Le Président français Jacques Chirac a réagi de manière excessive, causant « une crise artificielle » quand il a dit que le Premier Ministre Ariel Sharon n’est pas le bienvenu à Paris parce qu’il a invité les Juifs à fuir l’antisémitisme et à immigrer en Israël, selon le leader Juif américain.

Malcolm Hoenlein, le directeur de la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives américaines , a dit à l’Associatif Press dans un interview que les commentaires de Chirac mardi pourraient en réalité mener à plus d’antisémitisme.

« Je pense que c’est une crise artificielle et c’est certainement une réaction exagérée, » a dit Hoenlein, notant que Sharon a invité les Juifs du monde entier à monter en Israël.

« Je pense que peut-être M. Chirac essaye de détourner l’attention de son échec à s’attaquer à l’antisémitisme, à appréhender ceux qui en sont responsables, » a dit Hoenlein. « Ils ont pris des mesures qui je pense sont importantes mais ils n’ont certainement pas traité assez sérieusement avec la question de l’antisémitisme. »

La crise a éclaté après que Sharon ait dit à des leaders Juifs américains dimanche que les Juifs français souffraient « de l’antisémitisme le plus sauvage » et devaient immigrer en Israël pour leur propre sécurité.

Les commentaires ont exaspéré le gouvernement français. Chirac a dit qu’il n’envisageait pas sérieusement de voyage de Sharon à Paris avant qu’il n’ait reçu une explication. Le Ministère des Affaires Étrangères français a publié une déclaration laconique qualifiant les remarques « d’inacceptables ».

Hoenlein, qui a voyagé, deux jours en Israël, a rencontré Sharon, Lundi, avant que les derniers rapports se tendent entre Israéliens et Français. Ils ont discuté de la hausse de l’antisémitisme européen, a dit Hoenlein.

Les officiels de l’Ambassade d’Israël à Paris, en attendant, ont quelque peu reculé. Jacques Revah, un haut diplomate, a dit que Sharon a « le même message pour tous les Juifs dans le monde » et avait choisi la France pour faire l’éloge des mesures qu’elle avait prises dans le combat contre l’antisémitisme.

L’antisémitisme est récemment et résolument en hausse en France, mis sur le compte des Musulmans français qui emploient le conflit du Moyen-Orient pour justifier leur violence. Des chiffres du Ministère de l’Intérieur français montrent 510 actes antisémites ou menaces dans les six premiers mois de l’année, comparée à 593 pendant tout l’année 2003.

La réaction de Chirac pourrait rendre la situation plus mauvaise, a dit Hoenlein.

« Je pense qu’il renforce certainement les rapports tendus dans la société, » a-t-il dit, mais il a estimé que la crise sera résolue rapidement.

Hoenlein a dit que la France - aussi bien que d’autres pays européens tourmentés par la hausse de l’antisémitisme - doivent faire plus pour arrêter la violence.

« Je ne doute pas que M. Chirac et les gens dans son gouvernement sont concernés par la hausse de l’antisémitisme, mais ils ne doivent pas blâmer les victimes, » a dit Hoenlein. « C’est le temps pour eux d’admettre qui est responsable et de poursuivre les pays qui facilitent et incitent ceux qui continuent à commettre cette haine, cette incitation et cette violence. »

Il n’a pas nommé les pays.