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Entretien d’Alain Juppé avec Shaul Mofaz, président de la commission des affaires étrangères de la Knesset
Point de presse du porte-parole du Quai d’Orsay ...

La France a déjà eu plusieurs fois l’occasion de s’exprimer sur les projets de nouvelle flottille à destination de Gaza. Il s’agit d’une mauvaise idée, qui ne peut une fois de plus, qu’attiser les tensions et créer une source de conflits.

Article mis en ligne le 29 juin 2011

Alain Juppé s’est entretenu ce matin au Quai d’Orsay avec une délégation de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset israélienne conduite par son président Shaul Mofaz. Cet entretien a été l’occasion d’aborder l’initiative française en faveur d’une relance des négociations directes de paix avant septembre, sur la base de paramètres clairs, équilibrés et faisant l’objet d’un large consensus au sein de la communauté internationale. Shaul Mofaz a accueilli très favorablement cette initiative.

Shaul Mofaz a remercié la France pour son engagement aux côtés du peuple israélien et de la famille de Gilad Shalit dans l’épreuve que représente cette détention de notre compatriote, au mépris de toutes les règles du droit humanitaire international.

Il a également permis d’aborder les questions régionales et notamment l’Iran.

Q - Pourquoi n’avez-vous pas parlé du franco-palestinien Salah Hamouri ?

R - Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler ici. Il n’y a pas lieu de faire un parallèle entre les deux situations. M. Hamouri a été jugé par la justice israélienne. Il est en prison. Nous sommes intervenus dans de nombreuses reprises auprès des autorités israéliennes en sa faveur. Je comprends qu’il doit être libéré en novembre prochain. M. Juppé lorsqu’il était en déplacement au Proche-Orient il y a quelques semaines avait rencontré sa mère.

En revanche, on ne sait pas où est Gilad Shalit, on n’a aucune nouvelle de lui, on n’a pas accès à lui. La Croix-Rouge en a fait la demande qui a été refusée. Toutes les règles du droit international dans son cas on été violées et ce, depuis 5 ans. Vous conviendrez qu’il s’agit d’une situation différente et oh combien dramatique.

Q - Qu’entendez-vous par « Shaul Mofaz a accueilli très favorablement cette initiative » ?

R - M. Mofaz a très bien compris que nous étions engagés, mobilisés pour une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, que nous considérons indispensable. M. Juppé a expliqué le dernier état de nos efforts avec la séquence qu’il a décrite dimanche sur RTL : une réunion du Quartet le 11 juillet, accord autour des paramètres notamment contenus dans le discours du président Obama, et notre proposition d’une conférence. Dans le même esprit, M. Barak avait donné lui aussi, la semaine dernière, un sentiment positif sur ce que nous proposions. Enfin, dernière étape en date : les conclusions du Conseil européen à Bruxelles la semaine dernière.

Q - Avez-vous abordé le sujet de la flottille ? Etes-vous en contact avec les autorités grecques à ce sujet ?

R - La France a déjà eu plusieurs fois l’occasion de s’exprimer sur les projets de nouvelle flottille à destination de Gaza. Il s’agit d’une mauvaise idée, qui ne peut une fois de plus, qu’attiser les tensions et créer une source de conflits.
Nous sommes à cet égard préoccupés par les informations faisant état d’un départ imminent de la flottille et de la participation possible de deux bateaux français à cette entreprise.

Les événements de l’année dernière ont en effet montré les risques de confrontation liés à ces initiatives. C’est pourquoi j’en appelle aujourd’hui solennellement à la responsabilité de chacun pour éviter qu’ils ne se reproduisent.

Le gouvernement français a d’ores et déjà pris ses responsabilités :

  • nous ne disposons certes pas des moyens juridiques pour empêcher un bateau de quitter un port français à destination de Gaza ou de l’arrêter en pleine mer s’il venait à tenter de briser le blocus ;
  • mais nous avons, depuis plusieurs semaines déjà et à l’instar de nombreux autres pays et du Secrétaire général des Nations unies, découragé publiquement ces entreprises et attiré l’attention de tous - et notamment de nos ressortissants - sur les risques qui y sont liés. Le site des « Conseils aux voyageurs » du ministère des Affaires étrangères et européennes a été actualisé en ce sens. Les services du ministère des Affaires étrangères et européennes ont également rencontré, à leur demande, les organisations françaises qui soutiennent cette initiative, et leur ont fait part de ces messages.

L’aide humanitaire à destination de Gaza doit donc transiter par voie terrestre, via les canaux existants mis en place par les autorités israéliennes. Pour autant, cet appel à la responsabilité ne change rien à notre position sur le blocus de Gaza et à notre demande d’un changement fondamental d’approche de la part des autorités israéliennes. Il est crucial qu’elles assurent le prompt acheminement de l’aide jusqu’à ses destinataires et qu’elles poursuivent leur politique d’allègement du blocus jusqu’à sa levée. Nous suivrons cela avec attention. Les projets de développement des Nations unies doivent également pouvoir être menés sans obstacle.

Enfin, je souhaite rappeler que la France est présente dans la Bande de Gaza, en soutien à la population civile. 30 % de notre aide bilatérale aux Palestiniens y est destinée. Nous y menons des projets de développement - comme la réhabilitation de l’hôpital Al-Quds, désormais achevée, ou encore la construction de la station d’épuration de Beit Lahya - ainsi qu’une coopération dans le domaine culturel à travers le centre culturel français.

Q - La réunion du Quartet se tiendra bien le 11 juillet ? A quel niveau ?

R - Ce n’est pas encore déterminé, la réunion se tient dans deux semaines.


Y
PROCESSUS DE PAIX AU PROCHE-ORIENT

Q - En septembre, les Palestiniens auront-ils le droit de demander une résolution au Conseil de sécurité pour la création de l’Etat palestinien. Pourquoi les Palestiniens sont-ils obligés de demander une autorisation pour créer leur état ?

R - Ce qui nous intéresse, c’est d’essayer d’avoir une action efficace, une action qui fasse bouger les choses. Devant un problème, il y a deux hypothèses. Soit on tente de trouver les solutions, soit on complique encore plus le problème.

La France cherche à trouver des solutions à ces problèmes. Nous avons toujours dit que si nous ne retrouvions dans cette situation en septembre à New York, à l’Assemblée générale d’abord, au Conseil de sécurité ensuite, sans qu’il y ait eu l’enclenchement d’une négociation entre Israéliens et Palestiniens, nous serons tous dans une situation extrêmement difficile.

La diplomatie est aussi un exercice de responsabilité. Chacun doit prendre ses responsabilités, à commencer par les Palestiniens mais tous les autres aussi. Nous devons tout faire pour ne pas nous retrouver collectivement dans une situation ingérable à New York au mois de septembre avec un blocage complet. Nous voulons que cela bouge.

Q - Hier, la délégation palestinienne a décidé de poser la question au mois de septembre aux Nations unies. C’est cela le problème.

R - Ce n’est pas un problème. Ils prennent leur décision. Une décision peut évoluer. Je crois qu’il est intéressant de rappeler ce qu’a dit M. Juppé : « Il y a un rendez-vous qui est fixé au mois de septembre à l’Assemblée générale des Nations unies pour le vote d’une résolution qui reconnaîtrait l’Etat palestinien. Je pense que si les choses se passent comme cela, brutalement, personne n’en tirera profit. Ni les israéliens qui seront un peu plus isolés, ni les Palestiniens parce que je ne suis pas sûr que le lendemain du vote de la résolution, la vie quotidienne des Palestiniens changera dans les territoires palestiniens ni les Américains, ni les Européens qui se diviseront d’où l’idée de la France qui est de favoriser la reprise des négociations ». Fin de citation, je ne peux pas dire mieux./.



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