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Savoir dire « Merde » !
Pierre Lefebvre © Primo

Merci à Pierre Lefebvre (CG)

Article mis en ligne le 3 mai 2010

Tout d’abord, ils ne sont pas venus en masse, en 1945. Certains n’y croyaient pas et n’ont pas voulu faire le voyage. Résignés, accablés, à peine sortis des cendres, ils ont préféré penser qu’une vie nouvelle était encore possible dans la vieille Europe. Aujourd’hui, coiffés de leurs kippas, ils sont frappés, humiliés et recommencent à raser les murs.

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Les cheminées d’Auschwitz n’étaient pas encore tièdes que les premiers ont pourtant entamé le « grand dérangement », un nouvel exode, pour parvenir dans des marais infestés et dans des orangeraies faméliques, sur une terre que leurs ancêtres avaient quittée en 70, soit 1875 ans auparavant.

D’autres ont dû fuir les pays arabes qui les « protégeaient », dont certains les toléraient au prix d’un petit impôt spécifique et de beaucoup d’humiliations petites et grandes.

Dans ces pays, au sud de la Méditerranée, il leur a fallu partir de nuit, sans chaussures, pour ne pas réveiller les voisins et abandonner leurs maisons, leurs hôpitaux, leurs cimetières, leurs biens et leurs photos de famille.

D’Irak, de Jordanie, de Lybie, de Syrie, du Maroc, de Tunisie, d’Algérie, ils sont partis en guenilles pour rejoindre leur terre mille fois confisquée.

A peine installés, ils ont entrepris les travaux urgents : parer au plus pressé, répondre aux besoins vitaux.

Vergers, jardins, potagers, champs ont créés un peu partout dans la pierraille, le désert ou les marais asséchés pour nourrir une population sans cesse croissante : leur peuple, mais aussi des travailleurs attirés par l’amélioration des conditions de vie, immigrant depuis les pays arabes voisins.

Pas de droit du sol pour l’éternel voyageur

Mais la jalousie, la haine n’ont pas mis longtemps à renaître de la cendre. Malgré leurs cendres. Des chefs arabes ont décrété que la présence d’Israël en terre musulmane était un affront insupportable. Le vocabulaire a évolué depuis ces années. Aujourd’hui, Ahmadinejad parle du « cancer sioniste ».

Aux origines du racisme hitlérien, il y a d’abord l’affirmation de la supériorité de la race aryenne, le Nord contre le Sud (déjà !). Mais un autre volet, moins connu est une accusation (plus sensible originairement chez Drumont et Céline), de racisme (un racisme juif imaginaire, pas le racisme anti-juif industriellement organisé).

Les Juifs étaient (sont toujours dans la propagande islamiste) le groupe solidaire, qui cherche à corrompre les autres et à installer sa dictature.

En 1948, une histoire recommence

Un chef, Ben Gourion, se lève et proclame l’indépendance de leur peuple, telle qu’elle a été votée par l’ONU, “la communauté internationale”. Le 14 mai 1948, les Juifs ont enfin un Etat, pauvre mais tourné vers la modernité.

Un petit, tout petit chez-eux dont ils rêvaient quand ils étaient parias ou boucs émissaires chez les autres, une démocratie comme ils avaient eu le temps de l’imaginer : respectueuse des droits et consciente de ses devoirs.

Mais les armées de six pays arabes, renforcés par des volontaires d’une dizaine d’autres, se sont rués sur eux, le jeune Etat qui n’avait que des armes légères et une poignée de véhicules, pas mêmes blindés.

Ils ont adapté les tôles de leurs poulaillers sur les camions pour ne pas mourir sous les balles des tireurs embusqués.

En 1967, rebelote ! En 1973, dix de der ?

Israël a été attaqué par trois fois (1948, 1967, 1973), sans autre provocation de sa part que sa volonté d’exister. Par trois fois, il a vaincu. Il a regagné des territoires au détriment de l’expansionnisme colonialiste arabe.

Et c’est au nom même de ces victoires israéliennes que le monde musulman se prétend aujourd’hui humilié, donc légitimé dans sa soif de reconquête.

Par trois fois, Israël était en principe sous la sauvegarde de l’ONU. En 1967, les Casques Bleus se sont retirés pour ne pas gêner les manœuvres égyptiennes. Nasser le leur avait demandé poliment.

Pas étonnant qu’Israël ne croie plus aux déclarations et garanties de l’ONU, aux promesses solennelles « de frontières sûres et reconnues », celles qu’on ne cesse de vouloir lui grignoter.

Il lui faut du concret. Que les pays qui l’entourent cessent de l’abreuver de cris de haine. Qu’ils cessent surtout de l’inculquer à leurs enfants.

Quand Israël était en danger, personne n’est venu à son secours. Il s’est débrouillé seul.

Réclamer l’aide internationale, appeler au cessez-le-feu est l’apanage, la marque de fabrique de ses puissants voisins qui viennent pleurer dans les jupes de l’ONU chaque fois que les attaques qu’ils ont lancées se soldent par une raclée.

Les appels au cessez-le-feu ne sont émis que lorsqu’Israël prend l’avantage, jamais pendant que les armées arabes gagnent du terrain.

Et, en plus, ils se sentent légitimes, confortés par le droit international, ceux qui exigent d’Israël qu’ils rendent les territoires. La plupart d’entre eux est bien incapable de préciser de quels territoires il s’agit. «  Israël envahisseur  », « colon » est devenu LE DOGME infaillible.

Hors lui, point de salut ! Israël, vainqueur contre toute attente, devrait rendre sa capitale, les portions de terre reconquises.

Reconquises sur qui ?

Pas sur “la Palestine” : ce pays n’a jamais existé. Mais sur l’Egypte (Gaza) et sur la Jordanie qui avait annexé la Cisjordanie jusqu’en 1967, ce dont personne ne lui a jamais tenu grief.

Et d’ailleurs pourquoi lui aurait-on reproché quelque chose, à la Jordanie, créée de toutes pièces par les Anglais en 1926 sur 75% du territoire que la SDN, l’ancêtre de l’ONU, leur avait confié en 1922 pour y installer le Foyer National Juif ?

Si les décisions internationales n’ont pas force de loi, alors le Pakistan doit retourner au sein de l’Inde : il a été créé la même année qu’Israël, sur le seul critère de la religion musulmane.

Et puis la Russie doit rendre l’enclave de Kaliningrad aux Allemands. Les USA doivent rendre le Texas au Mexique. La Bessarabie est roumaine, le Banat est hongrois. La France doit rendre la Savoie, le comté de Nice, la Corse. Plus loin encore dans l’Histoire, le Maghreb pourrait être rendu aux Berbères et aux Kabyles.

Obtenir par le droit ce que l’on ne parvient pas à obtenir par la force.

En 1975, au milieu de centaines de guerres qu’elle préférait ignorer, l’ONU réunissait des assemblées générales qui pleuraient, se lamentaient en se tordant les doigts, bien au chaud car novembre était frisquet, cette année-là.

Le 10 du mois était votée à l’ONU la résolution assimilant le sionisme au racisme, résurgence de la propagande hitlérienne. Les Juifs, ce groupe solidaire qui défiait les lois communes de la guerre en accumulant les victoires, ne devait plus être toléré.

Son ciment, son concept de « nation » lui était alors nié. Aucun autre pays n’avait jamais subi le même sort et aucun ne l’a subi depuis.

Les juifs sont racistes. La meilleure preuve, c’est que l’ONU le dit, le vote.

Vote facile : cela s’appelle la majorité automatique. Ajoutez les pays musulmans aux non alignés, soustrayez les Etats-Unis absents ou étourdis et vous pouvez même faire voter une condamnation d’Israël pour avoir rendu la terre plate. Ou ronde. Ou pour avoir inventé le capitalisme. Ou le communisme. Ou les deux.

A l’origine de la délibération sur “sionisme = racisme”, le “droit du retour” qui permet à tout Juif qui en fait la demande d’obtenir immédiatement la nationalité israélienne.

Pour matérialiser le “Plus jamais ça” prononcé du bout des lèvres par les nouveaux antisémites, les antisionistes, ceux qui condamnent Hitler pour les 6 millions de Juifs européens d’il y a 70 ans, mais qui rêvent de “recommencer ça” avec 5 millions de juifs israéliens et le plus tôt sera le mieux. S’ils reviennent au pouvoir, ceux-là, alors les Juifs pourront se réfugier en Israël.

Si un non Juif veut faire comme eux, rien ne l’en empêche. Mais il devra accomplir les formalités d’usage dans les autres pays du globe.

Enfin pas en Arabie Saoudite ou au Soudan (où la religion musulmane est une condition sine qua non), pas en Jordanie où la Loi n°6 stipule que quiconque peut acquérir la nationalité sauf s’il est juif, mais par exemple en France.

Cela prend plus longtemps, mais c’est moins grave pour ceux qui ne sont pas en danger d’extermination...

Même annulé quelques années plus tard, le vote continue d’alimenter les fantasmes antisémites

Depuis ce vote de 1975 où l’ONU s’est déshonorée, les antisémites s’affichent fièrement. La haine s’est démultipliée. Aujourd’hui, elle s’appelle antisionisme.

Cela fait plus chic dans les salons parisiens, les salles de rédaction et les banlieues chaudes soumises à des imams analphabètes.

62 ans, le bel âge

Survivre à 62 ans de haine sans faiblir, à 62 ans d’incessantes déstabilisations, d’attentats, de récriminations et se retrouver en tête des pays développés pour sa recherche scientifique, son expertise médicale, ses découvertes informatiques. Magnifique performance !

Comme l’est celle qui fait de lui le champion olympique des pays accumulant le plus de votes de l’ONU contre lui, toutes catégories confondues.

62 ans de sionisme, cette valeur de gauche maintenant foulée au pied par ceux-là mêmes qui soutiennent TOUS LES AUTRES mouvements d’émancipation nationale dans le monde entier. Car celle-ci est juive, donc suspecte.

62 ans, et avoir encore à prouver qu’on existe, qu’on veut vivre, qu’on a vécu et qu’on a sa place sur une portion de la planète grande comme deux départements français.

Bon anniversaire, Israël !

Ils sont nombreux, ceux qui ne veulent pas qu’il disparaisse, noyé par un flot de nouveaux envahisseurs, ou vitrifié par la bombe thermonucléaire qu’un dictateur lui promet depuis longtemps, avec la complicité avérée ou passive des grandes puissances.

Puisse ce pays vivre longtemps, cette bien plus ancienne civilisation que toutes les nôtres réunies.

Qu’il continue à dire « Merde » à ceux qui veulent sa mort.

Et surtout, qu’il n’écoute pas les fourvoyés de JCALL, JSTREET, qui affirment haut et fort qu’il n’en fait jamais assez pour la paix.


PS : Merci à Liliane Messika et Jean-Pierre Chemla pour leur regard attentif et implacable



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