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La France tient son film antisémite
Par Guy Millière © Metula News Agency
Article mis en ligne le 14 octobre 2004

Jérôme Clément, directeur de la chaine Arte : une « belle histoire romantique »

Il y a soixante ans, au temps du Maréchal et de la Milice, il y avait des cinéastes aux ordres, mais aucun n’a eu l’audace et l’indignité de réaliser ou de produire un film authentiquement antisémite. Le chef d’œuvre du genre, pour l’époque, restera dans les mémoires Le Juif Suss de Veit Harlan, qui eut personnellement plus de chance que l’essentiel des victimes de sa création, puisqu’il mourut de vieillesse dans son lit en 1965. Bien sûr, des anthropologues ont organisé des expositions : « Apprenez à reconnaître le juif, il y a des signes qui ne trompent pas, et n’oubliez pas les formulaires de dénonciation à la sortie, ils peuvent être utiles ». Aussi sûr, des écrivains de talent tels quez Céline, Rebatet ou Brasillach ont pu donner la mesure de leur criminelle rancissure, des hommes de radio, tel Philippe Henriot, s’en sont donnés à cœur joie pendant que les convois partaient pour Auschwitz, via Drancy. Mais il manquait à Vichy une œuvre-symbole, impérissable, montrant aux yeux du monde ce que la France recèle de haine en ses tréfonds.

Le Maréchal est mort, les Allemands se sont re-civilisés mais la France possède désormais son film antisémite. Non seulement mais encore un film qui falsifie l’histoire comme on a rarement osé le faire jusque là, dans ce pays, depuis le temps des collabos. Au générique du film on voit que cela a été une entreprise collective, le ministère de la Culture a mis la main à la poche tout autant que le ministère des Affaires étrangères, Arte, France 2, TV5, qui ont ajouté l’argent qui manquait ainsi qu’un certain « Front francophone de production audiovisuelle du Sud ».

Aucune production d’un réalisateur hexagonal ne faisant l’affaire, la France chiraquienne s’est naturellement tournée vers l’Egypte et y a trouvé le cinéaste qu’il fallait, un certain Yousry Nasraliah. L’Egypte, qui a déjà produit une adaptation à succès des Protocoles des Sages de Sion, remportant un triomphe sur sa télévision et sur Al Manar, la chaîne du Hezbollah.

Cela s’appelle « La porte du soleil ». Cela a été diffusé sur Arte à 20h45 jeudi et vendredi, en pleines fêtes juives, quelle délicate attention ! C’est promis à une diffusion en Europe, dans le monde arabe, bien sûr, et ailleurs dans le monde où, en recevant ce genre de produit, on n’a pas immédiatement envie de le jeter là où il faut et de tirer la chasse : c’est à dire presque partout, sauf en Israël et aux Etats-Unis.

Le film décrit la longue souffrance des Palestiniens, les tortures « abominables » qu’ils endurent depuis presque soixante ans de la part des seuls nazis que l’histoire ait jamais connus, comme de bien entendu : les combattants du temps de la guerre pour sauver Israël en 1948, l’une des guerres les plus assurément défensives de l’histoire. Dès le début du film (situé en 1943, au moment où on gazait des juifs par millions en Europe !), on voit un instituteur arabe enseigner à des enfants « notre pays, la Palestine » en parlant de la « colonisation juive ». On voit ensuite (en 1948, est-il précisé) des « sales juifs » brutaux, en uniforme vert-de-gris, déferler sur des villages arabes, y mettre le feu, faire des charniers, braquer, hautains, des projecteurs sur une population arabe terrifiée (que tout cela relève de la falsification la plus abjecte n’a, bien sûr, aucune importance, c’est une « belle histoire romantique » dira Jérôme Clément, le Président d’Arte, sur le site de la chaîne franco-allemande).

Dans la seconde partie du film, on entend répéter, entre autres impostures historiques, que les juifs ont volé les terres de leurs occupants légitimes, qu’ils ont participé aux massacres de Sabra et Chatila, que la cause des « résistants palestiniens » fait partie de la révolution mondiale des opprimés contre les oppresseurs, et que ce n’est pas « parce que les juifs ont souffert » qu’ils doivent infliger « des souffrances pires encore à des Arabes innocents ». Il est décidément édifiant, ce retour à la collaboration franco-allemande…

Aucune allusion n’est faite, bien entendu, au terrorisme palestinien ou aux attentats-suicide : on parle juste des braves « combattants » de la « cause ». On parle des accords d’Oslo, pour dire que c’était une « duperie juive ». Il est rendu clair, plusieurs fois, que la Palestine qu’il s’agit de libérer, consiste en l’ensemble du territoire qui va du Jourdain à la mer Méditerranée, ce qui veut dire que la « cause » exaltée ne sera victorieuse que si Israël disparaît totalement (et on sous-entend lourdement, à plusieurs reprises, que si Israël disparaît, c’est qu’Israël l’aura amplement mérité).

Quant à moi, je défie le pouvoir français de trouver plus d’une poignée de jeunes arabes musulmans des banlieues françaises qui n’aient pas eu envie de « casser » ou même de « tuer du juif » après avoir vu ce film.

Idem pour désigner une proportion conséquente de Français moyens et peu informés (ou désinformés par la propagande déversée en parallèle pendant les journaux télévisés) à ne pas détester les juifs en général et les Israéliens en particulier, après avoir vu ce film.

Je défie qu’on nous montre des personnes, vivant ailleurs en terre d’islam et qui verront ce film, qui n’auront ressenti les mêmes envies que leurs cousins arabes musulmans des banlieues françaises.

Et je défie, finalement, n’importe quel être humain qui verra ce film, où que ce soit dans le monde, de ne pas avoir éprouvé les mêmes réactions que la plupart des Français moyens et peu informés.

Des gens de bonne volonté ont écrit pour dénoncer la diffusion de la « Porte du Soleil ». Ils ont bien fait. Mais ils ont fait inutilement, tant il était évident qu’ils n’auraient pas gain de cause et ne rencontreraient pas la moindre écoute attentive.

Les dirigeants français peuvent faire des grandes phrases contre le racisme et l’antisémitisme, mais, comme le disait Charles Pasqua, l’ami de Saddam Hussein, « les promesses n’engagent que ceux qui les croient et les phrases ne sont que des phrases ».

La réalité, au delà des phrases, est que les dirigeants français ont des relations étroites avec tout ce que le monde musulman compte de satrapes, de crapules et d’assassins. La vérité est qu’ils sont « tenus » par leurs alliances qui ont été longtemps rémunératrices et qui peuvent maintenant engendrer, à la moindre marque de réprobation de la France, des attentats-suicides sur le sol français. La vérité est que ces dirigeants sont soumis et qu’on leur demande d’ajouter les actes aux mots : voter contre Israël et les Etats-Unis aux Nations Unies ne suffit plus, soutenir les pires dictateurs ne suffit plus, appeler « résistants » ceux qui mènent la guerre au peuple israélien ou au peuple irakien ne suffit plus.

La France doit passer à la vitesse supérieure : faire de la propagande antisémite et de la falsification de l’histoire. Elle le fait. Sans états d’âme. Elle avait, dans le cadre de l’affaire des otages français, déjà montré en public qu’elle vendait ce qui lui restait d’âme au premier groupe terroriste islamique venu. Lorsqu’on en est arrivé là, un pas de plus n’a que peu d’importance. Les plus beaux discours du « cheikh » Ben Laden ne sont pas encore étudiés dans les écoles de la république, mais d’ici dix ans, qui sait ?… « Exodus » a disparu des écrans de télévision de la république pro islamique de France depuis déjà une trentaine d’années.

Dans un article publié voici un an, mon ami Daniel Pipes parlait de l’accoutumance du monde à la possibilité d’une seconde shoah, et déchiffrait les signes de cette accoutumance dans les falsifications colportées par les médias européens et arabes.

La France officielle a choisi d’être aux avant-postes de cette accoutumance, et même de faire du zèle.

« Un juif français peut-il voir son avenir dans un pays qui paie pour grimer son frère d’Israël en tortionnaire nazi et qui contribue à dresser ses concitoyens musulmans contre lui, par voie de diffusion de contrevérités audiovisuelles sommaires », demandait Stéphane Juffa voici peu dans ces colonnes. La réponse est évidente. Nombre de pays, en chassant leurs juifs, ont perdu une bonne part de leurs élites scientifiques, technologiques et artistiques et se sont auto stérilisés. La France semble choisir résolument le chemin de cette mutilation.

Je ne suis pas juif mais en tant qu’être humain se voulant porteur des valeurs de la décence, de l’humanisme et des droits de la personne humaine, je dois dire que je ne vois pas d’avenir pour moi ou pour mes proches non plus dans ce pays, qui chaque jour me fait honte un peu davantage et ne cesse de me pousser au dégoût.

Je ne suis pas juif, mais je suis prêt à défendre corps et âme l’existence d’Israël parce que, pour citer Stéphane Juffa encore, les juifs ne doivent plus jamais être « un troupeau d’êtres sans patrie et sans défenses que l’on mène à l’abattoir ». Parce qu’Israël est un miracle démocratique en une région qui a bien besoin de miracles démocratiques ; parce que, si les populations arabes de la région sortaient du fanatisme où elles croupissent, elles pourraient voir que la paix et la prospérité sont possibles et valent mieux que la misère et la bestialité.

Je ne suis pas juif, mais je serai le premier à dire : plus jamais çà. Pour qu’il n’y ait plus jamais çà, Israël a besoin d’alliés fiables et forts. L’Europe, globalement, me semble prête à accepter la disparition d’Israël et on pourrait penser que toute une frange d’hommes, en France et ailleurs, la souhaite activement. Les Etats-Unis d’Amérique sont, à l’heure actuelle, le seul allié fiable et fort d’Israël. C’est pour cela que je suis prêt à défendre aussi des Etats-Unis d’Amérique fiables et forts et que, comme je l’explique dans mon dernier livre, rien ne me semblerait plus catastrophique qu’un effritement de la fiabilité et de la force des Etats-Unis.

Je suis français, encore, parce que c’est écrit sur un passeport que je dois présenter aux frontières en baissant les yeux, comme si je devais exhiber un document pornographique, mais je ne me sens plus appartenir à cette France là, à cette France lâche, rance, moisie, passive, corrompue, hypocrite. Je vais me battre encore sur le sol de France, mais j’ai déjà préparé ma valise et celle de mes enfants. La France commence à sentir tellement mauvais que je ne vais pas attendre que la nasse se referme.

Une seule bonne nouvelle au milieu de ce grand drame : « La porte du soleil » est un film lourd, lent, incohérent, médiocre, profondément ennuyeux. Cela amoindrira ses capacités de nuisance. Le film contient aussi des scènes sexuellement explicites qu’il faudra couper au montage avant de diffuser en territoire musulman, mais je suis sûr que les ciseaux sont déjà prêts pour faire le nécessaire. Au moins pour cela, pour réduire la Femme, son corps, ses désirs et ses droits à l’état d’« usine à fabriquer des hommes », on peut toujours faire confiance à l’islam conquérant.



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