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Toujours le même parallélisme hypocrite à l’ONU
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 25 octobre 2004

Les réunions d’information mensuelles du Conseil de sécurité consacrées à la situation au Moyen-Orient se succèdent et se ressemblent, dans le parallélisme hypocrite……

« La violence est devenue le mode de communication entre Israéliens et Palestiniens » et « Dérives et appréhensions au Moyen-Orient », tels sont les deux titres utilisés par les services d’information de l’ONU pour rendre compte de la dernièer réunion, tenue vendredi dernier, 22 octobre.

Mais il ne faut pas, pour autant, renoncer à s’insurger contre le vocabulaire « politiquement (in)correct » utilisé pour désigner les lanceurs de roquettes Qassam, qualifiés de « militants » palestiniens, qui ont tué deux enfants de deux et quatre ans.

D’autant plus que, dans son compte rendu, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’Organisation mondiale a d’abord évoqué l’opération militaire lancée par Israël à Gaza qui « a fait un grand nombre de victimes parmi les Palestiniens, dont des civils et des enfants ».

Or, si, effectivement, la question de savoir « qui de la poule ou de l’œuf » a une antériorité peut constituer un véritable dilemme, en revanche tout observateur objectif (malheureusement il n’y en pas dans le personnel de l’ONU) sait que ce sont les Palestiniens qui ont recours à la violence, paradoxalement, à la fois aveugle et ciblée.

Car, les chiffres des victimes israéliennes parlent d’elles-mêmes, puisque plus de 70% sont des civils.

Du côté palestinien, s’il est vrai qu’il y a de plus en plus de victimes civiles, c’est tout simplement que, contrairement, aux règles du droit de la guerre (qu’ignorent bien évidemment des terroristes), les tueurs se cachent parmi la population civile, qui, généralement, les laisse agir, d’autant plus que l’Autorité palestinienne (qui n’a d’ « autorité » que le nom), fait preuve également d’une passivité coupable.

De façon tout aussi ridicule, car naïve, l’ONU répète simplement que ladite Autorité « doit faire tous les efforts pour faire cesser de telles attaques ».

Quant au gouvernement israélien, le haut fonctionnaire de l’ONU rappelle qu’il se doit de « respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire international de s’abstenir d’un recours disproportionné à la force (souligné par nous ».

Or, il sait parfaitement (même sans lire Desinfos.com) pourquoi il y autant de civils palestiniens parmi les victimes et ce n’est pas Israël qui est en cause, quant à cette situation.

Israël a un droit de légitime défense pour empêcher que des civils israéliens se trouvant sur son territoire soient systématiquement pris comme cibles.

C’est faire preuve d’une parfaite hypocrisie que de mettre sur le même plan d’une part, l’Autorité palestinienne, qui doit « prendre des mesures décisives pour mettre fin à la terreur et traduire en justice les responsables d’actes terroristes » et d’autre part, le gouvernement israélien, qui doit « exercer son autorité et traduire en justice ceux qui ont commis les crimes » (à propos des actes de violence perpétrés par des Israéliens en Cisjordanie).

Certes, ces actes, heureusement, isolés sont effectivement totalement inadmissibles, mais, régulièrement - ce que feint d’ignorer l’ONU - des poursuites sont engagées contre ceux qui se croient autorisés à se faire justice par eux mêmes.

L’ONU a parfaitement raison, dans l’absolu, de considérer que la solution de conflit ne réside pas dans le recours à la force, mais dans la négociation.

Mais, d’une part pour négocier il faut avoir un interlocuteur représentatif. Or, Yasser Arafat a, depuis longtemps prouvé sauf, notamment, aux yeux des autorités françaises, qu’il ne l’est pas.
D’autre part, sans considérer - et cela n’engage que nous- qu’Israël peut échapper à toute critique, je pense qu’à l’heure actuelle, c’est bien Ariel Sharon, qui adopte - ne serait-ce que dans le moment présent - une attitude responsable.

N’en déplaise à une certaine fraction de la population israélienne, dont l’opinion majoritaire ne se reflète peut-être pas (ou plutôt certainement pas) dans les prises de position de certains dirigeants politiques, qui s’expriment publiquement, le désengagement complet de la Bande de Gaza nous paraît être une attitude raisonnable.

De même, le gouvernement israélien est tout aussi fondé à vouloir éradiquer, avant la mise en œuvre de ce retrait, les caches terroristes dans ce territoire.

Malheureusement, certaines prises de position d’autorités rabbiniques, qui nous paraissent totalement irresponsables, renforcent une résistance minoritaire, qui donne une mauvaise image de marque de la démocratie israélienne.


  • David Ruzié est professeur émérite des universités, spécialiste de droit international.


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