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Le printemps libyen chasse un Juifs libyen qui veut rouvrir sa synagogue. Qu’en dit Nicolas Sarkozy ?
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 10 octobre 2011

En matière d’aveuglement concernant le monde arabe la France fait très fort et prend des vessies pour des lanternes, encensant un « printemps arabe » qui se hâte vers un hiver quasi sibérien...Il y a eu auparavant la Syrie, il y a aujourd’hui la Libye où un Juif libyen, ayant aidé la « Révolution » vient d’être chassé pour avoir voulu rouvrir sa synagogue à la veille de Kippour...
lire aussi : « Il n’y a pas de place pour les Juifs en Libye » (Israel-chronique)

Une maladie française : voir le monde arabe avec des lunettes roses

L’aveuglement de la France concernant la Libye est tel que, par la bouche de son Président à l’ONU, le 20 septembre 2011 elle avertissait Israël à mots pas si couverts que ça de ne pas venir « empoisonner la construction de la démocratie dans les pays musulmans » à cause de son « immobilisme ». La France qui s’est enorgueillie d’avoir contribué au renversement du dictateur libyen Kadaffi, reçu pourtant royalement à Paris auparavant. Mais il avait bien fallu le remercier pour avoir fini par libérer les infirmières bulgares prises en otage, menacées de mort et torturées par son pays. Dès lors, le recevoir ainsi se comprenait. Mais cette aide de la France pour contribuer à le renverser a-t-elle vraiment été assortie de demandes précises et suffisantes quant à un minimum de démocratie ?

Et que dit le Président de la République de la tournure que prend ce « printemps arabe » à la libyenne ? En effet, la manière dont est traité aujourd’hui un homme, David Gerbi, en dit long sur ce « printemps »....Car une chose n’a guère changé en Libye : la haine des Juifs. Ce Juif libyen fut contraint de quitter son pays une première fois en 1967, dans le cadre de l’exode forcé des Juifs des pays arabes quand Kadaffi expulsa la communauté juive – il faut voir à ce sujet le documentaire de Pierre Rehov, « les Réfugiés du silence » – Le Jerusalem Post a suivi le parcours exemplaire de ce psychanalyste juif devenu italien, revenu en Libye pour participer à sa Révolution, rejoignant le Conseil Révolutionnaire, et aidant en soignant dans l’hôpital de Benghazi. Lorsqu’il a voulu nettoyer la synagogue de Tripoli, laissée dans un état lamentable et fermée, pour la rouvrir et y prier à la veille de Yom Kippour, une foule menaçante l’a contraint à en partir. Il a été ensuite poursuivi jusque dans son hôtel par des manifestants proclament clairement qu’il n’y a pas de place pour les Juifs dans la Libye d’aujourd’hui. Ni de place pour le « Sionisme »....

Il est vrai que des ministres appartenant au Conseil National libyen l’y ont rejoint. Mais ils ont été impuissants, tout comme l’ont été les autorités italiennes et David Gerbi a dû être évacué et ramené en Italie dans un avion militaire. Le pire semble avoir été évité lorsque ces officiels libyens ont averti que tout dérapage pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour le pays...

Bon prince, David Gerbi a rendu « 42 ans de mensonges de Khadaffi responsables » de l’attitude de toute une génération, affirmant que les personnes plus âgées se souviennent avec sympathie de leurs voisins juifs et de 2.300 ans de coexistence...Mais le fait est là, il a dû fuir son pays pour la seconde fois...

L’antisémitisme, une maladie arabe majeure et qui n’est pas encore guérie

L’ambassadeur d’Italie l’a fortement encouragé à rejoindre Rome pour ne pas renforcer les islamistes libyens, a-t-il expliqué...Quoi qu’il en soit, la coloration antisémite de la Libye d’aujourd’hui est indéniable...Les pays arabes sont bel et bien Judenrein dans leur quasi totalité. Et l’évacuation in extremis de personnel israélien de l’ambassade d’Israël au Caire est également édifiante. D’aucuns abonderont dans le sens de la pensée présidentielle en répondant qu’ il s’était agi là d’Israéliens...comme si cela devenait acceptable, ce qui, bien évidemment ne l’est pas et n’est pas digne d’un pays civilisé. Là encore on voit la très nette coloration antisémite de ce « printemps » là, car, au-delà de cet incident violent, il ne reste plus de Juifs en Égypte. Ou s’il en reste ils ne sont plus qu’une toute petite poignée, vivant dans l’incertitude...Et le Dr Garbi, dont la vie a été menacée, ne faisait rien de « sioniste » en voulant prier dans une synagogue...

Alors, comme le disait le Chef de l’État à New York, seraient-ce « des conflits qui durent depuis soixante ans, [qui ] viennent empoisonner la construction de la démocratie dans les pays musulmans » ? Ajoutant : « non seulement, la rue arabe nous donne une obligation d’agir, mais elle condamnerait toute forme d’immobilisme. » La « rue arabe, » on voit bien quelle est l’une des maladies dont elle souffre...elle a pour nom l’antisémitisme. Alors, vouloir se plier à ses oukases semble bien hasardeux...

Comment être assez fou pour imaginer que si Israël venait à disparaître le monde arabe deviendrait une belle démocratie ?

Le Président croit-il vraiment que si Israël se repliait dans « les frontières de 67, » et, pourquoi pas, levait le blocus maritime sur la Bande de Gaza, base terroriste iranienne, la démocratie fleurirait alors, fleurant bon le jasmin, dans tous les pays arabes ? Voire si Israël disparaissait pour de bon, comme ces conditions y mèneraient ? Est-il désinformé ou naïf à ce point ?

D’autant que cela fait écho à son aveuglement précédent concernant une Syrie dont le dictateur était fêté à Paris dans l’espoir vain et absurde de le rendre démocrate. Sans parler des fonds versés abondamment à ce gouvernement dictatorial. On se souvient qu’un rapport parlementaire, produit sous l’égide d’Elisabeth Guigou qui ne pouvait s’empêcher de montrer son mépris d’Israël en le présentant, demandait que plus encore soit fait pour épauler ce dictateur dont on voit aujourd’hui le visage scélérat. On ne compte plus les morts syriens que tue le régime d’El-Assad....Comment prétendre que ce qui se passe actuellement en Syrie a quoi que ce soit à voir avec « un conflit qui dure depuis soixante ans » ? Pas plus que dans d’autres pays arabes où le feu continue à couver...

Et que font les forts-à-bras pour mettre un terme au bain de sang syrien ? Pas grand chose car les protecteurs chinois et russe de ce régime sanglant et sanguinaire veillent au grain.

Convenons qu'il est bien plus facile de faire pression sur un Premier ministre israélien élu démocratiquement pour qu'Israël accepte des « frontières de 67.... » qui seraient suicidaires pour l’État hébreu qui, selon des propos attribués à Nicolas Sarkozy, ne le serait pas...



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