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Chronique de Michaël Bar-Zvi - Yod Gimel Hechvan 5772 - 10 novembre 2011
Article mis en ligne le 10 novembre 2011

Boker Tov amis auditeurs de Radio J, en tant que professeur de philosophie il m’est souvent arrivé d’enseigner ce que l’on a coutume d’appeler le paradoxe du menteur, dont le syllogisme est simple : tous les crétois sont menteurs, Socrate est crétois, donc Socrate est un menteur. Mais le paradoxe est plus complexe car si cette phrase est dite par un menteur ou un crétois, puisque c’est la même chose, elle devient fausse, d’autant que Socrate a pu mentir aussi sur le fait qu’il est crétois, puisqu’il est crétois, ou peut-être pas d’ailleurs selon la même logique.

Autrement dit, ce paradoxe nous ramène à la question suivante : un menteur qui parle à un autre menteur pour lui dire qu’un tiers est un menteur dit-il la vérité ?

Pour illustrer cette description théorique de la relation entre être et paraître, permettez-moi de vous donner un petit exemple dans l’actualité récente. Il y a moins de deux semaines, le président de la République française a promis au président des Etats-Unis de s’abstenir lors du vote sur l’admission de la Palestine à l’Unesco, on connait la suite.

Dans un fameux discours prononcé au Caire, peu de temps après son investiture, le président américain s’est engagé à bâtir un rempart contre la montée du fondamentalisme musulman dans la région, on connait la suite.

Cela dit lorsque Nicolas Sarkozy dit à Obama qui renchérit, que Netanyahou est un menteur, je me pose plusieurs questions. Est-ce qu’il parle en tant qu’expert du mensonge, auquel cas il s’agit alors d’un compliment ? Ou bien s’agit-il d’un nouveau dérapage dont il a pris l’habitude de nous ravir depuis quelques années, et dans ce cas c’est encore plus flatteur car le premier ministre israélien se retrouve aux côtés d’Angela Merkel et David Cameron qui ont eu droit eux aussi à leur petite phrase méchante.

Mais je crains fort que cette confidence à Obama soit le révélateur d’une attitude paternaliste de mépris non pas à l’égard d’un dirigeant élu démocratiquement, dont on peut aimer ou pas la politique ou la personnalité, mais envers l’Etat d’Israël, qui n’en déplaise à l’Elysée et à la Maison Blanche, n’est pas une république de bananes.

Un pays, dont le ministre des finances, un certain Benjamin Netanyahou, a effectué avec souplesse une réforme des retraites, il y a plus de dix ans. Un pays dont le taux de chômage ne dépasse guère les 5%. Un pays qui n’est pas surendetté et dont la balance commerciale est excédentaire. Un pays, où tout n’est pas parfait non plus, bien sûr. 

Toutefois le plus grave ce n’est peut-être pas les propos de Nicolas Sarkozy dont l’influence politique au Proche-Orient est encore plus basse que sa cote dans les sondages, mais celle de Barack Obama, qui semble souffrir au quotidien de notre premier ministre et à qui je ne peux que conseiller une excellente convalescence à partir de novembre 2012.

Il faudra un jour que messieurs « les grands de ce monde » comprennent que la politique d’Israël a pour but de défendre ses intérêts et non de leur plaire. Golda Meïr avait, en son temps, résumé cela par une formule encore pertinente : « désolée mais je préfère reproches aux condoléances »



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