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Controverse de Nétzarim : les gouvernements interviennent
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Article mis en ligne le 8 juin 2005

Certes, nous n’avions jamais imaginé que la directrice de l’information de France 2, Arlette Chabot, avait pris seule l’initiative de défendre l’imposture de Nétzarim, en stigmatisant notre agence et en insultant ses journalistes au cours d’une formidable campagne de communication. Mais voici que depuis quelques jours, précisément depuis la réponse parlementaire faite par le ministère de M. Renaud Donnedieu de Vabres (culture et communication) au député UMP des Bouches-du-Rhône, M. Roland Blum, le gouvernement français a décidé de couvrir officiellement la mise en scène de l’assassinat du jeune Mohamed A-Dura. Encore que, de par la manière dont il s’y prend, le pouvoir tricolore s’expose à compter parmi les coquins lorsque la vérité aura trouvé son chemin jusqu’aux médias et dans les prétoires des cours de justice internationales.

Avant de nous pencher sur la réponse de Donnedieu de Vabres, il nous faut également constater deux autres événements qui vont compliquer les choses pour la France officielle et les dispositions qu'elle a récemment prises. Premièrement, le bureau de M. Sharon s'en mêle aussi, qui a prié Charles Enderlin de lui remettre les 27 minutes de rushes. Devant le refus du seul homme à avoir vu l'agonie de Mohamed A-Dura et qui persistait, l'autre jour dans le Nouvel Obs, à prétendre que ces images insupportables existent, Jérusalem a réitéré sa requête directement auprès de France Télévisions. Les discussions vont bon train, mais on m'a assuré, dans l'entourage du Premier ministre, qu'on ne se contentera de rien de moins que d'obtenir la copie de cette fameuse cassette, qui ne contient pas les images de l'"assassinat", contrairement à ce qu'avait affirmé sous serment Talal Abou-Rahma, le cameraman-metteur en scène et unique témoin de Marc Tessier.

 

De plus, notre confrère de la Ména Serge Farnel, qui anime le mouvement citoyen "La vérité maintenant", a soumis en son nom personnel une requête contre la France auprès de la Cour Européenne des  Droits de l'Homme. Une plainte de 27 pages, très sérieusement étayée au plan du droit et de la jurisprudence par Me Stéphane Haddad, que nous avons le privilège de soumettre en primeur et dans son entièreté aux abonnés de la Ména [parties [1] [2] et [3]].

 

Considérons maintenant l'intervention du gouvernement de l'Hexagone dans la Controverse de Nétzarim. Pour mémoire, la question qu'avait posée Me Roland Blum était la suivante :

 

"France 2. Israël et territoires palestiniens. Affrontements. Couverture médiatique

 

M. Roland Blum attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la polémique mettant en cause la chaîne nationale de télévision France 2 au sujet d'images largement diffusées dans le monde depuis 2001 et dont l'authenticité ainsi que l'interprétation sont contestées. Il s'agit du reportage, fait par un reporter palestinien de la chaîne publique, qui se serait ensuite rétracté, et du correspondant permanent de la chaîne en Israël, censé montrer l'assassinat d'un enfant palestinien par des militaires israéliens sous le regard du père. Ce reportage pourrait s'avérer être une mise en scène au sujet de laquelle le président-directeur général de France Télévision(s) et la directrice de l'information de France 2 auraient été sollicités pour fournir des explications sur une éventuelle imposture médiatique. Il lui demande de bien vouloir lui préciser si les faits qui ont été rapportés par la chaîne publique sont exacts et, dans le cas contraire, de lui faire connaître les résultats de l'enquête qu'il n'aura pas manqué de prescrire."

 

Ce à quoi Renaud Donnedieu de Vabres répond de la manière suivante :

 

"L'attention du ministre de la culture et de la communication a été appelée sur les conditions de diffusion d'un reportage tourné par France 2 en Israël le 30 septembre 2000. Il convient en premier lieu de rappeler qu'aux termes de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 modifiée relative à la liberté de communication, les sociétés nationales de programme sont seules responsables de leur programmation, dans le cadre des missions qui leur sont imparties par le législateur et sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, instance de régulation indépendante, qui n'a à ce jour effectué aucune intervention concernant le reportage en question. En outre, la polémique, évoquée par l'honorable parlementaire, selon laquelle le reportage n'était qu'une mise en scène, n'a pas été étayée par des éléments objectifs. Il convient d'indiquer qu'un certain nombre de précisions en réponse ont, d'ores et déjà, été fournies par France 2 au cours d'une conférence de presse organisée le 18 novembre 2004. En tout état de cause, ce dossier faisant actuellement l'objet d'une procédure judiciaire, à la suite de plaintes déposées pour diffamation par France 2 et le journaliste de cette chaîne, M. Charles Enderlin, il convient d'attendre la décision du tribunal de grande instance de Paris, saisi de cette affaire."

 

Ah que voilà une réponse indigne du ministre d'un gouvernement d'un Etat d'Europe occidentale ! Icelle contient au moins quatre propositions frelatées, sinon complètement mensongères. D'abord, faut-il que le gouvernement se moque de l'honorable questionneur, des téléspectateurs et du jeu démocratique pour oser justifier la non correction des fausses informations diffusées par ses chaînes par un autre dol ' En l'occurrence, celui du CSA, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, dont l'Etat est garant du bon fonctionnement, et qui a commis une faute majeure en "n'intervenant pas concernant le reportage en question", alors qu'il avait été dûment été sollicité de le faire par Serge Farnel, permettant à la plus grande imposture de l'ère audiovisuelle de se perpétuer.

 

Ceux qui liront la requête Farnel-Hadadd - ce à quoi je les encourage vivement - se persuaderont sans peine de ce que FR2 a foulé aux pieds une liste vertigineuse de dispositions légales de par son traitement de l'affaire A-Dura. Or, au sens de l'article 1er de la loi 86-1067 du 30 septembre 1986 modifié, pour ne s'arrêter que sur l'une des dizaines de responsabilités inassumées du CSA dans la Controverse, celui-ci "(') assure l'égalité de traitement, il garantit l'indépendance et l'impartialité du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision ; (')".

 

Lors, même quand Arlette Chabot reconnaît, au micro de Radio J, qu'il est impossible de déterminer qui a tué Mohamed A-Dura, quand bien même le reportage diffusé par sa chaîne impute cette responsabilité aux soldats israéliens, le CSA s'est abstenu de réagir et de faire son office. Mieux, le CSA n'a même pas daigné répondre à Farnel, tout comme France Télévisions avant lui. Et lorsque Serge Farnel saisit le Conseil d'Etat "afin de faire condamner le CSA pour manquement à la mission qui lui est confiée par son statut légal", le Conseil d'Etat refuse de reconnaître au plaignant un "intérêt suffisant pour agir", violant, à son tour, les lois de la République et les articles de la Convention européenne des droits de l'homme par grappes entières.

 

Et Renaud Donnedieu de Vabres invoque ces défaillances en chaîne pour apaiser les craintes de M. Blum quant au fait que le reportage de FR2 "pourrait s'avérer être une mise en scène". Je doute que cela le rassure.

 

Seconde arnaque dans la réponse du ministre, ex de la pourtant respectable coterie de François Léotard : "la polémique (') selon laquelle le reportage n'était qu'une mise en scène, n'a pas été étayée par des éléments objectifs".

 

Les drôles ! Et sur quelles sources, s'il vous plaît, s'est reposé le gouvernement français pour conclure que la thèse de la mise en scène n'était pas supportée par des preuves indiscutables '

 

Les trois seules entités à disposer desdits éléments sont : le physicien Nahum Shahaf, chef de la commission d'enquête sur l'affaire A-Dura, qui vient de faire la démonstration de cette thèse devant  l'American Academy of Forensic Sciences ' l'académie de criminologie faisant référence au niveau de la planète ' ; l'armée israélienne, dont le chef d'état major a déclaré, il y a un mois, "être certain à cent pour cent que Tsahal n'a pas tué Mohamed A-Dura" et votre Metula News Agency. Hors ces trois personnes, physique et morales, nul ne détient les éléments de l'investigation permettant de parvenir à une quelconque conclusion rationnelle dans la Controverse. Or, d'après ce que j'en sais, aucun de nous n'a été invité à présenter ses preuves par les services de Donnedieu de Vabres.     

 

En l'espèce, nous pouvons nous permettre d'être encore plus précis : nous avons maintes fois tenté, par toutes les voies possibles, de communiquer à France 2 les moyens matériels de vérifier notre conclusion mais ' même lorsque nous offrions de procéder à notre démonstration à l'abri du regard public ' les dirigeants de la chaîne publique ont refusé de consulter nos preuves. Olivier Mazerolle, alors chef de l'information, m'ayant personnellement expliqué "qu'il n'en avait rien à f....e".

 

Difficile en tous cas de concilier le manque absolu de curiosité, l'absence voulue de dialogue, le non accès au dossier avec l'affirmation péremptoire proposée dans la réponse du ministre au député Roland Blum. On devrait parler d'une réponse de jean-foutre !

 

Le même détachement de la réalité s'applique à l'affirmation de Donnedieu selon laquelle : "Il convient d'indiquer qu'un certain nombre de précisions en réponse ont, d'ores et déjà, été fournies par France 2 au cours d'une conférence de presse organisée le 18 novembre 2004". Le ministre choisit d'appeler conférence de presse une réunion d'information sur convocations nominales réunie par Chabot à cette date. Ce fut l'occasion pour FR2 de présenter aux medias communautaires juifs les images des soi-disant cicatrices de balles sur le corps du père Jamal A-Dura, blessé par neuf projectiles à haute vélocité  (et encore en vie !) selon le scénario de la mise en scène. Et France 2 n'avait rien trouvé de mieux, s'auto-déconsidérant définitivement dans la recherche de la vérité, que de faire filmer lesdites cicatrices par le cameraman Talal Abou-Rahma, qui venait de se faire coincer, le vendredi 22 octobre précédant, en flagrant délit de faux témoignage judiciarisé et de tournage de mises en scènes victimaires de Palestiniens par le trio de grands journalistes français Jeambar, Leconte et Rosenzweig. [Lire : L'affaire A-Dura : Conclusion dramatique].

 

C'est l'AFP qui, dans une dépêche de l'époque [lire], qualifiait de "réunion d'information" la lying party de Chabot et précisait : "Les invités à cette "réunion" étaient soigneusement filtrés à l'entrée de l'immeuble de France Télévisions, afin, selon Arlette Chabot, que les accusateurs de la chaîne, notamment l'agence Metula News Agency (Mena), ne soient pas présents". Lire également, à propos de la même réunion d'information l'article d'Ilan Tsadik "Grand pays démocratique désorienté recherche un Emile Zola d'urgence pour sauver ses libertés fondamentales" ; vous y apprendrez comment une consoeur journaliste, juive et française, Véronique Chemla, s'est vue en cette occasion traitée de révisionniste par Chabot et menacée de procès, parce qu'elle lui demandait comment il se faisait que FR2 présentait des images du "genou éclaté" de Jamal A-Dura à l'hôpital, alors que sur une autre image, prise au carrefour de Nétzarim après la "fusillade" par le même Abou-Rahma, le jean du "blessé", en plan rapproché, n'était même pas froissé au niveau du genou.

 

Voici donc dans quelles circonstances et lors de quelle non-conférence de presse, France 2 n'avait soumis aucune forme de précision relative aux accusations de diffusion planétaire d'une imposture,  pyromanie de guerre, incitation à la haine raciale et dissimulation de preuves, que nous portions contre France Télévisions et que nous affirmons toujours, sur la base des dizaines de preuves irréfutables et accessibles que nous affirmons détenir.

 

Décidément,les ministres chiraquiens et les journalistes de la Ména ne possèdent en commun ni le respect des mots de la langue française, ni celui des personnes, et de plus, ils ont une idée inconciliable des conditions de transparence médiatique dans lesquelles une société peut évoluer en confiance.

 

Quatrième affirmation du ministre, quatrième mensonge : "ce dossier faisant actuellement l'objet d'une procédure judiciaire, à la suite de plaintes déposées pour diffamation par France 2 et le journaliste de cette chaîne, M. Charles Enderlin, il convient d'attendre la décision du tribunal de grande instance de Paris, saisi de cette affaire."

 

Offrant de témoigner volontairement, soit sans avoir été convoqué pour le faire, j'ai été entendu par la police parisienne au sujet des plaintes contre X déposées par France 2 et Charles Enderlin. Durant cette procédure, l'inspecteur m'a lu les textes de notre cru qui seraient constitutifs de diffamation. Ma connaissance du dossier me permet de démentir les propos du ministre : la procédure engagée par le journaliste et la chaîne qui l'emploie ne permettra en aucun cas à la justice de trancher sur la Controverse de Nétzarim. Ce, pour la raison que les avoués de FR2 et d'Enderlin ont soigneusement choisi des textes secondaires, sans rapport direct avec notre accusation d'imposture médiatique ; ainsi, même si un tribunal se saisissait de la plainte en question, le débat juridique portant sur la question de savoir s'il y a eu diffamation ou pas ne nous permettrait pas de dévoiler nos preuves quant à la mise en scène de l'assassinat de Mohamed A-Dura. En clair, France 2 a lancé une procédure de diffamation qui ne peut en aucun cas aboutir à trancher judiciairement la Controverse.

 

Contrairement aux affirmations de Renaud Donnedieu de Vabres, ce "dossier" ' celui faisant état de nos accusations et servant de fondation à la question écrite de Me Blum ' ne fait l'objet d'aucune procédure judiciaire en France et partant, Roland Blum pourrait attendre jusqu'à l'avènement du messie, en suivant la proposition du ministre chiraquien, pour savoir, par une décision de la justice de son pays, si le reportage de FR2 affirmant qu'un jeune palestinien a été assassiné et que ce sont les soldats israéliens qui l'ont tué procède d'une information ou bien d'une fiction.

 

Ce sont donc des réponses de dupe que le ministre survivant du cabinet Raffarin de la Communication et de la Culture a fait à son pair, qui, de surcroît et pourtant, appartient à la même formation politique que lui. Les avocats de France 2, quant à eux, ont joué le sacrifice du fou dans cette affaire de plainte pour diffamation contre X, dans la mesure où ils ont déclenché une procédure burlesque, dans laquelle leurs clients n'ont rien à gagner mais qui les tient, temporairement, à l'abri du vrai procès qui les menace. Sacrifice habile, puisqu'il a permis, au moins pendant un temps, de claironner à tous vents que FR2 assignait la Ména, puis au ministre de la Culture d'exploiter à nouveau le même argument pour dérouter son camarade trop curieux. Les lecteurs comprendront que si FR2 ou Enderlin pensaient vraiment que nous les diffamons, ils entameraient contre nous une procédure basée sur ce dont nous les accusons effectivement. Cet article, par exemple, leur laisse à cet égard l'embarras du choix'

 

Reste que la requête de Serge Farnel auprès de la Cour européenne des droits de l'homme est autrement plus tangible judiciairement que les manœuvres dilatoires de la chaîne publique fauteuse d'Intifada et du régime politique qui la soutient ou l'instrumente. Les citoyens français pouvaient s'attendre à une réponse d'une autre tenue de la part de leurs gouvernants, à percer l'abcès de Nétzarim, qui va vers l'infection généralisée sans qu'il soit désormais raisonnable d'espérer qu'il se résorbe spontanément.

 

La France est déjà montrée du doigt dans les pays civilisés pour son traitement de l'imposture de Nétzarim ; il ne manque plus maintenant qu'elle soit condamnée à Strasbourg et ailleurs pour les mêmes motifs. Il est vrai que si ses medias se montrent aussi prestes à relayer les futures décisions de justice qui barreront la route au racisme, qu'ils l'ont été en ne mentionnant pas la décision de la cour d'appel de Versailles, concluant que Le Monde s'était rendu coupable de diffamation raciste, la plupart des Français continueront d'ignorer la façon indigne dont ses responsables gèrent l'antisémitisme. A prendre les gens que l'on gouverne pour des imbéciles, on va au devant de déconvenues électorales comme le non à la constitution européenne. C'est ainsi cependant que se prépare l'alternance des hommes de pouvoir'

 

 



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