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Avec la plus grande prudence…
Par Guy Millière © Metula News Agency
Article mis en ligne le 19 février 2005

Sous de nombreux aspects, la situation au Proche-Orient n’a pas été, depuis longtemps, aussi favorable à un règlement des conflits.

La stratégie des dirigeants de l’OLP et de l’Autorité Palestinienne, au cours des quatre années écoulées, s’est soldée par un échec sans appel : au lieu de conduire la société israélienne au désespoir et de la détruire, la campagne d’attentats terroristes de la seconde Intifada a, certes, laissé Israël meurtri, mais debout, et a conduit non pas à une internationalisation du conflit ou à des pressions croissantes sur Israël, mais à des frappes ciblées contre les chefs terroristes, à des contrôles de sécurité remarquablement efficaces et à la construction de la barrière de sécurité, qui, même inachevée, a déjà fait ses preuves,.

Si Israël est debout, bien que meurtri, les arabes de Cisjordanie et de Gaza, quant à eux, sont dans la misère, la frustration et l’impasse. Mahmoud Abbas n’a pas d’autre choix que de négocier et de faire des gestes de bonne volonté apparente. Les dictateurs et autocrates arabes de la région sont eux-mêmes profondément déstabilisés par les suites de la chute de Saddam Hussein en Irak et par la politique étrangère américaine dans la région, résumée dans l’Initiative pour le Grand Moyen-Orient de l’administration Bush.

Sous d’autres aspects, tout aussi nombreux, la situation n’a jamais été aussi dangereuse. Les terroristes palestiniens les plus fanatiques n’ont pas désarmé et ne se laisseront pas faire sans combattre. Ils n’ont pas non plus l’intention de rentrer dans le rang et de s’intégrer à un processus politique : le fanatisme est leur raison d’être, et, sans lui, ils disparaissent. Ils parlent de trêve parce qu’elle est compatible avec l’islam militant mais ils ne parlent pas de paix. La question à se poser est de savoir à quel degré Mahmoud Abbas est un modéré. Les avis divergent sur ce plan. Je suis, quant à moi, extrêmement sceptique. Comme mon ami David Horowitz, j’ai connu le marxisme-léninisme et ses ruses. Je suis revenu , rempli de vigilance, de mes voyages de l’autre côté du miroir.

Tant que les terroristes seront armés, tant que des mouvements tels que le Djihad Islamique, le Hamas, les brigades des martyrs d’Al-Aqsa existeront et n’auront pas été réduits à néant, je douterai si fort que j’irai jusqu’à dire qu’aucune avancée ni aucune concession ne sont possibles, qui ne soient suicidaires. Pour me convaincre, ne serait-ce qu’un tout petit peu, j’attends de Mahmoud Abbas bien plus qu’une poignée de main, bien plus qu’une trêve et bien davantage que la très récente interruption des programmes d’incitation à la haine déversés par les « médias palestiniens ». J’attends non seulement l’éradication concrète du terrorisme, mais aussi, par exemple, des paroles d’excuses et de repentance : Mahmoud Abbas est l’auteur d’une thèse de doctorat négationniste qu’Adolf Hitler n’aurait pas reniée, et tous les sourires du monde ne pourront effacer cette trace dégoûtante et indélébile sur son curriculum vitae.

Par ailleurs, le régime syrien, se sachant menacé, choisit de ne pas rentrer dans le rang ni de faire le dos rond. Il continue à abriter des terroristes, dont certains téléguident les actions menées contre le rétablissement de la décence en Irak. Il n’hésite pas à assassiner ceux qui le dérangent (l’attentat contre Rafik Hariri porte la signature claire de la famille Assad et du régime en place à Damas). Il se rapproche davantage encore du régime des mollahs en place à Téhéran, qui finance et arme le Hezbollah, et qui, depuis le Liban, a de plus en plus d’influence chez les palestiniens les plus fanatiques. Le régime des mollahs fait tout, comme on le sait, pour se cloîtrer à l’abri de bombes atomiques.

La situation en Egypte est explosive : l’alternative à la dictature de Moubarak est une prise de pouvoir par les islamistes, face auxquels le président égyptien lâche régulièrement du lest, laissant antisémitisme et antisionisme radical se disséminer par radio et télévision interposées. La situation en Arabie saoudite est plus explosive encore et l’alternative à l’autocratie des Saoud serait une prise de pouvoir par des islamistes plus virulents que ceux susceptibles de prendre le pouvoir en Egypte.

Dans cette conjoncture globale, où la situation semble tenir en équilibre sur le fil du rasoir, la meilleure attitude est de rester ferme et de ne rien céder. La démocratie, les droits de l’être humain, la liberté d’information, le droit à la propriété sont les conditions fondamentales et uniques susceptibles de mener à la paix et elles ne sont pas négociables. Ce n’est pas à Israël, à l’Occident, aux sociétés ouvertes de faire des concessions, mais à leurs adversaires d’avancer. A mes yeux, Ariel Sharon va déjà trop loin. Peut-être veut-il renforcer Abbas en montrant que celui-ci peut obtenir des résultats, mais relâcher des criminels sans que le mot paix n’ait été prononcé et sans que les terroristes actifs n’aient été mis hors d’état de nuire, me semble excessif et dangereux. L’évacuation des implantations de Gaza, dans les conditions actuelles, et pour les mêmes raisons, ne me paraît pas davantage justifiée.

La paix ne pourra venir que d’une éducation à la paix des populations arabes actuellement fanatisées, ainsi que de l’instauration plus large dans le monde arabe et musulman de la démocratie, du respect des droits, de la liberté de parole et de la liberté d’entreprendre. Ce n’est rien moins qu’une révolution culturelle globale qui sera nécessaire. Je sais que l’administration Bush souhaite cette révolution culturelle et fera tout pour qu’elle survienne. Je sais aussi que la plupart des pays de l’Union Européenne feront, au contraire, tout pour qu’elle ne survienne pas. La France et l’Allemagne sont, aujourd’hui plus que jamais, les ennemis occidentaux de cette révolution : la chute de Saddam a été une défaite pour elles. La chute d’Assad et la déstabilisation des mollahs à Téhéran seraient pour elles de nouveaux échecs, indispensables néanmoins pour que les dangers s’éloignent. Il est impératif que les régimes d’Assad à Damas et des mollahs à Téhéran ne survivent pas indemnes à l’année en cours. Les Etats-Unis et Israël feront tout pour qu’il en soit ainsi. La France et l’Allemagne feront tout, bien sûr, pour qu’il n’en soit pas ainsi. Il est à souhaiter que les Etats-Unis et Israël obtiennent gain de cause, si l’on veut éviter le pire. Quant aux capacités de nuisance et de suicide du couple franco-allemand : la priorité, aujourd’hui, est de réduire cette tendance



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