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Tsahal s’est entouré d’un luxe de précautions pour écarter les pressions des pays étrangers. Sharon veut éviter une condamnation internationale
Marc Henry - Le Figaro
Article mis en ligne le 4 octobre 2004

Israël a renforcé ce week-end son étreinte sur la bande de Gaza.

L’opération « jours de pénitence » lancée il y a cinq jours s’est poursuivie de plus belle avec ses raids « ciblés » d’hélicoptères et ces tirs de chars près du camp de réfugiés de Djabalia. La « zone de sécurité » établie par les militaires a été élargie dans le nord de la bande de Gaza. Ce sanctuaire est censé éloigner les lance-roquettes utilisés par les islamistes palestiniens du Hamas de telle sorte qu’ils ne puissent plus atteindre les localités du sud d’Israël, où mercredi dernier deux enfants ont été tués par un de ces engins. Plus de 60 Palestiniens ont été tués. Et ce n’est sans doute qu’un début. Ariel Sharon a prévenu que l’offensive « se poursuivrait autant que nécessaire afin de mettre fin aux tirs de roquettes car la situation actuelle ne peut plus durer ».

Aussi bien les Israéliens que les Palestiniens savent que la partie va se jouer aussi sur le front international. Pour le moment, les Palestiniens dénoncent avec amertume « le silence et l’apathie du monde face aux crimes commis par Israël », selon l’expression de Saëb Erakat, le ministre palestinien chargé des négociations. Les appels au secours lancés par Yasser Arafat n’ont rencontré qu’un faible écho. Les Américains se sont bornés à appeler les Israéliens à faire preuve de mesures tout en reconnaissant leur droit de se défendre. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que l’heure soit plutôt à la satisfaction du côté israélien. « Pour le moment nous ne sommes pas soumis à de véritables pressions de la part des pays étrangers qui comprennent pour la plupart qu’Israël ne puisse tolérer que des localités servent de cibles à des roquettes tirées pas des terroristes dont le but est de créer le chaos et de saboter notre plan de redéploiement », explique un responsable des Affaires étrangères. Une allusion au projet d’Ariel Sharon de retrait l’an prochain de l’armée israélienne de la bande de Gaza et de l’évacuation des 8 000 colons installés dans cette région.

L’enjeu de l’opération en cours est tel que rien ne semble n’avoir été laissé au hasard. Un exemple : l’armée israélienne a diffusé samedi un film pris par un avion de reconnaissance sans pilote montrant une ambulance de l’ONU transportant des Palestiniens armés et équipés d’un lance-roquettes. Ces images ont alimenté une campagne anti-ONU visant surtout Peter Hansen, le directeur de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dont Israël a demandé le rappel immédiat auprès de Kofi Annan.
Le principal accusé a nié que ce film constitue une preuve irréfutable. Mais l’important est qu’Israël soit ainsi parvenu à placer l’ONU sur la défensive. Tous les porte-parole officiels ont également été mobilisés. « Cette fois-ci contrairement à ce qui s’était passé lors de précédentes opérations d’envergure menées en Cisjordanie, nous avons pris nos précautions afin d’être prêts à répondre sur le champ à la désinformation des Palestiniens », Ajoute un responsable.

En fait, la seule crainte d’Israël porte sur une possible « bavure » dont pourraient être victimes de nombreux civils palestiniens ce qui ne manquerait pas d’entraîner une mobilisation de la communauté internationale. « Nous pouvons continuer à mener notre opération car la grande majorité des Palestiniens tués jusqu’à présent étaient des terroristes », reconnaît Amos Gilad, conseiller très influent de Shaoul Mofaz, le ministre de la Défense.

A titre de précaution, des « observateurs humanitaires » israéliens accompagnent pour la première fois les unités combattantes. Ces militaires sont chargés de faciliter l’approvisionnement de la population palestinienne en nourriture, d’assurer la circulation des ambulances et le bon fonctionnement des réseaux électrique et de distribution d’eau. Selon les nouvelles directives, ces soldats sont habilités à demander à un chef de bataillon de cesser les tirs dans certains secteurs si la population civile ou des membres d’organisations internationales sont en danger.

Reste à savoir si les officiers obtempéreront dans le feu de l’action...



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