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Où l’on voit que Benyamin Netanyahou ne donne pas tout à fait tort à Avigdor Liberman
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 28 décembre 2010

Le 26 janvier le ministre des Affaires étrangères israélien disait publiquement ce qu’il pensait de l’Autorité palestinienne. Ce qui lui a été reproché vivement ici ou là. Pourtant, le Premier ministre israélien ne partage pas ces critiques et en profite pour remettre quelques pendules à l’heure.

Un diplomate qui ne parle pas la langue de bois

Si tous les diplomates disaient ce qu’il pensent, à la Avigdor Liberman, Wikileaks n’aurait pas eu lieu d’être. Le ministre des Affaires étrangères israélien dit les choses telles qu’il les voit et, n’en déplaise à ses détracteurs, telles qu’elles sont. Il suffit de lire des extraits de ce qu’il a dit lors d’une réunion d’Ambassadeurs israéliens le 27 décembre, tels qu’ils ont été rapportés par Maariv et repris ici

Il dit que les autorités turques mentent. Et elles mentent : ce ne sont pas les soldats israéliens qui ont attaqué les islamistes à bord du Marmara qui étaient venus là pour leur tendre un guet-apens. Leurs liens avec le terrorisme sont indubitables

Il dit que « Israël doit lancer une initiative diplomatique indépendante qui démasquera les Palestiniens et fera comprendre à la communauté internationale que ce n’est pas Israël qui est responsable de l’absence d’avancée diplomatique. » A-t-il tort ? Il suffit de savoir ce que dit quotidiennement l’Autorité palestinienne des Juifs et d’Israël pour comprendre qu’il a raison

Il dit « à présent, et sans prendre part à des négociations, les Palestiniens arrivent à obtenir des applaudissements, la reconnaissance et de l’aide du monde entier et ce, malgré le fait qu’ils mènent contre nous une guerre diplomatique intensive. » A-t-il tort ? On sait que les autorités palestiniennes ont pris tous les prétextes possibles pour faire capoter les négociations directes nées au forceps il y a peu et se démènent partout pour arriver à leurs fins. Avec un grand succès en Amérique du Sud, on le sait Ou encore en obtenant en sous-main qu’il y ait la tenue indécente d’un Durban III, fiesta anti-israélienne et antisémite de « haut niveau » à New York, quelques jours après l’anniversaire de 9 /11...

Et enfin : « Alors, est-ce qu’ils sont vraiment intéressés par le processus  ? Moi, j’estime que l’Autorité palestinienne n’est pas véritablement intéressée par le processus diplomatique avec Israël. Ils croient qu’ils pourront obtenir plus sans négociations ». A-t-il tort au vu de tout ce qui précède ?

Certes, on est loin des ronds de jambe hexagonaux, pour ne prendre qu’un seul exemple, loin de la diplomatie française qui donne à un consul de France le pouvoir ou même la mission de tirer ou faire tirer à boulets rouges sur « l’ami » israélien, qui cofinance, fusse indirectement, une campagne dite de BDS pourtant illégale en France ou dont le ministre des Affaires étrangères, après avoir décerné le Prix des Droits de l’Homme à un portail d’ONG palestiniennes parties prenantes de cette campagne , termine son passage au Quai d’Orsay en décorant de la Légion d’Honneur un vieil ami palestinien pour qui « il faut frapper Israël là où ça fait mal... » - et même s’il ne parle pas là d’armes -

La question étant de savoir si les ronds de jambe fonctionnent quand on est israélien et quand on a face à soi l’Autorité palestinienne...ou si une dose de parler vrai n’est pas de mise...Et si cela ne fait pas partie, en vérité, d’un processus diplomatique bien compris compte tenu des circonstances...

Benyamin Netanyahou répond

Le 27 décembre le Premier ministre israélien était interviewé sur la chaine de télévision israélienne Channel 10 qui revenait bien entendu sur ces déclarations d’Avigdor Liberman. Voici des extraits de cette interview qui ne sont pas sans intérêt :

Question  : Hier, dans un discours prononcé devant les ambassadeurs, un ministre de votre gouvernement a attaqué la politique gouvernementale. Il vous a attaqué personnellement, a présenté la politique du gouvernement comme étant un vaisseau vide dans la sphère diplomatique. Comment le ministre des Affaires étrangères peut-il vous humilier publiquement et de manière répétée ?

Le Premier ministre Netanyahou  : Il ne m’a pas humilié, il a exprimé son opinion. Dans le système de gouvernement israélien les ministres expriment toujours leurs opinions, dans ce cas, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, le ministre de la Défense Ehud Barak, le ministre de l’Intérieur Eli Yishai et le ministre des Sciences et and Technologies, Daniel Hershkowitz. Ils ont des opinions différentes. L’opinion qui nous engage est celle dont décide le gouvernement ou qui est exprimée par le Premier ministre. Cela a toujours été ainsi pour tous les gouvernements, l’actuel gouvernement y compris.

Question
 : La question est que finalement, si on a le sentiment qu’il n’y a pas de patron aux commandes qui donne une ligne gouvernementale unifiée, alors, comment maintenir un tel gouvernement.

Le Premier ministre Netanyahou  : J’ai déterminé une politique très claire, je l’ai fait dans mon discours de l’Université de Bar Ilan du 14 juin 2009. J’ai dit ceci : si les Palestiniens reconnaissent qu’il y a un État juif, s’ils mettent de côté l’idée du droit au retour des réfugiés palestiniens, s’ils ont un État démilitarisé qui reconnait l’État juif, alors je vous dis ici et maintenant que je poursuivrai dans cette voie jusqu’au bout et que aucune considération à propos de la coalition ne m’arrêtera et je n’ai aucun doute qu’une majorité me soutiendra.

Question  : Alors le ministre Liberman a peut-être raison quand il dit : “optons pour un accord intérimaire sur le long terme immédiatement et pas un accord permanent tout de suite, ou d’ici un an, comme vous le voulez  ?”

Le Premier ministre Netanyahou : Si nous commençons cette discussion, nous nous retrouverons sans doute dans le mur ; un mur du nom de Jérusalem, peut-être un mur du nom de réfugiés. Il se peut que le résultat serait un accord intérimaire. C’est possible. Je ne l’exclus pas, y compris dans les conversations que nous avons eues. J’ai dit que c’est possible. Si nous disons cela d’avance, il n’est pas certain que cela se fera si facilement. Mais cela pourrait être le résultat d’un processus diplomatique ; je ne suis pas certain que cela devait être son but principal.

Question  : Vous indiquez un changement de politique possible ? Qui voudrait qu’il y ait des phases additionnelles, le transfert de zones additionnelles aux Palestiniens, comme vous l’avez déjà fait par le passé ?

Le Premier ministre Netanyahou : je ne vais pas entrer dans les détails à ce propos.

html> Question : : Hier nous avons vu le Mavi Marmara retourner à Istanbul aux cris haineux de “Mort à Israël” et le ministre des Affaires étrangères Liberman, hier, a traité Erdogan et son ministre des Affaires étrangères de menteurs qui doivent s’excuser auprès d’Israël et pas le contraire....Vous êtes d’accord avec lui sur ce point ?
(…).

L’extrait diffusé par le bureau de presse du gouvernement israélien s’arrête là. Libre à vous de chercher le reste. Mais quoi qu’ait pu répondre Benyamin Netanyahou, point n’est besoin d’être grand clerc pour savoir ce qu’il en pense...



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