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Obama explique — et ne fait qu’empirer
Par Alan M. Dershowitz - Jewish World Review | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
Article mis en ligne le 26 mai 2011

La déclaration du président américain lors d’une conférence de presse en Grande Bretagne révèle la faille sous-jacente à la pensée d’Obama sur le conflit. En donnant aux Palestiniens plus qu’ils n’ont demandé, il a rendu tout compromis impossible pour les Palestiniens.

Dans sa conférence de presse avec le Premier ministre britannique Davis Cameron à Londres mercredi, les président des USA Barack Obama a expliqué sa réflexion sur la raison de son insistance pour que la première étape dans la recherche d’une solution à deux Etats entre Israël et les Palestiniens soit un accord de la part d’Israël pour agréer les frontières de1967 avec des échanges de terre mutuellement acceptés.

Voilà ce que le président a dit : « Il va falloir un compromis douloureux de la part des deux parties. Dans la décennie écoulée, quand des négociateurs ont parlé de la façon de parvenir à ce résultat, il y a eu typiquement quatre questions qui ont été soulevées. La première est la question de l’aspect des frontières territoriales d’un nouvel Etat palestinien. La question numéro deux : comment Israël peut avoir confiance dans l’assurance de ses besoins de sécurité ? Numéro trois : comment serait résolue la question des réfugiés palestiniens ? Et numéro quatre : la question de Jerusalem. Les deux dernières questions sont extraordinairement émotionnelles. Elles plongent en profondeur dans ce que les Palestiniens et le Peuple juif pensent de leur propre identité. En définitive, elles seront résolues par les deux parties. Je crois que ces deux questions peuvent être résolues si il y a la perspective et la promesse que nous pouvons vraiment obtenir un Etat palestinien et assurer un Etat juif d’Israël ».

Cette déclaration récente révèle clairement la faille sous-jacente à la pensée d’Obama sur le conflit israélo-palestinien. En aucune manière, les Israéliens ne peuvent accepter des frontières sans que les Palestiniens ne soient aussi d’accord pour abandonner toute demande de « droit au retour ». Comme le Premier ministre palestinien Salam Fayyad me l’a dit un jour : « Chaque partie a une carte majeure à jouer et un compromis majeur à offrir ; pour Israël, cette carte, c’est la Rive Occidentale, et le compromis est de revenir aux lignes de1967 avec des accords d’ajustement et des échanges de terre ; pour les Palestiniens, cette carte est le « droit au retour », et le compromis est un accord sur le fait que les réfugiés palestiniens seront installés en Palestine et pas en Israël ; en d’autres mots, qu’il n’y aura pas de « droit au retour » en Israël ».

La formulation du président [Obama] requiert de la part d’Israël d’abandonner sa carte et de faire un « compromis douloureux » en démantelant la majorité des implantations de la rive Occidentale et en mettant fin à son occupation de la Rive Occidentale. Mais elle ne demande pas aux Palestiniens d’abandonner leur carte en acceptant un compromis sur le « droit au retour ». Cette question « extraordinairement émotionnelle » doit être laissée de côté pour de futures négociations seulement après qu’un accord aura été obtenu sur les frontières.

Cet ordonnancement temporel – exigeant d’Israël d’abandonner la carte « territoriale » avant même que les Palestiniens ne négocient sur la carte du « retour » - est un anti-démarrage pour Israël et c’est plus que ce que les Palestiniens n’ont demandé en privé. Une fois de plus, le président Obama, en donnant aux Palestiniens plus qu’ils n’ont demandé, a rendu difficile si ce n’est impossible, tout compromis pour les Palestiniens. Auparavant avec son administration, Obama avait insisté pour qu’Israël gèle toute construction dans les implantations, malgré le fait que les Palestiniens n’avaient pas exigé une telle action comme pré-condition à la négociation. Il a obligé les Palestiniens à imposer cela comme pré-condition, parce que aucun dirigeant palestinien ne pouvait être considéré comme moins pro palestinien que le président américain. Maintenant il l’a fait de nouveau, en n’exigeant pas que les Palestiniens abandonnent leur « droit au retour » comme monnaie d’échange contre l’accord d’Israël de revenir aux frontières de 1967 avec des échanges de terre mutuellement acceptés.

Alors ce n’est pas tant ce que le résident Obama a dit ; c’est ce qu’il n’a pas dit. Il aurait été tellement facile pour le président de faire la déclaration suivante :

« Je demande à chaque partie de faire un compromis douloureux qui sera extraordinairement émotionnel et difficile. Pour Israël, ce compromis doit prendre la forme d’un abandon de ses revendications historiques et bibliques sur ce qu’il appelle la Judée et la Samarie. Ce compromis territorial nécessitera des frontières de sécurité quelque peu différentes des lignes de1967 qui assureront la sécurité d’Israël. Depuis 1967, des changements démographiques sont advenus qui nécessiteront aussi des échanges de terre mutuellement agréés entre Israël et le nouvel Etat palestinien. Ce compromis territorial sera difficile pour Israël, mais à la fin, il en vaudra la peine, parce qu’il assurera qu’Israël demeurera à la fois un Etat juif et pleinement démocratique dans lequel chaque résident est égal devant la loi »...

« Pour les Palestiniens, ce compromis doit prendre la forme d’une reconnaissance que, pour qu’Israël continue d’être l’Etat démocratique du Peuple juif, les réfugiés palestiniens et leurs descendants devront s’installer en Palestine. En d’autres mots, ils auront le droit de retour, mais en Palestine et pas en Israël. Cela sera bon aussi bien pour la Palestine et pour Israël. Pour la Palestine, cela assurera que le nouvel Etat bénéficiera d’un grand afflux productif de Palestiniens du monde entier. Cette diaspora palestinienne voudra aider à construire économiquement et politiquement un Etat palestinien viable. La direction palestinienne doit reconnaître, comme je crois qu’ils le font, qu’il n’y aura pas de « droit au retour » des millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants en Israël. Une compensation peut être négociée à la fois pour ces Palestiniens qui ont quitté Israël à la suite des guerres de1948 et pour les Juifs qui ont quitté des pays arabes pendant et après cette période ».

Il n’est pas trop tard pour que le président Obama « explique » que c’est cela qu’il a vraiment voulu signifier quand il a déclaré qu’Israël doit demeurer un Etat juif et que tout gouvernement palestinien qui attend des compromis de la part d’Israël doit reconnaître cette réalité. Essentielle à l’existence permanente d’Israël comme Etat nation du Peuple juif, la reconnaissance palestinienne qu’il ne peut pas exister de disons « droit de retour » en Israël, et que la direction et le peuple palestiniens doivent reconnaître qu’Israël continuera à exister comme l’Etat nation du Peuple juif dans des frontières sûres et reconnues. Si le président Obama n’adresse pas ce message clair, non seulement aux israéliens mais aussi aux Palestiniens, il ne fera pas avancer le processus de paix. Il le fera reculer.


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