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Israël de la fin des années 60 en ouverture du Festival du Film Israélien 2011 avec The Matchmaker
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 24 mars 2011

C’est un film tout en finesse que le onzième Festival du Film Israélien de Paris proposait en ouverture avec un film d’Avi Nesher, « The Matchmaker, » qui décrit l’interaction de personnages très divers à des moments clefs de leur histoire.

Salle comble au Cinéma des Cinéastes à Paris, un cinéma pas comme les autres surnommé « le cinéma de ceux qui le font, » fondé par Claude Berri en 1987 avec l’ARP, association qui regroupe aujourd’hui 200 cinéastes comme le rappelait en ouverture du Festival du Film Israélien 2011 son actuel président, Radu Mihaileanu http://www.cinema-des-cineastes.fr/informations à qui l’on doit notamment le bouleversant « Vas, vis, deviens. » Pour lui, « les réalisateurs israéliens sont des réalisateurs miraculeux qui font de grands films avec très peu de moyens et parfois en 2 ou 3 semaines. »

Ce cinéma israélien, très insuffisamment distribué, Pascal Elbé, acteur, réalisateur et parrain de cette 11ème édition, en faisait aussi l’éloge, soulignant que c’est là «  un cinéma d’ouverture, de dialogue, qui nous interroge aussi beaucoup et a atteint sa maturité. » Et pour Yossi Gal, l’Ambassadeur d’Israël en France, il ne fait aucun doute, que c’est « la culture israélienne qui est le meilleur ambassadeur d’Israël  » et il citait livres, musiciens et cinéastes israéliens comme en étant la meilleure illustration.

Radu Mihaileanu soulignait aussi que c’est « Israël qui produit les plus beaux films palestiniens, » un fait pratiquement inconnu.

Ce Festival marque un « retour aux sources » pour Charles Zrihen, fondateur et directeur de cette manifestation annuelle désormais très attendue à Paris, puisque c’est dans cette salle que se tint le premier Festival du genre voici onze ans.

Le film proposé, « The Matchmaker  » d’Avi Nesher, retrace la Haïfa de la fin des années 60, avec la ville haute qui surplombe une baie magnifique intemporelle, la ville basse, plus populaire, où, en toile de fond, Arabes et Juifs, prostituées et marins se croisent, un quartier qui est le lieu de trafics divers et où se trouve un étonnant cinéma géré par une famille de nains qui programme des films d’amour indiens. Un personnage central, Yankele, y a une officine de marieur – Matchmaker – qui veut aider chacun à trouver l’amour, pas celui dont il rêve mais celui qui lui convient. Lui-même, pourtant, aime la belle Clara que les souffrances endurées pendant la Shoah ont rendue incapable d’aimer. En 1968, en effet, les adultes parmi ces personnages ont, pour beaucoup, vécu la Shoah dans leur corps. Elle est évoquée par petites touches pudiques mais marquantes. Une autre génération, elle, cherche parfois à comprendre quand elle ne se cherche pas ou cherche aussi l’amour. Et on voit aussi, au passage, ce qu’a pu être le conflit des générations de l’époque. Les teintes délavées du film nous replongent d’ailleurs dans cette ambiance un peu surannée. Le début du film nous ramène un bref instant à la période de la deuxième guerre du Liban pendant laquelle Haïfa fut victime de tirs du Hezbollah. La fin renoue aussi avec le présent, sous-tendu par ce passé à la fois proche et lointain, évoquant l’inéluctable passage du temps... Un film complexe, tout en nuances, bien loin des clichés qui sont si souvent plaqués sur Israël.



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