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Terrorisme à Londres : fin de l’« accord de sécurité » anglo-islamiste
par Daniel Pipes - New York Sun - Adaptation française : Alain Jean-Mairet
Article mis en ligne le 11 juillet 2005

Le terrorisme arrive en principe comme un coup de tonnerre. Mais ce n’était pas le cas des quatre explosions qui ont secoué Londres hier, faisant au moins 37 morts. Des leaders islamistes britanniques laissaient en effet entendre depuis des mois que de telles attaques étaient imminentes.

Il y a quelque temps, un groupe islamiste britannique nommé Al-Muhajiroun – «les immigrants» en arabe – déclara publiquement que la Grande-Bretagne était à l'abri des attaques islamistes en raison de son attitude acceptable envers les Musulmans au sein de ses frontières. Dans un entretien d'avril 2004, Sayful Islam, 24 ans, le dirigeant de la section Al-Muhajiroun de Luton, annonça qu'il soutenait Oussama Ben Laden «à 100%» dans son effort visant à «la domination mondiale de l'Islam», mais exclut d'effectuer lui-même des actes de terrorisme en Grande-Bretagne.

Cependant, Sayful Islam approuva le terrorisme en Grande-Bretagne d'une manière plus générale: «Si une attaque à la bombe a lieu ici, je ne m'y opposerai pas, même si elle devait tuer mes propres enfants. (…) Mais je considérerais comme contraire à l'Islam de m'engager personnellement dans des actes de terrorisme en Grande-Bretagne parce que je vis ici. Selon l'Islam, je suis lié par un accord de sécurité envers la Grande-Bretagne aussi longtemps que les Britanniques permettent aux Musulmans d'y vivre en paix.» Et d'ajouter: «Si nous voulions nous engager sur la voie du terrorisme, nous devrions quitter le pays. Il serait anti-islamique de procéder autrement.»

Accord de sécurité? De quoi s'agit-il? Dans un article d'août 2004 paru dans le New Statesman et intitulé «Pourquoi les terroristes aiment tant la Grande-Bretagne», Jamie Campbell citait l'auteur de Inside Al Qaeda (Al-Qaida de l'intérieur), Mohamed Sifaoui, déclarant: «On admet depuis longtemps, parmi les islamistes britanniques de même qu'au gouvernement et dans les services de renseignements du Royaume-Uni, qu'aussi longtemps que la Grande-Bretagne garantira une généreuse marge de manœuvre à des gens tels que Hassan Butt [un islamiste ouvertement favorable au terrorisme] des actes terroristes continueront d'y être planifiés mais ne seront pas exécutés dans ses frontières.»

L'article du New Statesman conclut avec une ironie perverse que «la présence de sympathisants déclarés du terrorisme islamiste en Grande-Bretagne améliore la sécurité de la population britannique, et le plus fort du terrorisme préparé ici est subi par les populations d'autres pays».

Un immigrant syrien en Grande-Bretagne et ex-leader d'Al-Muhajiroun, Omar Bakri Mohammed, confirma la thèse de l'accord de sécurité, décrivant les compagnons du prophète Mahomet qui bénéficièrent de la protection du roi d'Éthiopie. C'est cette expérience, précisa-t-il au magazine, qui donna naissance à la notion coranique d'accord de sécurité: des Musulmans ne doivent pas s'en prendre aux habitants d'un pays où ils peuvent vivre en sécurité. Mohammed ajouta que cela «rend improbable l'exécution d'opérations en Grande-Bretagne par des Musulmans basés sur place».

Mais, en janvier 2005, M. Mohammed estima que l'accord de sécurité avait cessé de lier les Musulmans britanniques en raison de la législation anti-terroriste post-11 septembre, laquelle avait pour conséquence de placer «l'ensemble de la Grande-Bretagne dans le dar al-harb», soit une terre de conquête pour les Musulmans. Ainsi, «le kuffar [l'infidèle] n'y a plus nul endroit où sa vie et ses biens sont en sûreté».

Le pays, jusqu'alors havre préservé, était soudain dans le camp ennemi. Pour rétablir l'accord de sécurité, les autorités britanniques devraient annuler la législation en question et libérer les personnes détenues sans procès. Si elles s'y refusent, les Musulmans britanniques sont enjoints de «rejoindre le camp islamique mondial contre le camp de la croisade mondiale».

M. Mohammed en vint à menacer ouvertement la population britannique en affirment que «la réplique des Musulmans sera terrible si le gouvernement britannique continue de traiter les Musulmans comme il le fait à présent», et évoqua explicitement la possibilité d'attentats-suicide sous la direction d'Al-Qaida. Les gouvernements occidentaux doivent savoir que s'ils ne changent pas de cap, les Musulmans «leur donneront un 11 septembre jour après jour après jour!»

Lorsque Sean O'Neil et Yaakov Lappin, du Times de Londres, demandèrent à M. Mohammed de préciser ses déclarations à propos de l'accord de sécurité, il prétendit que sa désignation de la Grande-Bretagne comme incluse dans le dar al-harb était «théorique» et fournit une nouvelle interprétation non belliqueuse:

Cela signifie que les Musulmans ne peuvent plus se considérer en paix et en sécurité ici, et donc qu'ils doivent quitter ce pays et retourner dans leur patrie. Sinon, ils se sentiront assiégés. Et il est évident que nous ne souhaitons pas vivre dans une situation de siège.

À une autre occasion, toutefois, M. Mohammed baissa sa garde et reconnut que, pour lui, «la vie d'un mécréant est sans valeur».

Les attentats à la bombe d'hier marquent la fin de l'«accord de sécurité». Espérons qu'ils marqueront aussi la fin de l'ère de l'innocence et que les autorités britanniques vont maintenant commencer à anticiper le terrorisme au lieu d'attendre d'en devenir les victimes.



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