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Cocoricouac
Albert Capino
Article mis en ligne le 1er août 2004

Le 23 octobre 2003, Dominique de Villepin, alors Ministre français des Affaires étrangères, livrait ses réflexions au quotidien LE FIGARO, à son retour de Téhéran, sur la confiance qu’il plaçait dans les bonnes intentions du régime islamique iranien.

« L’Iran a valeur de test » nous disait alors M. de Villepin. « Soit nous laissons ce pays poursuivre des activités clandestines, avec la certitude d’entrer dans une logique de confrontation qui conduira à l’impasse ; soit nous entamons un dialogue exigeant, qui permettra de définir une voie de sortie dans l’intérêt de tous. En se rendant à Téhéran le 21 octobre [2003 ndlr], mes collègues britannique, allemand et moi-même avons résolument fait le choix de la seconde option », ajoutait-il.

Force est de constater, neuf mois plus tard, que les hommes à la tête de la République islamique d’Iran sont revenus sur tous leurs engagements, ont renié toutes leurs promesses en décidant de poursuivre leur programme de production d’uranium enrichi, gagnant de surcroît presque un an dans leur course au nucléaire.

La France, l’Allemagne et l’Angleterre voient leurs efforts réduits à néant, l’Iran se payant le luxe de ridiculiser allègrement ceux, parmi les représentants de l’Union européenne, qui pensaient faire beau jeu devant l’inquiétude manifestée par les Etats Unis et Israël.

Ce 31 juillet, l’Iran « a juré qu’il n’abandonnerait pas son programme d’enrichissement d’uranium » et a confirmé la reprise de la construction de centrifugeuses dans ce but . « Nous ne sommes pas tenus par un autre accord avec eux (France, Allemagne, Grande-Bretagne) sur la non-construction de centrifugeuses » a expliqué Kamal Kharazi lors d’une conférence de presse.

La France, qui a mené la fronde pour tenter de convaincre les pays de l’UE de ne pas intervenir militairement en Irak, va-t-elle à présent s’opposer à des pressions, des sanctions, une intervention en Iran ?

Qu’en serait-il si les Américains, échaudés par leurs pertes en vies humaines et les reproches qui leurs sont quotidiennement adressés, décident de laisser les Européens se débrouiller ?

Qu’en serait-il si cette fois-ci, à la différence de l’opération « Opera » en 1981, les Israéliens décidaient de ne pas d’intervenir ? [Israël n’avait alors pas hésité à détruire le réacteur irakien Osirak devant la menace qu’il représentait à leurs yeux. La communauté internationale - courageuse mais pas téméraire - avait poussé un soupir de soulagement à l’époque, tout en condamnant « la violation des lois internationales » que représentait la destruction du réacteur nucléaire irakien.ndlr]

« Notre initiative dépasse le seul cas de l’Iran » déclarait encore M. de Villepin en octobre dernier.

« Elle est d’abord l’illustration de ce que peuvent les Européens, quand ils sont capables d’évaluer eux-mêmes les menaces, de définir les réponses et de les mettre en œuvre […] Ce principe de responsabilité collective nous a permis de progresser en Iran. Il doit nous permettre de faire des pas plus importants encore au Proche et au Moyen-Orient. »

Si les chances de réussite au Proche-Orient devaient dépendre des Européens, au vu de l’éclatant succès qu’ils viennent de remporter en Iran, cela risquerait de prendre une dimension effrayante…

J’en profite pour souhaiter de bonnes vacances au couple Chirac à la Réunion. S’il ne tenait qu’à moi - mais ils n’ont pas à tenir compte de mes suggestions - je dirais bien à Bernadette de glisser à l’oreille du Président de les prolonger sine die, pour pouvoir se consacrer à la lecture, à la poésie, au jardinage… bref : des activités pacifiques qui ne risquent pas de remettre en question l’équilibre mondial par des initiatives « abracadabrantesques ».



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