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Abdallah II de Jordanie : « l’avenir à long terme d’Israël est menacé si nos problèmes ne sont pas résolus »
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 6 avril 2010

Dans une interview accordée au Wall Street Journal le roi Abdallah II de Jordanie analyse la situation moyen-orientale de la même manière que diverses chancelleries occidentales. Et, fustigeant le Premier ministre israélien, estime que si le « problème israélo-palestinien-arabo-muslman » perdure cela affectera les intérêts américains et remettra en question l’avenir de l’État hébreu.

La quasi totalité des déclarations de divers dirigeants occidentaux, que ce soit Nicolas Sarkozy ou Barak Obama ressemblent à des copié-collés de ce que dit aujourd’hui le monarque jordanien. Ainsi parle-t-il de « provocations en Cisjordanie et Jérusalem, » de ses « préoccupations quant à la franchise de la politique israélienne. » Il redoute, sans donner aucune explication, que « s’il n’y a pas de solution à ce problème... israélo-palestinine-arabo-musulman, cela n’affecte les intérêts des Etats-Unis » et qu’il y ait « deux guerres dans la région. »

A propos de Jérusalem il précise que la Jordanie est particulièrement concernée étant donné, dit-il, que « nous sommes les gardiens des lieux saints musulmans et chrétiens. » Or ces lieux saints sont parfaitement respectés et protégés sous administration israélienne et aucun propagandiste anti-israélien ne peut donner d’exemple du contraire étant donné qu’il n’y en a pas. Et cette déclaration prend tout son relief quand on sait que la synagogue Hurva de la Vielle Ville de Jérusalem dont il a été prétendu à tort dans le monde arabo-muslman qu’elle venait d’être construite et mettait en danger les mosquées du Mont du Temple, avait en fait été détruite lorsqu’elle était sous administration jordanienne avant 1967 et que des tombes juives du Mont des Oliviers avaient été profanées sous cette même administration hachémite. A noter aussi que les Juifs n’avaient pas accès à leurs lieux saints sous contrôle jordanien.
Cette déclaration prend également tout son relief quand on sait que la plupart des pays arabo-musulmans sont désormais Judenrein ou qu’un attentat a été perpétré en février dernier contre la synagogue du Caire où il ne reste plus qu’une poignée de Juifs. Le documentaire de Pierre Rehov, « Les réfugiés du silence » est éloquent à cet égard Et qui se souvient de ce soldat israélien blessé lors d’une attaque palestinienne contre la Tombe de Jospeh en 2000 et qui ne put être évacué, ce lieu saint étant assailli. Ce jeune Druze mourut en se vidant de son sang...Ehoud Barak décida d’ évacuer ce lieu considéré comme saint par les Musulmans également, chargeant les responsables palestiniens de sa sécurité. Il fut détruit, incendié et utilisé comme décharge....

Comme cela est fait dans les chancelleries occidentales le roi Abdallah II n’évoque jamais directement la moindre responsabilité palestinienne dans le blocage actuel et sa seule critique voilée s’adresse à « tous ceux qui sont dans le camp du refus... prêts à tout faire pour gâcher l’avenir des Israéliens et des Palestiniens. » Il redoute, dit-il, « un embrasement de la frustration et de la colère des musulmans...et il y a des éléments qui jouent avec le feu... »

Or ce ne sont pas des « extrémistes » palestiniens qui brandissent de manière récurrente une soi-disant menace contre les lieux saints musulmans mais l’Autorité palestinienne comme le montrent les archives de Palestinian Media Watch

A propos de l’Iran il redoute une attaque israélienne qui provoquerait une réaction, ce qui équivaudrait à « ouvrir une boîte de Pandore. » Il estime que « Barak Obama, Hillary Clinton, le général Jones et le sénateur Mitchell » partagent sa vision des choses. Mais, là encore, il rend le seul Israël responsable pour « les bêtises iraniennes. » Elles sont provoquées par « l’injustice envers les Palestiniens et Jérusalem, » estime-t-il. Et, « si on enlève ces cartes l’influence méditerranéenne de l’Iran à travers le Hamas et le Hezbollah diminuera ou disparaîtra. » Le roi oublie que les menaces d’éradication d’Israël par l’Iran datent de bien avant l’élection de Benyamin Netanyahou qu’il rend pourtant responsable de la dégradation des relations entre l’État hébreu et la Jordanie ou de la dégradation des relations avec les Palestiniens. Il oublie que le Hezbollah a été créé en 1982 et le Hamas en 1987. Et que ces mouvements terroristes, comme l’Autorité palestinienne prônent la haine des Juifs et pas uniquement celle d’Israël.

Le monarque rappelle deux points essentiels qu’il est d’ailleurs le seul à faire. D’une part : « cinquante-sept pays dans le monde, un tiers des Nations unies, ne reconnaissent pas Israël » et si Israël se comportait comme le veulent Palestiniens, monde arabo-muslman, Etats-Unis ou tous les pays sur la même longueur d’onde, alors ces 57 pays reconnaitraient Israël... Le « si » est de taille... D’autre part, souligne-t-il, « dans huit à dix ans la population arabe d’Israël même constituera 50 % de la population israélienne. » Ce qui lui fait dire que sans solution rapide apportée au conflit actuel l’avenir d’Israël est compromis.
D’autant que, même s’il ne le fit pas, une partie de cette population arabe israélienne se veut palestinienne avant tout et anti-israélienne, y compris au sein même de la Knesset, comme on le voit avec le Parti Balad. Une députée de cette liste, Hanine Zoabi, déclarait récemment à Paris vouloir en finir avec « l’État sioniste. » Un Arabe israélien vient d’être condamné à 5 ans de prison pour avoir espionné le chef d’Etat Major israélien pour le compte du Hezbollah
et son cas n’est hélas pas isolé.

A propos de l’Irak Abdallah II est nettement plus optimiste, donnant tort à tous ceux qui en Occident mirent au banc des accusés les dirigeants s’étant élevés contre la déposition de Saddam Hussein. Il y aura progrès, dit-il, même si cela prend du temps.

Il se félicite que le royaume hachémite joue un rôle plutôt social en Afghanistan avec une présence d’une centaine de soldats.

Il fait état d’une lune de miel avec la Syrie et espère attirer des investisseurs en Jordanie pour y améliorer l’économie.



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