Selon une dépêche diffusée par Guysen.Israël.News, l’ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud, aurait protesté contre les critiques incessantes dont son pays fait l’objet en Israël.

Cette âme sensible aurait déclaré que ’’les Israéliens souffrent d’une névrose, d’un véritable désordre mental qui les rend anti-français’’ et aurait ajouté qu’en France ’’on ne déteste pas Israël’’.

Certes, le terme de détestation est certainement excessif.

Mais, malheureusement, si notre ambassadeur en Israël prenait le temps d’écouter certaines émissions radio et de suivre bon nombre de programmes de télévision, surtout celles et ceux produits par des organismes d’Etat, il se rendrait compte que l’image d’Israël est effectivement, souvent, systématiquement « noircie ».

Au risque d’être accusé de paranoïa, et sans pour autant parler de complot, il nous semble qu’il est difficile de ne pas ressentir un malaise certain devant un courant foncièrement anti-israélien, largement développé dans les médias.

D’ailleurs certains sondages d’opinion révèlent les effets que cette orientation, pour ne pas parler de matraquage, produit sur la population française.

Il faut bien constater que rares sont les informations diffusées, y compris dans la presse écrite, donnant une image objective d’Israël.

Pour prendre un seul exemple, il est frappant de constater que certains journaux, peu suspects de parti pris anti-israélien, n’hésitent pas à faire certains amalgames partiaux.

Ainsi, l’image du Premier ministre israélien est présentée, presque systématiquement, de façon négative.

Au lieu de saluer l’obstination positive d’Ariel Sharon à vouloir s’engager sur la voie de la paix, on s’ingénie à insister sur les difficultés qu’il rencontre, effectivement, pour trouver, sans procéder à des élections anticipées, une base parlementaire pour son projet de désengagement.

On appréhende ce que l’on pourrait appeler les « gorges chaudes » que certains journalistes risquent de faire, s’ils reprennent cette autre information diffusée également par Guysen.Israël.News, selon laquelle Ariel Sharon a déclaré devant la Knesset que « les soldats israéliens sont les plus moraux du monde…. ».

Et, pourtant, peut-on citer d’autres exemples dans le monde où les responsables militaires n’hésitent pas à engager, rapidement, dès que l’information leur parvient, une enquête, assortie de la mesure provisoire de suspension de fonctions, lorsque des comportements inadmissibles sont imputables à des soldats, voire et surtout à des officiers ?

Y a-t-il un autre exemple dans le monde d’un pays, dans lequel, même si les chiffres sont évidemment contestés par des organisations « droit de l’hommistes » peu portées à l’impartialité, on reconnaît que depuis le 1er janvier 2004, l’armée a effectivement pu tuer 29 civils innocents sur 148 tués, les autres étant « armés » (y compris avec des cocktails Molotov ou des pierres) ?

Ariel Sharon en délivrant ce « satisfecit » aux militaires israéliens ne pouvait pas manquer d’insister sur le fait qu’ils mènent « un combat difficile face aux assassins les plus méprisables ».

N’est-ce pas méprisable de mettre au premier plan des enfants, lançant des cailloux qui peuvent d’ailleurs tuer, cependant qu’à l’arrière les tueurs manoeuvrent à leur aise ?

Et lorsque les terroristes se cachent parmi des civils, il est évident que des « dégâts collatéraux » sont inévitables.

On chercherait vainement ce genre de réflexions dans les grands médias français.
Alors, Monsieur l’Ambassadeur, ne jouez pas les « vierges effarouchées »….
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• David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international