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mercredi 2 juin 2004
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L’exclusion de deux élèves du lycée Montaigne à Paris, dont l’une prononcée pour « antisémitisme », qui avait suscité une polémique l’hiver dernier, a été annulée par le tribunal administratif de Paris.
Le tribunal a annulé l’exclusion des deux élèves d’origine maghrébine, âgés de 11 ans à l’époque des faits et qui devront être réintégrés au sein du collège-lycée Montaigne, situé dans le VIe arrondissement de Paris, a annoncé l’avocat des deux familles, Me Thierry Lévy.
Le tribunal a aussi condamné l’Etat à payer à chacune des deux familles la somme de 1.000 euros.
Concernant les faits reprochés au premier élève, S., le tribunal note dans sa décision du 24 mai que la victime a été « poussée le 10 octobre 2003 » par cet élève « qui l’a traité de « minus » ».
« Si ces faits, qui sont les seuls établis par le dossier méritent à l’évidence une sanction, ils ne sont pas eu égard à l’âge de S (...) de nature à justifier la sanction d’exclusion définitive prononcée contre lui », estime le tribunal.
S. avait été exclu notamment pour « menace de racket et violences commises à l’encontre d’un autre élève dans l’enceinte de l’établissement ».
Pour le second élève, sanctionné en plus des violences pour « antisémitisme », le tribunal a rendu le même jugement, selon Me Lévy qui ne disposait pas mardi soir des motifs écrits de la décision.
Cette décision a aussitôt été qualifiée de « scandaleuse » par le secrétaire-général de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Richard Serero,. « A partir du moment où on réintègre les bourreaux, on exclut les victimes. Implicitement, le tribunal a prononcé l’exclusion de la jeune victime qui sera obligée de changer de lycée pour ne pas se retrouver en face de ces deux tortionnaires. C’est la porte ouverte à la multiplication des incidents du même type », a ajouté Richard Serero.
Le rectorat a indiqué que le choix de faire ou non appel serait pris mercredi, se refusant à tout commentaire sur la décision du tribunal.
Les deux élèves exclus avaient été immédiatement intégrés dans des établissements parisiens différents.
Le tribunal souligne que sa décision d’annulation « implique » qu’ils soient réintégrés dans leur collège d’origine, réintégration qui ne pourrait intervenir qu’à la rentrée prochaine, l’année scolaire étant pratiquement terminée.
4 janvier 2004 - Par Daniel Sibony - Libération
Aucune agression raciste ne doit échapper à la loi, quel qu’en soit l’auteur.
Il arrive qu’un petit épisode éclaire de vastes questions, même s’il réveille les passions qui s’y rattachent. C’est le cas de l’incident du lycée Montaigne à Paris, où un élève de 6e avait été violemment et longuement agressé avec des insultes antisémites : « Sale Juif ! On va tous vous exterminer ! » Maintenant que les coupables ont reconnu et sont sanctionnés, on peut y repenser sereinement, car les impasses qu’on y observe à petite échelle, impasses dans lesquelles sont coincés aujourd’hui beaucoup de responsables, existent ailleurs en plus grand.