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Le mal ne meurt pas de causes naturelles
Par Charles Krauthammer | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
Article mis en ligne le 7 mai 2011

Deux mois et un jour avant le 11 septembre 2001, l’expert en terrorisme Larry C. Johnson publia « la menace terroriste en déclin », un éditorial de couverture dans le ‘New York Times’, décriant le fait que les « Américains sont tracassés par des fantasmes sur le terrorisme », quand, en réalité, « la décennie commençant en 2000 verra le courant déclinant du terrorisme létal se poursuivre ».

Pas vraiment.

Une décennie plus tard, Oussama ben Laden est mort et le vieux choeur de la complaisance d’avant le 11 septembre est de retour. La guerre au terrorisme est terminée – et de nouveau, semble-t-il. Ben Laden n’était « qu’une distraction », écrit Peter Beinart, et la guerre au terrorisme était « une erreur dès le départ ». Le 11 septembre n’a été rien d’autre « qu’un cas isolé » avance Ross Douthat, et « ben Laden a toujours été le mauvais cheval ».

La nouvelle répartition de l’après ben Laden est que toute la guerre au terrorisme pendant une décennie était une réaction excessive – comme démontrée par l’opération ben Laden elle-même, qui, remarque un critique, apparaît beaucoup plus comme une opération de police, le type de respect de la loi sur lequel John Kerry a mis l’emphase en 2004, comme le prisme convenable à travers lequel traiter la menace terroriste.

Tout au contraire, l’opération ben Laden est la parfaite justification de la guerre au terrorisme. Elle a été rendue possible justement par la vaste infrastructure de nature guerrière que le gouvernement Bush a créée après le 11 septembre, un régime de capture et d’interrogatoire féroces, de bombardements et de frappes commandos. Ce régime, bien sûr, suivait la guerre plus conventionnelle qui fit tomber les Taliban, dispersa et décima al Qaïda et fit de ben Laden un fugitif.

Sans tout cela, l’opération ben Laden n’aurait jamais pu avoir lieu. Quand est parvenu le renseignement qui a mené à Abbottabad ? Depuis de nombreux endroits, dont des prisons secrètes en Roumanie et en Pologne ; de terroristes saisis et kidnappés, puis soumis à des interrogatoires, parfois « durs » ou « appuyés », par des détenus à Guantanamo ; à partir d’un immense appareil bureaucratique de surveillance et d’écoutes. En d’autres termes, à partir d’une infrastructure de guerre mondiale au terrorisme que des critiques, dont Obama lui-même, déploraient comme un écart tragique à la rectitude américaine.

Ce n’était pas seulement ‘non américain’ disent maintenant les révisionnistes, mais aussi non nécessaire.

Vraiment ? Nous n’aurions pas pu mettre en place le raid ben Laden sans une présence militaire majeure en Afghanistan. Les hélicoptères venaient de l’énorme base de Bagram. Le lieu de l’épreuve finale était à Jalalabad. Les drones réunissant l’information volent au-dessus du Pakistan grâce à une alliance (non fiable mais indispensable) forgée avec les Etats Unis pour conduire la guerre en Afghanistan.

Même la guerre en Irak a joué un rôle (inattendu). Après sa déroute en Afghanistan, al Qaïda a choisi les eaux troubles de l’Irak comme front central de sa guerre à l’Amérique – et a enduré une défaite étourdissante, rendue particulièrement humiliante alors que leurs compagnons Arabes sunnites se levaient pour rejoindre les infidèles Américains pour soumettre ceux d’al Qaïda.

Ben Laden nous a déclaré la guerre en 1998. Mais ce n’est qu’après le 11 septembre 2001 que nous l’avons pris au sérieux. A ce moment-là, nous avons répondu par notre propre déclaration de guerre, offrant la réponse brutale, implacable et féroce que la guerre exige et que le travail de police interdit.

Même dans l’exécution de ben Laden, il est clair qu’il n’y avait aucune intention de le capturer. Et pour une bonne raison. L’avoir fait aurait été insensé, en lui offrant gratuitement une seconde vie de publicité immense sur une scène mondiale où faire sa propagande.

Nous sommes venus pour tuer. C’est ce que vous faites à la guerre. Si vous faites cela en matière de police, vous avez commis un meurtre. Le(s) commando(s) de Marine qui ont tiré le coup fatal devrai(en)t répondre de mise en examen, et ne pas recevoir de médailles.

Vous voulez pouvoir dire « nous avons maintenant gagné la guerre » ? Bien. C’est au moins une proposition défendable. Après tout, la guerre contre le terrorisme finira un jour, et nous en reviendrons à traiter par la politique de l’écrou le risque terroriste. Je soutiendrai, cependant, que bien que la mort de ben Laden marque un point d’inflexion extrêmement important dans le combat contre le jihadisme, il est bien trop tôt pour crier victoire.

Maintenant, c’est une chose d’avoir une discussion pour savoir si c’est terminé. C’est bien autre chose de proclamer que nous avons atteint cet heureux jour – où nous pourrions même discuter si la victoire a été obtenue – cela n’a rien à voir avec la guerre contre le terrorisme de la décennie précédente. Al Qaïda ne subsiste pas par elle-même. Elle ne se retire pas du terrain, ayant mesuré l’erreur de ses manières. Elle ne disparaît pas du fait de quelque loi inexorable de l’histoire ou de la nature. Elle bat en retraite du fait des terribles défaites qu’elle a endurées quand l’Amérique a décidé de prendre les armes contre elle. Une campagne (autrefois) connue comme la ‘guerre contre le terrorisme’.

letters charleskrauthammer.com


http://www.washingtonpost.com/opini...



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