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L’Agitprop à l’ONU
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 30 novembre 2004
dernière modification le 29 novembre 2004

Il y a quelques semaines, nous nous interrogions sur l’utilisation faite par les Nations Unies de ses crédits (v. notre Point de vue du 11 septembre 21004).

Nous évoquions, à cette occasion, les activités du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Aujourd’hui, nous nous permettons de revenir sur la dernière initiative prise par ce Comité - événement qui - heureusement - a dû échapper à la plupart des internautes assidus de ce site - et pas seulement à eux.

Un communiqué de presse de l’ONU du 29 novembre 2004, sous le titre « Première journée de solidarité aux Palestiniens après la disparition de Yasser Arafat » nous apprend, en effet, que ce jour sera commémorée « solennellement » à l’ONU, la « Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien » instituée en 1997 par l’Assemblée générale.

Le communiqué souligne le « contexte particulier marqué par la récente disparition de leur (sic) leader historique ».

Et si l’on se demande ce que feront les principales personnalités de l’Organisation mopndiale ce jour, il suffit de savoir que, notamment, le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan (dont la défense de la probité de son fils ne semble pas accaparer son temps…) et le Président du Conseil de sécurité, qui est jusqu’à la fin du mois, l’ambassadeur américain, participeront à la séance solennelle que tiendra ledit Comité.

Mais, d’autres « manifestations » sont également prévues au Siège de l’ONU à New York dont la projection, dans l’auditorium de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld, de deux films intitulés « In the Name of Security » [Au nom de la sécurité] et « The Wall » [Le Mur].

Le Comité des droits du peuple palestinien, en coopération avec la Mission d’observation permanente de la Palestine auprès de l’ONU inaugurera, également, une exposition intitulée « Steadfast in Palestine » [Inébranlable en Palestine], qui demeurera dans le hall du bâtiment de l’Assemblée générale jusqu’au 10 décembre (notons au passage que cette date marquera le 56ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme…).

Bien évidemment, ce communiqué est l’occasion de rappeler l’ « hommage » rendu au « leader historique » par l’Assemblée générale et le Secrétaire général - toujours le même , qui, pour sa part, « s’engageait à cette occasion à poursuivre avec la communauté internationale sa vision d’un Etat palestinien souverain, démocratique, viable et contigu tout en engageant le peuple palestinien à se préparer à un règlement pacifique pour le bien des générations à venir ».

Il est vrai que l’on peut difficilement reprocher cet excès d’honneur fait, aux Nations Unies, à l’ancien chef terroriste lorsqu’on se rappelle les honneurs (militaires et autres) rendus, en France, par le Président de la République et le Premier ministre français.

Mais « comparaison n’est pas raison »….

S’il est vrai que nous pensons que la disparition de Yasser Arafat permet, effectivement, théoriquement, d’entrevoir une autre approche de la paix de la part des nouveaux dirigeants palestiniens (transitoires ou à venir), nous ne pensons pas que la projection des deux films annoncés soit, notamment, de nature à placer les prochaines négociations sous des auspices sereines.

A moins que - mais il ne faut pas rêver - que les réalisateurs de ces films aient eu connaissance du nouveau tracé de la « barrière », nouveau tracé mis au point par le gouvernement israélien, à la suite, notamment, d’un jugement de la Cour suprême israélienne, dont nous avons fait état ici même (v. notre Point de vue du 4 juillet 2004).


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit


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