons rien faire ! Nos officiers nous mentent, ils prétendent être partis pour procéder aux arrestations et souvent ils ne quittent même pas la caserne. Ou ils partent dans une mauvaise direction, ou encore, ils fraternisent avec les terroristes, même avec ceux qui se sont attaqués à des membres de l'AP, à des ministres et à notre président". Ce sont des traîtres, tentai-je de résumer, vite repris par le fonctionnaire : "Ce sont des... rien ; en tous cas pas des soldats. Des gens sans but, sans morale, sans entraînement etc."

 

Dans ces conditions, il n'y a pas à nous étonner que les Israéliens prennent la sécurité de leur population entre leurs propres mains, le contraire aurait été incompréhensible. Et cet attentat du Jihad, survenant après l'accolade de la semaine dernière à Damas, entre Mahmoud Abbas et Ramadan Shalakh, le chef du Jihad islamique palestinien, protégé par la famille Al-Assad, pourrait marquer la fin prochaine de nos espoirs. Sur le plan stratégique, celui qui refuse de voir que les organisations terroristes, Jihad en tête, font tout pour empêcher la création d'un Etat palestinien ne verra jamais rien ! A moins d'un mois du retrait israélien de Gaza, les islamistes font tout pour renforcer l'opposition à Sharon et donc, tout ce qui est en leur pouvoir pour qu'il n'ait pas lieu.

 

Donald Rumsfeld, hier, privilégiait la piste iranienne comme étant celle qui aurait donné l'ordre de perpétrer l'attentat et qui aurait fourni les explosifs. Autour de notre M. Sécurité, Mohamed Dahlan, d'accord avec le Mossad, on y voit aussi la main de la Syrie ; une chose est certaine, et elle forme ma conclusion stratégique à cet article pessimiste : on est en train de sacrifier la cause palestinienne pour la cause islamiste. Je m'explique, en Angleterre, la police a acquis la certitude que les quatre explosions de Londres ont été le fait de terroristes-suicide. Des militants islamiques de nationalité anglaise originaires de la communauté pakistanaise de Leeds. Des personnes ayant fréquenté les bases d'Al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan. C'est également la première fois que l'Angleterre est frappée par des terroristes kamikazes.

 

Pendant ce temps, le peuple palestinien pourrait se trouver à une simple encablure de son émancipation politique, de son Etat tant espéré et si nécessaire. Il suffirait que le désengagement de Gaza se passe pas trop mal et que l'AP prenne en main la sécurité des villes libérées par les Israéliens. Je ne crois pas traduire un secret essentiel en affirmant que les entretiens entre nous et nos voisins laissaient, ces derniers jours, entrevoir des perspectives encourageantes. On voyait par ailleurs une participation de plus en plus responsable des Européens et des Américains lors des discussions.

 

Or l'attentat de Netanya se situe clairement dans une logique anti-paix ; envisagé dans la même optique que les attaques sur Londres, ce crime contre Israël ET contre les aspirations de notre peuple doit nous faire comprendre un certain nombre de choses. La première est que le différend palestino-israélien, tant qu'il se perpétue, donne une espèce de justification (au moins symbolique) aux agressions contre les Occidentaux. Au contraire, une entente en Palestine signifierait, dans le même registre, un apaisement général et l'extinction du point de frottement principal entre l'Ouest et l'Est. Dans ces conditions, si deux Etats étaient capables de vivre ici côte à côte et en harmonie, les assassinats collectifs de New York, Madrid et Londres ne seraient plus du tout justifiables, même sur le plan plus que douteux sur lequel, dans certains pays arabes, la presse essaie de les "expliquer".

 

Je soutiens, quant à moi, que le statut quo de violence entre Israël et la Palestine représente l'un des prétextes centraux des Frères Musulmans, des Iraniens, de ce qu'on appelle Al-Qaïda et de ses succursales nationales du Hamas et du Jihad en Palestine et du Hezbollah au Liban. Or je suis absolument persuadé que les objectifs suprêmes des islamistes se situent très loin d'ici. Je ne sais pas si l'Occident a réellement déclaré la guerre à l'Orient, par contre, il suffit de lire l'arabe et de regarder Al-Jazeera pour se persuader que les Islamistes ont quant à eux déclaré la guerre au reste du monde non musulman.

 

Beaucoup de mes frères palestiniens sont convaincus que le monde arabe se bat pour nous ; ils sont naïfs une fois de plus. Idéalistes. En fait, ce sont les Palestiniens qui se sacrifient pour perpétuer la guerre des islamistes, tous les faits sont là pour le montrer. Si ce n'était pas le cas, TOUTES les villes de Cisjordanie seraient depuis longtemps sous notre contrôle. Et que l'on ne vienne pas me dire qu'Ariel Sharon cherche des prétextes afin de réoccuper lesdites agglomérations, je suis assez bien placé dans les discussions en cours depuis l'élection d'Abou Mazen pour vous assurer qu'une telle assertion est dénuée du moindre fondement.   

 

C'est nous, plus précisément les organisations terroristes anti-Etat palestinien et l'impotence rageante de l'AP, qui agressons sans cesse les Israéliens. Et qui perpétuons par la force l'occupation de notre territoire. Il faut que ces choses se sachent.        



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