En Israël on a choisi hier de ne par réagir officiellement au rapport de l’AIEA, pour ne pas donner l’impression qu’Israël veut mener la lutte internationale contre Téhéran et pour laisser les pays du monde agir contre les Iraniens. Reste que le monde était hier loin de réagir avec véhémence au rapport.

La réaction officielle américaine était hier prudente et laconique : « Nous venons de recevoir le rapport et nous allons l’étudier. Pour l’heure, nous ne sommes pas prêts à évoquer les mesures qui suivront », a déclaré la porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland.

Un haut responsable américain a lui affirmé que les Etats-Unis pourraient, suite au rapport, imposer de nouvelles sanctions à l’Iran, probablement contre des banques commerciales et des entreprises nationales. Mais à ce stade, il est peu probable que Washington prenne des mesures contre le secteur du pétrole et du gaz ou contre la banque centrale iranienne. « Les sanctions actuelles sont étendues. Il ne reste plus grand-chose à part le marché du pétrole et du gaz, et vous savez à quel point c’est un sujet sensible. Je ne pense pas que nous en soyons là », a déclaré ce haut responsable qui a écarté aussi d’éventuelles sanctions contre la banque centrale iranienne, affirmant qu’elles ne sont « pas à l’ordre du jour ».

La Russie a elle réagi avec fermeté, mais pour s’en prendre au moment qui a été choisi pour la publication du rapport : « La Russie est très déçue du fait que ce rapport soit une nouvelle source de tension qui s’ajoute aux problèmes qui concernent le programme nucléaire iranien », a déclaré un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères. Selon lui, la publication du rapport met en péril les tentatives de dialogue entre les grandes puissances et Téhéran et « certains essaieront maintenant, avec ce rapport, de présenter l’Iran sous un angle on ne peut plus négatif. Il y en a qui sont adeptes du principe « Plus ça va mal, mieux c’est ». Nous ne pouvons soutenir cette logique qui vise a sciemment détruire les efforts diplomatiques ».

En Israël, on a bien sûr réagi avec bien plus de vigueur : « Du point de vue de la communauté internationale, le rapport de l’AIEA signifie « maintenant ou jamais ». Si après un tel rapport et les progrès accomplis par les Iraniens, le monde n’impose pas les sanctions les plus dures qui soient, que faudra-t-il qu’il se passe encore ? », a déclaré hier un haut responsable politique israélien.

Le bureau du Premier ministre a donné l’ordre aux ministres de ne pas s’exprimer à ce sujet et il a été convenu que seul le cabinet du Premier ministre publierait un communiqué. Mais pour l’heure, aucun communiqué n’a été publié.

En Israël on estime que ce rapport de l’AIEA créé un bref créneau durant lequel le monde pourrait stopper l’Iran grâce à des sanctions « paralysantes », mais qu’il est peu probable que ces sanctions soient suffisamment sévères car on sait d’ores et déjà que la Russie et la Chine feront tout pour les modérer.