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Benyamin Netanyahou détaille ce qui sera au menu de la visite de Barak Obama
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 10 février 2013

Au printemps prochain le Président Obama rencontrera au Proche-Orient Benyamin Netanyahou, des responsables israéliens, palestiniens et jordaniens. Côté américain on indique que, s’il sera évoqué, ce n’est pas le processus de paix qui motive cette visite. Les raisons en sont des questions comme Iran et Syrie, une administration américaine nouvelle et un gouvernement israélien différent. Insistant sur la solidité de l’alliance entre Israël et les USA, Benyamin Netanyahou détaille le contenu des conversations à venir : l’Iran qui s’arme, tente de le faire avec des armes nucléaires, la situation instable de la Syrie et les efforts américains pour faire progresser le processus de paix.

Une nouvelle Administration américaine, un nouveau gouvernement israélien, des liens profonds, des questions d’intérêt mutuel

La date n’a pas encore été fixée mais Barack Obama, qui vient d’être reconduit à la présidence des États-Unis, se rendra au Proche-Orient au printemps prochain. Une visite confirmée le 2 février par le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, lors d’un point de presse. Il précisait que cette visite avait été discutée avec le Premier ministre israélien lors d’une conversation téléphonique le 28 janvier. Décision prise car « le début du second mandat du Président, la formation d’un nouveau gouvernement israélien offrent l’occasion de réaffirmer les liens profonds et solides entre les États-Unis et Israël et de discuter de la manière d’avancer sur un large ensemble de questions d’intérêt mutuel, comprenant, bien sûr, l’Iran et la Syrie ».

La date de cette visite sera donnée ultérieurement. Le porte-parole confirmait que le Président Obama se rendra également en Judée Samarie – West Bank – et en Jordanie, sans répondre aux questions concernant des déplacements dans d’autres pays de la région, comme l’Égypte ou la Turquie

Le Processus de paix sera évoqué mais n’est pas la raison de cette visite, Iran et Syrie sont au menu des discussions

Quelques précisions étaient données dans un point de presse le lendemain. Ainsi, cette visite « n’a pas pour but de faire des propositions spécifiques quant au processus de paix », même si, « à coup sûr, chaque fois que le Président et le Premier ministre [ israélien ] discutent, chaque fois que le Président discute avec les dirigeants de l’Autorité palestinienne, ces questions sont soulevées ». Le porte-parole réaffirmant que le processus de paix « n’est pas la raison de cette visite », estimait à nouveau que « Iran et Syrie seront des sujets de conversation... et qu’un ensemble de questions seront discutées » mais se disait incapable de donner de plus amples précisions plusieurs semaines à l’avance. Notamment sur la question des constructions dans les implantations, ce qui faisait l’objet d’une question posée.

Même longueur d’ondes à Jérusalem

Le 10 février, prenant la parole en début de session du Cabinet ministériel , Benyamin Netanyahou se réjouissait de cette « visite très importante de Barak Obama en Israël qui soulignera la force de l’alliance entre Israël et les États-Unis ». Il ajoutait que « l’importance de cette alliance ressort plus encore compte tenu de ce qui est en train de se passer, au vu des grandes révolutions, des tremblements de terre autour de nous dans tout le Moyen-Orient, de l’Atlantique à l’Afrique du Nord et, à l’Est, jusqu’en Iran ».

Barak Obama et Benyamin Netanyahou vont discuter de trois sujets principaux, ajoutait-il : « le fait que l’Iran s’arme, tente de s’armer avec un armement nucléaire, la situation instable en Syrie et les conséquences pour la sécurité dans la région et, bien sûr, pour Israël et les États-Unis et les efforts pour faire progresser le processus de paix entre nous et les Palestiniens. Ces questions et d’autres, qui seront évoquées, sont des questions graves qui doivent être examinées très sérieusement par Israël ».

Politique intérieure israélienne : unité nécessaire, rejet de toute violence

Le Premier ministre israélien, qui mène actuellement des négociations avec les partis politiques israéliens pour former son nouveau gouvernement, précisait que ces questions graves « nécessitent une unité nationale aussi large que possible, la mobilisation de toutes les forces de l’État d’Israël ». Il précisait alors « ce que nous voulons et ce que nous voulons pas. Nous voulons l’unité, le dialogue et la cohésion. Et la dernière chose que nous voulons, ce que nous rejetons absolument, ce sont la violence, le racisme et les boycotts. Ce qui est inacceptable pour nous ».

Le Premier ministre se référait aux incidents provoqués par des extrémistes parmi les fans du Beitar, une équipe qu’il soutient depuis des années et qui vient d’intégrer des joueurs tchétchènes. Il concluait « nous avons besoin de dialogue et de partenariats. Nous ne voulons pas d’extrémisme et de violence, ni de boycotts dans quelque sphère que ce soit »

Visite vue par le petit bout de la lorgnette et vitupérations anti-israéliennes stériles côté palestinien

Côté palestinien l’annonce de cette visite dans la région a provoqué des réactions sans surprises, démontrant qu’une fois de plus, les dirigeants de l’Autorité palestinienne voient la situation par le petit bout de la lorgnette, préférant se focaliser sur de stériles imprécations anti-israéliennes.

En effet, alors que les précisions données par le porte-parole de la Maison Blanche ont été très claires, les dirigeants palestiniens ayant réagi à cette annonce, ignorent totalement le fait que ce sont des questions cruciales qui seront débattues lors des rencontres avec Barak Obama, à savoir notamment Iran et Syrie. Ils n’évoquent que la question israélo-palestinienne qui, certes, sera au menu des discussions mais n’en constituera nullement l’essentiel. Et ils le font dans des termes qui n’ont rien de constructif et ne laissent envisager aucun progrès dans ce domaine.

Le porte-parole de Mahmoud Abbas réclame « des pressions sur Israël » et un État palestinien dans « les frontières de 67 »

Ainsi, le porte-parole de Mahmoud Abbas, Nabil Abu Rdeina, déclarait-il à l’agence de presse palestinienne Ma ’an News que « cette visite reflète la volonté des USA de parvenir à la paix dans la région » ajoutant « nous espérons que l’Administration américaine exercera des pressions sur Israël pour mettre un terme à l’expansion des colonies afin de réunir les conditions pour l’établissement d’un État palestinien indépendant sur le territoire palestinien dans les frontières datant d’avant le 4 juin 1967 ». Le terme frontière étant inexact, on le sait, ces lignes étant des lignes de cessez-le-feu qui ne pourraient garantir la sécurité d’Israël. Le porte-parole palestinien concluait : « nous avons besoin d’actes et d’une pression réelle sur Israël plutôt que de rencontres. Nous avons besoin d’une nouvelle politique américaine ».

Il faut « une nouvelle politique américaine »...

Pour comprendre cette allusion à « une nouvelle politique américaine », il faut tenir compte des changements récents dans l’Administration des USA. Ma’an News indique, en effet, que les commentaires faits à l’annonce de cette visite, viennent après l’appel du nouveau secrétaire d’État américain, John Kerry à Mahmoud Abbas. Or, on sait que l’ancien Sénateur avait pris position contre les implantations israéliennes Sans doute les dirigeants palestiniens espèrent-ils donc avoir là un soutien et « une nouvelle politique » allant dans leur sens...

On remarquera aussi les déclarations faites à cette occasion à l’agence de presse Ma’an News par Hanan Ashrawi, membre de l’OLP, ancien ministre de l’Éducation palestinien, s’étant prononcée contre les attentats suicides uniquement parce qu’elle les jugeait contreproductifs, une chrétienne qui parle un anglais courant et à qui les médias de Washington donnent donc facilement la parole, mais qui est systématiquement haineuse vis-à-vis d’Israël .

Aplomb et arrogance habituels d’Hanan Ashrawi qui vilipende Israël

C’est avec l’aplomb et l’arrogance qui la caractérisent que celle-ci déclarait « nous accueillons volontiers la visite du Président Obama si celle-ci indique que les Américains promettent de devenir des intermédiaire honnêtes et impartiaux. Les États-Unis peuvent jouer un rôle positif en s’engageant d’une manière effective et constructive plutôt qu’en répétant la même politique de négociations en soi. Un tel engagement exige qu’un frein décisif soit mis aux violations et aux mesures unilatérales d’Israël, en particulier l’activité de colonisation et l’annexion de Jérusalem ainsi que ses politiques de siège et de fragmentation. Maintenir l’impunité et le sens d’exception d’Israël tout en refusant au peuple palestinien leurs droits à leur souveraineté, leur liberté et leur dignité a été fatal pour toute recherche d’une paix viable et juste ayant un sens. Nous attendons donc de cette visite qu’elle rectifie les échecs du passé, démontre une nouvelle volonté politique et mène à une action urgente, substantielle et sérieuse qui mettra fin à l’occupation israélienne de l’État de Palestine ».

Madame Ashrawi semble oublier que depuis le milieu des années 90 les États-Unis ont versé aux Palestiniens plus de quatre milliards de dollars en aide bilatérale…

On notera dans ces réactions la différence de ton, de vision et de maturité politique côté israélien et côté palestinien…



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