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Un colloque franco-israélien « Guerre, Collaboration, Résistance » se tiendra à Tel-Aviv la semaine prochaine,
service de Presse de l’ambassade de France en Israël - Yediot Aharonot
Article mis en ligne le 14 mai 2005

Le correspondant du Yediot Aharonot à Paris, Séfi Hendler, publie une interview de avec l’historien français Jean-Pierre Azéma, spécialiste de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, qui vient participer en Israël à un colloque sur le Régime de Vichy, intitulé « Guerre, Collaboration, Résistance - Un demi siècle d’historiographie française ».

J.P. Azéma arrivera en Israël la semaine prochaine, pour une mission difficile : il va tenter de jeter la lumière sur une période sombre de l’Histoire de son pays - et justement devant un public israélien, à l’Université de Tel-Aviv. Il sait parfaitement, selon S. Hendler, que pour les Israéliens, le terme « Vichy » est un nom de code pour un comportement national honteux : l’époque où un pays qui était un des chefs de file de la démocratie a collaboré avec une des pires dictatures.

L’historien rappelle les raisons qui ont fait choisir Vichy comme « capitale » provisoire de l’Etat Français, plutot que Lyon, Marseille ou Toulouse. Il évoque le choix du maréchal Pétain, « chef militaire glorieux » de la Première Guerre mondiale qui fut la clef-de-voûte de ce régime. Pétain, malgré ses 84 ans, bénéficiait de l’admiration de tous les Français, y compris les Juifs au début !

Pendant longtemps, l’histoire de cette période est restée cachée ou masquée aux Français, notamment parce que l’accès aux archives était barré, rappelle le quotidien.

L’historien américain Robert Paxton publia dans les années 60 son livre « La France de Vichy » en puisant dans les archives allemandes accessibles, et leva le voile sur l’ampleur de la collaboration avec l’occupant. Par ailleurs, les présidents français successifs maintinrent le silence sur Vichy : le général de Gaulle, parce qu’il jugeait qu’il était « le seul représentant authentique de la France », les autres étant des « traîtres » ; V. Giscard d’Estaing, qui eut un ministre du Budget qui avait été collaborationiste, Maurice Papon ; François Mitterrand, dont la conduite personnelle était complexe, parce qu’il avait été durant la guerre un « vychisto-résistant », un homme qui avait servi et admiré Pétain d’abord, avant de passer dans la Résistance fin 1943. Tout ces hommes ont refusé de reconnaître la responsabilité de la France dans la tragédie de l’Occupation, notamment celle des Juifs. Et c’est le président Jacques Chirac, qui était encore enfant sous l’Occupation, qui tourna complètement la page en reconnaissant pour la première fois la responsabilité de la France dans les crimes de cette époque. Mais déjà Mitterrand avait ordonné l’ouverture des archives dans les années 80, et coopéré avec la rédaction de sa propre biographie.

J.P. Azéma précise que la tenue en Israël du colloque sur Vichy est une initiative personnelle de l’actuel ambassadeur de France en Israël, Gérard Arraud, et il la juge « excellente », parce qu’elle participe de l’effort pour promouvoir la compréhension entre les opinions publiques des deux pays. Le colloque se tiendra à l’Université de Tel-Aviv à partir du 17 mai, et l’objectif principal sera d’expliquer pourquoi la période la « collaboration » a été cachée aux historiens et au grand public français.



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